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Commentaire de Morpheus

sur Avignon : l'oeuvre représentant un crucifix dans de l'urine a été détruite


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Morpheus Morpheus 22 avril 2011 17:06

Combattre une croyance n’implique pas nécessairement combattre le choix de croire, cependant, c’est (presque) toujours de cette façon que la critique faite contre les croyances religieuses est perçue par les religieux. Refusant la critique et la remise en question de leurs croyances (je répète encore que la croyance n’est pas la Foi, mais sa négation !), il place d’autorité le champ de la critique dans le champ de la liberté de choisir, en ne concevant la critique que de façon personnelle : en attaquant leurs croyances (leurs religions), on les attaquerait, EUX !

Cette attitude démontre un refus catégorique, d’une part, de considérer que certains puissent ne pas croire ce en quoi ils croient, d’autre part, de toute démonstration des incohérences et de l’inanité de leurs croyances. Les religieux qui réagissent comme cela ne défendent pas leur Foi, ils démontrent leur ignorance de la Foi et l’aveuglement de leurs doctrines, démontrant par là même la pertinence des critiques faites à l’encontre du phénomène religieux.

Quelle importance si, pour certains, Dieu n’existe pas ? Après tout, ils disent cela pour eux-mêmes, ça les concerne. De même que la croyance, en principe, concerne le croyant, pas les autres. Malheureusement, les choses ne sont pas si simples.

Énormément de croyants sont heurtés par les convictions qui vont à l’encontre de la leur, et s’en trouvent contrarié, voir très en colère. Qu’il suffise de voir la réaction récemment en Afghanistan suite à l’autodafé d’un Coran (tout un !) par un pasteur protestant au USA ... Bon sang ! Ce n’est que quelques bout de papier relié avec de l’encre dessus, et ils seraient près à étriper ce type, simplement parce qu’il commet une provocation en brulant du papier, et cela parce que "symboliquement", c’est une attaque à leurs croyances.

Franchement, j’en reste pantois. Il y a là une montagne de contradictions dans cette attitude entre des croyants (l’un protestant, les autres musulmans, tous de religion rédemptionnistes, donc ayant la même source, l’Ancien Testament). La Bible, le Coran, la Torah, sont de véritables "recueil" de contradictions multiples et variées, mais les croyants se dressent de façon impulsives et violente lorsque quiconque ose s’en prendre, même symboliquement, à ces textes.

On ne cesse, au sein des trois religions rédemptionnistes, de nous dire que le message de Dieu est un message de paix et d’amour, mais dans les faits, que voyons-nous (et je vise aussi bien les juifs que les chrétiens ou les musulmans) ? Violences, guerres, meurtres, massacres, inquisitions, holocaustes, tueries, etc. au nom de Dieu, de la Foi et de la religion. Bon, si ça c’est pas contradictoire, je sais pas ce qui est contradictoire ... ???

Alors, vu sous cet angle, certains expriment que poureux , il sont sûr que Dieu n’existe pas (ce qui signifie d’après moi simplement qu’ils rejette les religions - les religions, pas les croyants), quelle importance ?

En ce qui me concerne, bien que né dans le religion chrétienne (j’ai même été enfant de cœur) j’ai rejeté la religion (les trois religions rédemptionnistes, en tout cas), et cela ne m’empêche pas d’être dans une démarche spirituelle (qui ne repose pas sur une croyance, certes), mais qui n’est pas l’athéisme non plus. Or, je n’ai aucun problème avec les critiques que ma démarche peu soulever. Mes convictions ne sont pas entachée par la critique, parce que je comprend qu’elle ne concernent que moi.

C’est tout le problème des religions : elles cherchent toutes à imposer leur vision, et à empêcher toute critique ou mise en question de leurs croyances, de leurs dogmes. Cela a été vrai pour le judaïsme ; c’est encore vrai dans pas mal de communautés chrétiennes (notamment aux USA) ; et c’est très vrai dans beaucoup de communautés musulmanes, qui est le mouvement rédemptionniste le plus jeune des trois.

Ne peut-on interpréter les réactions des croyants face aux critiques faites contre leurs croyances ou à l’encontre du concept de Dieu comme étant une menace pour leur propre croyance ? Comme si ce déni affirmé de Dieu rendait leur Foi plus fragile ? Moins certaine ? N’est-ce pas, d’ailleurs, la raison qui expliquerait la véhémence de nombre de croyants, de par le monde, et à travers l’histoire, à contrer tout qui critique leur croyance, à savoir : un manque de Foi, justement ; n’étant pas sûr, au fond d’eux-mêmes, ils ont besoin de se rassurer en convainquant un maximum de personnes autour d’eux de croire la même chose qu’eux, jusqu’à vouloir que tout le monde crois la même chose, ce qui devient le prosélytisme et le fascisme religieux ...

J’essaye juste d’apporter une réflexion personnelle (critique) sur le phénomène religieux et ce qui m’apparait comme un des problèmes fondamentaux des religions. D’après moi, les personnes qui ont véritablement la Foi ne devraient jamais se soucier des critiques ou attaques faites contre leurs textes ou leurs croyances : au pire, ce ne sont que des épreuves envoyées par Dieu pour leur permettre d’affermir leur Foi. Reste à déterminer dans quel sens : la violence ou la paix ? Les hérétiques des premiers siècles de l’ère chrétienne (les gnostiques) en ont fait les frais : ils ont été éliminés, parce qu’ils contestaient le rédemptionnisme et le patriarcat.

Il y a deux patrons qui dirigent dans nos consciences : le patron d’en haut, qui nous invite à développer notre pouvoir avec les autres, et le patron d’en bas, qui nous incite à exercer notre pouvoir sur les autres. Lequel déciderons-nous de nourrir ?


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