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Commentaire de Éric Guéguen

sur Adrien Abauzit La France d'aujourd'hui


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Éric Guéguen Éric Guéguen 16 janvier 2014 16:02

Bonjour à vous.
 
Je me suis peut-être mal fait comprendre. Je n’ai pas dit que Jacques Cœur était plus puissant que le Roi, j’ai dit que la belle pyramide monarchique allait peu à peu, à compter du XIVe siècle environ, s’émousser par les forces de l’argent aux mains de bourgeois créanciers qui négocieraient en retour une participation de plus en plus active à la vie politique. Regardez le destin d’un Fouquet... Bref, les grands bourgeois vont amener le changement progressif en se faisant d’une part les véritables concurrents de la noblesse, d’autre part des va-touts du roi qui leur confiera les fameux offices, et enfin, qu’on le veuille ou non, les représentants du peuple, les preuves vivantes qu’une capillarité sociale, si modeste soit-elle, est possible. Ils ont su tirer admirablement leur épingle du jeu et Marx leur a rendu hommage pour ça. Encore une fois, ce que je dis là est factuel, pas d’anti-monarchisme primaire de ma part.
 
Concernant la république, je n’ai que bien peu d’égards pour les 5 républiques hexagonales. SI je devais tirer deux belles réussites de la Troisième République, je dirais : la mise en place de l’enseignement publique et - même si les conditions de son advenue ont été déplorables - le principe de laïcité.
La république que j’ai en vue, c’est LA république, la romaine des belles années (des guerres puniques à la crise sociale). De manière générale, je trouve bien plus matière à renouveler nos institutions dans les siècles antiques que dans les siècles monarchiques. Abauzit, d’ailleurs, ne rechigne pas à se réclamer d’Aristote quand il le faut. En matière de philosophie politique, s’il devait ne se fier qu’aux temps monarchiques, il se retrouverait bien mal nanti en-dehors de l’humanisme et des Lumières !! Et pour cause : la monarchie se veut avant tout stable, non cohérente. L’axiome typiquement aristotélicien est le principe d’animalité politique : qui de la monarchie ou de la démocratie est en mesure d’y répondre le plus efficacement ?...
 
Et pour finir, je vous offre le principal grief que je ferais à la monarchie : tabler sur l’hérédité. C’est à la fois sa grande force et son a-politisme. Je considère que toute communauté d’hommes a besoin d’une colonne vertébrale, une hiérarchie. En y répondant au moyen de l’hérédité, la monarchie contribue à fixer dans les esprits l’idée que la hiérarchie est nécessairement figée dans le temps (toujours les mêmes au sommet), et, partant, contribue à rendre le principe même de hiérarchie insupportable. L’égalitarisme, ce mal démoniaque, s’en est très largement nourri dans ses rêves d’une humanité nivelée et confraternelle.
 
À vous lire,
EG


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