De toute façon, pour un empire, le concept d’étranger n’existe pas : l’empire a vocation à s’étendre partout où il peut...
Le peuple Romain, à la base, tenait la vertu, l’humilité, l’héroïsme en haute estime. Le sens du sacrifice y était présent (sacrifice : "faire un acte sacré" en latin, de sacrificare). C’était un peuple de travailleurs, de constructeurs, qui inventèrent une nouvelle approche du Droit, celui-ci pouvait se calculer : "le jus"
Mais avec le temps, ce goût de l’effort s’est atténué.
La commodité de l’esclavage a permis de libérer du temps libre.
Les légions ont commencé à recruter parmi les peuples étrangers.
Pour calmer le peuple, on lui offrit des jeux.
Lire à ce sujet les propos de Tacite sur le règne de Néron.
(extrait)
"
Les
Juvénales
XV.
Cependant, pour ne pas se prostituer encore sur un théâtre public, il [Néron] institua
la fête des Juvénales (1). C’est ainsi qu’il appela des jeux nouveaux, où
les citoyens s’enrôlèrent en foule. Ni la noblesse ni l’âge ne retinrent
personne : on vit d’anciens magistrats exercer l’art d’un histrion grec ou
latin, se plier à des gestes, moduler des chants indignes de leur sexe. Des
femmes même, d’une haute naissance, étudièrent des rôles indécents. Dans le
bois qu’Auguste avait planté autour de sa naumachie, furent construites des
salles et des boutiques où tout ce qui peut irriter les désirs était à
vendre. On y distribuait de l’argent, que chacun dépensait aussitôt, les gens
honnêtes par nécessité, les débauchés par vaine gloire. De là une affreuse
contagion de crimes et d’infamie ; et jamais plus de séductions qu’il n’en
sortit de ce cloaque impur n’assaillirent une société dès longtemps
corrompue. Les bons exemples maintiennent à peine les bonnes moeurs ; comment,
dans cette publique émulation de vices, eût-on sauvé le moindre sentiment de
pudicité, de modestie, d’honneur ?
" Tacite.
Bref, une débauche telle que l’excellence de son organisation politique ne pouvait sauver cet empire. Exactement comme aujourd’hui, quoi !