C’est un peu paradoxal de dénoncer l’infantilisation en nous
parlant comme à des enfants. Qui plus est avec une "pédagogie"
laborieuse.
Balayer d’un revers de main les travaux de Piketty qui fait,
c’est sa marque de fabrique, un effort
significatif pour documenter ses travaux dans des formes accessibles à un
public large afin de donner les éléments du débat, et asséner un certains
nombre d’affirmations en se posant comme l’arbitre des vérités, c’est juste le
premier degré de la propagande ordinaire : « Voilà la vérité parce
que c’est moi qui détiens la vérité ».
Bien
souvent, l’on nous parle de sciences économiques ce qui en fait une affaire de
spécialistes pointus qui ont l’amabilité de se mettre à notre portée en nous
expliquant ce qu’ils pensent nous être accessibles.
Vous avouerez
que si on se revendique citoyens, c’est mal parti.
En fait, c’est
toujours d’économie politique dont il s’agit. C’est-à-dire l’étude de la
finalité des moyens utilisés en vue d’objectifs précis. Economie politique,
choix politiques.
Voici un
article court et synthétique qui ne cache pas son jeu, pour réfléchir et se
faire une idée et continuer de réfléchir :
Une idéologie affichée (ce n’est pas
un gros mot, nous sommes tous portés par une idéologie avec sa part implicite
et explicite, ouverte espérons-le sur les réalités en évolution) + des
informations+un raisonnement+ une proposition politique.
D’accord, pas d’accord et surtout à
discuter. Moi, cela me va.
https://www.politis.fr/articles/2021/02/la-dette-publique-comme-rapport-de-classe-42812
Repères : Thomas Piketty-Capital et idéologie-Seuil
2019
« Toutes les sociétés humaines ont
besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute
de quoi c’est l’ensemble de l’édifice politique et social qui menace de
s’effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet
égard pas toujours plus folles que celles du présent. C’est en montrant la
multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l’on peut
interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les
conditions de leur transformation…
À l’encontre du récit hyperinégalitaire qui
s’est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c’est le combat pour
l’égalité et l’éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a
permis le développement économique et le progrès humain.
En s’appuyant sur les leçons de l’histoire globale, il est possible de rompre
avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d’imaginer
un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à
visée universelle, une nouvelle idéologie de l’égalité, de la propriété
sociale, de l’éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs ».