Mercredi 24 mars 2021 :
En Ile-de-France, c’est la panique dans
les hôpitaux.
Île-de-France : les réanimations
saturées, de nombreuses déprogrammations dans les hôpitaux.
En Ile-de-France, le niveau
d’occupation des services de réanimation a déjà dépassé celui de
la deuxième vague. L’Agence régionale de santé demande donc aux
hôpitaux de faire encore des efforts supplémentaires.
Pas moins de 1.348 malades sont
actuellement en soins critiques, ce mardi 23 mars au soir. Et ils
seront probablement plus de 1.500 d’ici la fin de la semaine, estime
l’ARS.
« Les chiffres de ce mardi, qu’il
s’agisse des entrées en réanimation ou en hospitalisation
conventionnelle, sont particulièrement élevés. Nous n’avions pas
connu un nombre d’entrées aussi haut en 24 heures depuis la
première vague », a souligné Martin Hirsch, le président de
l’AP-HP dans un message à ses équipes ce mercredi 24 mars.
En conséquence, il a été demandé ce
mardi aux établissements de se préparer à augmenter le nombre de
places disponibles en soins critiques, jusqu’à 2.200 lits. Et pour
libérer de la place et des soignants, de nouvelles opérations de
chirurgie vont devoir être annulées.
« Il faut se mettre en ordre de marche
pour préparer une éventuelle très forte vague. On déprogramme des
opérations pour redéployer du personnel et des structures afin
d’armer des lits de réanimation », a expliqué ce mercredi sur CNEWS
le Pr Jean-Louis Téboul, chef du service réanimation de l’hôpital
du Kremlin-Bicêtre.
Ainsi, de 40 % de déprogrammations
ordonnées depuis le 8 mars, ce niveau pourrait bientôt atteindre 80
%, selon le directeur général de l’ARS Aurélien Rousseau. C’est le
« palier 4 » du plan de bataille de l’Agence régionale de santé
d’Ile-de-France face au virus. Celui-ci avait été activé lors de
la première vague, qui avait vu les hôpitaux de la région
accueillir jusqu’à 2.668 personnes en soins critiques, au pic du 8
avril 2020. Mais à cette période, il n’y avait quasiment pas de
patients hors Covid.
Lors de la deuxième vague, ce chiffre
n’était monté « que » jusqu’à 1.138, le 12 novembre. Le « palier
3 » avait été enclenché, prévoyant jusqu’à 60 % de
déprogrammations d’opérations. En sachant qu’en temps normal, la
région parisienne dispose d’environ 1.100 lits de réanimation.
« Le nombre d’hospitalisations pour
Covid augmente de plus en plus vite en Ile-de-France. Nous ne
tiendrons pas longtemps à ce rythme ou pire si il continue de
s’accélérer. Je ne vois pas d’autres options qu’un vrai
confinement », s’est inquiété Rémi Salomon, président de la
commission médicale de l’APHP.
De quoi interroger sur l’efficacité du
confinement annoncé jeudi par Jean Castex. « Ces mesures
restrictives de freinage sont au final relativement légères. Il y a
un assez fort consensus dans la communauté scientifique sur le fait
qu’elles ne seront pas suffisantes », a anticipé sur CNEWS le Pr
Jean-Louis Téboul, chef du service réanimation de l’hôpital du
Kremlin-Bicêtre.
Sans oublier que les déprogrammations
d’opérations peuvent avoir des conséquences très lourdes sur la
santé des malades. « A terme, cela entraîne un risque de
sur-hospitalisation et de sur-mortalité. Mieux vaut retirer un
polype en prévention que soigner un cancer », avait souligné à
Cnews le docteur Etienne Fourquet, président du Syndicat des
anesthésistes-réanimateurs.
Quant à l’autre solution envisagée,
le transfert « massif » de patients vers le reste de la France, le
nombre d’évacuations sanitaires ne semble pas suffisamment élevé
pour donner de l’air aux hôpitaux de la région parisienne.
https://www.cnews.fr/videos/france/2021-03-24/ile-de-france-les-reanimations-saturees-de-nombreuses-deprogrammations-dans