@Zolko
Vous n’avez pas réellement réfléchi au problème. Il est évident que certaines personnes sont plus douées et plus rapides que les autres. Et bien qu’on les "paye mieux à l’heure" (qu’elles perçoivent par exemple 1h20 pour 1h si c’est effectivement l’équivalent de 1h20 qu’elles ont fait en 1h). Pour moi, temps de travail = tâche à accomplir de manière "raisonnable". Il ne s’agit pas d’attraper des troubles musculosquelettiques avec des cadences infernales (ce qui est parfois le cas dans notre système pour ceux qui travaillent à la chaîne). Il ne s’agit pas non plus de bâcler un travail pour essayer de "gagner plus".
Évidemment que tout ne se mesure pas de manière précise, comme le travail intellectuel. Mais il faut former des gens responsables avant tout, et ça ne peut pas être le cas dans un système où le vol est la règle.
Donc un système basé sur l’heure de travail est avant tout un système où la responsabilité est récompensée fortement. Car ceux qui ne veulent pas jouer le jeu (ne font rien dès que les autres ont le dos tourné, ou bâcle le travail) n’ont pas à prétendre à quoi que ce soit. Soit on les surveille et ils faut rémunérer leur surveillant à leurs dépends, soit ils vivent hors de la société si c’est finalement leur souhait (vouloir profiter des autres sans rien faire n’est pas très sociable).
Dans notre société, l’exclusion que l’on propose est bien pire. Il y a des gens de bonnes volonté, qui sont sérieux, avec des diplômes : on les laisse sur la touche, car il n’y a pas d’"argent" dans les entreprises pour les embaucher. C’est juste anti-économique de se priver de personnes valides et parfois très responsables.
Et la responsabilité est à la base de tout système qui recherche la liberté des personnes : on ne peut pas laisser libre les criminels. Et bien c’est pareil avec les tire-au-flanc, on ne peut pas leur faire confiance dans le travail. Mais je suis persuadé que les gens intègreraient très vite l’idée de responsabilité.
Notre société hiérarchique cultive au contraire l’obéissance qu’on peut considérer comme une absence complète de responsabilité, ce qui amène aux pires horreurs régulièrement (le nazisme était avant tout un problème d’obéissance).
Ensuite, je pense qu’il faut proposer l’heure de travail comme monnaie pour tous les besoins essentiels pour s’assurer que chacun mange à sa faim, ait un toit décent et de quoi se distraire un minimum. Pour ce qui est du luxe, des choses non indispensables, ma foi, si certains veulent travailler plus (voire beaucoup plus) pour aller voir des spectacles ou aller au restaurant, où est le problème. Ce que je n’accepte pas c’est que des gens de bonne volonté puissent être mis à l’écart, ou n’ait même pas de quoi vivre décemment avec un travail à plein temps. Nous vivons une période esclavagiste qui ne dit pas son nom car les gens font parfois un travail qui ne répond pas à leurs besoins essentiels (qui sont parfois faibles), par exemple, ils travaillent dans l’industrie du luxe, alors qu’ils veulent simplement manger à leur faim, être correctement logés et pouvoir s’occuper de leurs enfants normalement. Mais s’ils ne sont pas obéissants, le simple fait de perdre son emploi et les besoins essentiels ne sont pas du tout garantis. Alors pourquoi ? Parce qu’assurer les besoins essentiels de tout le monde représente en fait très peu d’heures de travail et donc très peu de personnes à temps plein.
Dans un système horaire, celui qui ne recherche que ses besoins essentiels doit travailler beaucoup moins qu’une personne qui veut mener grand train. Mais nous n’avons absolument pas ce choix aujourd’hui. Et même un travail à temps plein n’assure rien du tout aujourd’hui.
Et je rajouterai également que pour assurer les besoins essentiels, il n’y a nullement besoin d’être un génie. Donc l’élitisme ne devrait jamais rentrer en ligne de compte (gagner beaucoup plus qu’un autre) quand on ne recherche finalement qu’une vie normale et décente.
La première règle d’une société civilisée doit être de ne pas empêcher les gens de satisfaire leur besoins essentiels. Hors notre société place la propriété privée avant cette règle, ce qui empêcher légalement certaines personnes de subvenir à leurs besoins (en travaillant, elles violeraient la propriété d’une autre personne). Une fois ces besoins essentiels satisfaits pour tout le monde, on peut faire ce que l’on veut (inventer une monnaie papier pour les besoins futiles), tant que la première règle (indispensable pour la liberté) n’est pas violée.