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Éric Guéguen

Éric Guéguen

Le monde actuel en 20 penseurs :
 
Platon - Aristote - Lucrèce - Farabi - La Boétie - Montaigne - Spinoza - Rousseau - Hegel - Tocqueville - Nietzsche - Ortega y Gasset - Polanyi - Strauss - Arendt - Vœgelin - Villey - Dumont - MacIntyre - Lasch
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« Le citoyen typique, dès qu’il se mêle de politique, régresse à un niveau inférieur de rendement mental. Il discute et analyse les faits avec une naïveté qu’il qualifierait sans hésiter de puérile si une dialectique analogue lui était opposée dans la sphère de ses intérêts réels. Il redevient un primitif. Sa pensée devient associative et affective. »
(Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, Quatrième partie, XXI, 3 (p.346)).
 
Contact : [email protected]
Le Miroir des Peuples, éditions Perspectives Libres, 2015

Tableau de bord

  • Premier article le 05/12/2012
  • Modérateur depuis le 28/02/2013
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Derniers commentaires




  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 7 décembre 2012 21:50

    @ Pierre Régnier :
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    Vous avez raison. Voyez, j’ai beau veiller à la moindre virgule, il y a toujours des choses à parfaire. smiley
    Je lirai vos articles.



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 7 décembre 2012 16:09

    @ Hatsumi :
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    Merci pour votre commentaire.
    Je pense également que les Modernes ont perdu beaucoup en sacrifiant toute idée de finalisme, en tablant sur la volonté humaine toute-puissante, laissée à elle-même, en moquant comme ils l’ont fait toute idée de nature. Et ce sont ceux qui se montrent le plus soucieux de cette perte qui me sont le plus "sympathiques" : Spinoza, Rousseau, mais aussi Hegel.
    Comme vous, je pense qu’inévitablement, tout penseur s’appuie sur ses prédécesseurs, au moins pour les contredire, les "corriger" : Cicéron, entre autres, s’inspire des Stoïciens, ces derniers d’Aristote, Aristote de Platon, Platon de Pythagore ou de Parménide,etc.
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    Au sujet du Stoïcisme, votre remarque est pertinente et elle invite à replacer les choses dans leur contexte historique : entre Aristote et Zénon intervient Alexandre. Dorénavant, l’Empire prévaut, et l’Empire, c’est en quelque sorte la mort de la politique, donc la philosophie politique se "privatise" et laisse une autoroute au Stoïcisme, amorce d’une pensée individualiste, doctrine néanmoins passionnante. En fait, je pense que si nous étions tous des Marc Aurèle, des Sénèque, des Épictète, le monde tournerait bien mieux. Mais qu’est-ce qu’il serait chiant, en revanche ! smiley
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    De manière générale, c’est un avis purement personnel, mais je pense que seule la philosophie est apte à tenter - je dis bien tenter - de résoudre la crise actuelle qui reste, je l’ai dit, une crise politique avant d’être économique. La politique est l’activité sommitale à mes yeux, la philosophie l’exercice intellectuel le plus noble, ne nécessitant ni la foi (comme pour la théologie, la religion), ni de diplôme ou de prix Nobel (comme pour la science). et au sein de celle-ci... la philosophie politique me paraît la plus englobante. Aucun sociologue, aucun économiste, aucun "homme politique", ni même aucun historien ne peut voir le monde comme un spécialiste de philosophie politique. C’est, je le répète, un sentiment tout à fait personnel, que Strauss et Aristote en particulier m’ont fait comprendre. Et que j’ai essayé, par le biais de cet article et des commentaires intelligents et constructifs qu’il a suscités, de faire comprendre ici même.
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    Bon week-end à vous aussi.
    Éric Guéguen



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 7 décembre 2012 13:06

    @ Pierre Régnier :
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    Bonjour à vous et merci pour cette intervention.
    Décidément, j’ai du pot : à une ou deux exceptions près, l’ensemble des participants parviennent systématiquement, par leurs commentaires, à étendre le débat à de nouveaux horizons. Passionnant, merci encore.
    À présent, il me reste à répondre à vos diverses objections :
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    Sur l’islamisme : j’ai dit "grotesque" ? Le mot est trop fort, c’est bien vrai. Ce que je veux dire, c’est que je suis toujours réticent à employer un vocabulaire spécifiquement moderne pour décrire un phénomène ancien. En cela, "totalitarisme" s’applique bien aux fascismes de tout poil, mais j’ai peur que dans "totalitarisme", les gens entendent, comme Karl Popper, "société close". Popper fait un amalgame entre les sociétés tribales, les sociétés religieuses et les totalitarismes du XXe siècle, face auxquels il oppose la société ouverte, démocratique, libérale, attachée aux Droits de l’Homme et tout ce qui va bien. C’est une vision primaire et manichéenne des choses, pour enfants de 5 ans.
    La vérité est dans la nuance, sans quoi on condamne l’islam en entier.
    Cela dit, si vous entendez par "totalitarisme" un "système politique cherchant à imposer son mode de pensée par tous les moyens", c’est bien le cas et je m’incline. J’ai l’air d’ergoter sur des riens, mais il me semble fondamental d’avoir à l’esprit que l’on ne peut absolument pas comparer, par exemple, l’Irak au VIIIe siècle et la Russie au XXe, car, pour reprendre la terminologie de Popper, la première est bel et bien une société "close", mais la seconde est une société ouverte qui s’est refermée, conscience de ce qu’elle avait pu perdre en s’"ouvrant". Je veux dire par là que les communautés holistes avaient leurs bons et leurs mauvais côtés (imperméabilité au genre de dérive financière que l’on connaît de nos jours, mais chape de plomb pesant sur le devenir individuel), et que les sociétés modernes, individualistes, ont les leurs. Le danger pour ces dernières, est de sacrifier le bien moderne en vue de reconquérir le bien perdu, d’où les totalitarismes modernes, et tout à fait modernes, fruit de la modernité individualiste et proprement inimaginables dans les temps anciens.
    En bref, l’islam n’est pas à mes yeux un "totalitarisme" à proprement parler, et encore moins un "fascisme" (terme anachronique et utilisé à toutes les sauces), mais une enclave moyenâgeuse dans une civilisation résolument moderne (et encore, j’ai l’impression que l’Occident assume de moins en moins la modernité, d’où ce retour du religieux et la violence qui s’ensuit, et que vous décrivez plus haut).
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    Ceci m’amène à Marx : Je ne dis pas que Marx n’a rien à nous apprendre et qu’il n’a pas dit des choses très profondes, sur le capitalisme notamment. Je dis aux gens : lisez Marx ! (entre autres, bien sûr). Seulement voilà, je ne sais pas si vous avez lu Le Capital, mais pour ma part, j’ai trouvé ça chiant à mourir (à côté, et de ce point de vue, Carole Widmaier, c’est La petite maison dans la prairie). Très peu de gens seraient capables d’arriver au bout. Donc ? Eh bien donc ils s’en remettent aux marxistes, qui sont une plaie pour Marx lui-même. Cela dit, il n’y a pas que Le Capital chez Marx, on a trop tendance à l’oublier...
    Le problème que j’ai avec cet auteur, c’est que selon moi il a été lui-même l’idiot utile de la société marchande. C’est bien lui qui sacralise le tout socio-économique, qui ne se saisit d’Aristote, par exemple, que dans la mesure où celui-ci lui permet de penser la chrématistique, le mot grec pour la spéculation en gros, ou l’argent pour l’argent. Il relègue la politique et fait un mal considérable aux sociétés modernes, il les émascule et les empêche de se défendre convenablement contre la finance et tous ces rats gros et gras qui nous vendraient leur mère pour figurer dans le CAC40. Il aura été clairvoyant, et en même temps nous aura rendu un très mauvais service. D’où mon intérêt relatif à son égard.
    Strauss, Arendt, MacIntyre, Dumont, Mauss, Polanyi, Lasch, voilà à mes yeux des gens qui ont compris le problème de l’époque, qui s’en sont saisis et sont, de ce fait, bien plus actuels que Marx, Smith, Keynes, Friedman ou Hayek. Et encore, Marx au moins était profondément pétri de culture antique et médiévale...
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    Huntington, pour finir :dans Le Choc des Civilisations, il établit clairement des sphères d’influence qui réservent, par exemple, à la Chine, et à la Chine exclusivement, le droit d’ingérence en extrême-orient. Bien sûr, il y est question d’ingérence, mais toujours eu égard à un État-pilote, en quelque sorte, vis-à-vis d’une ère culturelle, et pas uniquement dans l’intérêt des USA. Ensuite, ce que vous dites au sujet du "stratégisme" me convient tout à fait. Les "stratèges" à mes yeux sont comme les "économistes" : des aveugles incultes qui prétendent guider leur auditoire, des sophistes à la petite semaine doublés de marchands de fantasmes.
    Et pour tout dire, le livre d’Huntington est assez mauvais dans l’ensemble (c’est mon point de vue en tout cas), plutôt bancal. Mais le procès qui a été orchestré contre lui en France (encore et toujours en France...) était mené de façon malhonnête par des gens qui n’étaient sûrement pas allés au-delà de la couverture d’Odile Jacob (avec le fameux boulet de canon).
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    J’espère vous avoir répondu comme vous le méritiez.
    Bon appétit, Pierre.



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 7 décembre 2012 11:16

    @ Niza, Yoann & Hatsumi :
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    Chose incroyable, se tenait justement hier soir sur France Culture, une émission entre autres sur Strauss, Spinoza et l’art décrire pour contourner la censure.
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    LA VOICI
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    Il s’agit de Questions d’Éthique, de Monique Canto-Sperber. Tout ne tourne pas autour de Spinoza, loin de là, il en est juste fait mention, mais l’émission est assez intéressante (29 minutes en tout).



  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 6 décembre 2012 20:06

    @ Hatsumi :
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    Bonsoir à vous, et merci de me bousculer. Vous avez raison, je me suis mal exprimé, partant, mal fait comprendre.
    Ce que je veux dire, ce n’est pas que Spinoza se voulait le nouvel Aristote, mais qu’il avait à cœur de se confronter à lui. Il y a un livre intéressant à lire à ce sujet, et pas seulement sur l’éthique, mais sur l’ensemble des deux œuvres (pas très rock’n roll cependant, et truffé de citations latines) :
    Spinoza - Une lecture d’Aristote, de Frédéric Manzini. L’auteur nous dévoile qu’après Descartes, la référence de l’époque, Aristote est le deuxième auteur le plus cité par Spinoza. Or, ce dernier, a prétendu qu’il se souciait finalement bien peu des écrits de Platon et d’Aristote. Il m’est avis que Spinoza s’est confronté aux Grecs, et en a fait des modèles à déboulonner, sans vouloir le reconnaître explicitement.
    De fait, sur un plan politique, Spinoza était l’un des rares auteurs de l’époque à ne pas être contractualiste - comme Hobbes avant lui, Locke en même temps que lui ou Rousseau après lui -et à se montrer déterministe. Pour lui, l’homme est naturellement disposé à vivre en société, ce qui l’apparente sur ce point à Aristote. Ce qui l’en différencie, en revanche, c’est que contrairement au Grec, Spinoza n’est pas finaliste et s’accommode aisément de la liberté des Modernes et de la régulation des passions comme moteur politique (suite à Machiavel).
    Son conatus est une sorte de puissance dont l’actualisation reste à définir, contrairement à l’entéléchie close d’Aristote.
    Bref, je me suis certes mal exprimé, mais Spinoza a clairement cherché à égaler, puis surpasser Aristote. Leibniz s’en est beaucoup inspiré aussi, d’ailleurs.
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    Enfin, sur un plan proprement éthique, l’ouvrage de Spinoza est majeur (pour répondre aussi à Yohann par la même occasion), mais celui d’Aristote est fondateur (avec le Ménon, bien sûr). Quant aux Stoïciens, je ne pense pas que l’on puisse vraiment les associer à Spinoza. Les Stoïciens partaient du principe qu’ils devaient se rendre capables de contrôler leur passions. Or, comme dit plus haut, Spinoza, non seulement nie que cela puisse se faire, mais ils se sert au contraire des passions. Aristote, en revanche, prend tout à fait en compte que tout ne dépend pas de soi, que la Raison ne peut pas tout et qu’elle doit parfois composer avec les aléas...
    -------------------

    Vous ai-je répondu ?
    Cdlt,
    EG

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