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Les commentaires de O Scugnizzo



  • 12 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 janvier 2014 19:40

    Après avoir visionné la deuxième vidéo je dois dire : Dieudo est absolument génial. Humanisme, malice et créativité. C’est l’artiste complet. C’est le meilleur. J’éprouve quelques désaccords sur le fond de la pensée, sûrement profonds, mais qu’importe ? Comment peut-on sérieusement détester ce mec ? Comme il le dit, "on ne peut faire la paix qu’avec ses adversaires". Certains amoureux de l’entre-soi feraient mieux de l’entendre, avant que ça dégénère.



  • 4 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 janvier 2014 10:32

    *Des individus libérés du poids de la communauté, de la religion, de la famille, des institutions ayant comme rôle social la reproduction des règles sociales et le maintien de l’ordre. Comment ce rôle est-il remplit aujourd’hui ?


    J’aurai du me relire c’est pas très bien écrit m’enfin, le contenu est là.


  • 29 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 18 janvier 2014 10:28

    Comme on l’a déjà dit, si Taddeï avait au moins eu le courage de faire une dernière émission digne, avec des invités pertinents, il aurait eu l’honneur de sortir par la Grande porte. Là il s’est couché, honteusement pour beaucoup, mais pas assez pour l’oligarchie. La lâcheté n’attire les mérites d’aucun camp, belle morale.


    Ceci étant dit, cette affaire est d’une grande cohérence sociale. C’est l’idéologie de la tolérance zéro. On commence par la route, pour des raisons de sécurité, à grand coup d’amendes insensées, et ça se propage sur le social. L’économie de marché, pour fonctionner, a besoin d’individus atomisés, pour qu’il se construisent, en terme d’identité, à travers la consommation. Des individus libérés du poids de la communauté, de la religion, de la famille, des institutions ayant comme rôle social la reproduction des règles sociales et le maintien de l’ordre ? Par le travail pour ce qui est de la production, certes, mais surtout par un système centralisé de surveillance individuelle, s’appuyant sur la technologie et l’esprit policier. On peut dire je pense, que moins la consommation parvient à satisfaire les gens (ce qui est le cas en temps de crise), plus la gouvernance d’autorité se fait sentir, étant à ce moment-là que la déviance devient potentiellement menaçante. Cet Etat policier, dans une logique néolibérale, fonctionne comme une entreprise, déléguant les questions de sécurité à d’autres entreprises, souvent internationales. Et force est de constater qu’en matière de surveillance technologique, le podium est occupé par deux firmes israéliennes et une américaine (semble-t-il dirigée par un sioniste). Mais aussi, force est de constater que les minorités agissantes remplissent le rôle de police à merveille. On a pu d’ailleurs apercevoir que police et LDJ semblaient, sur le terrain, plus complémentaires qu’adversaires. Bref, Israël a été mandatée d’être le flic du Moyen-Orient, et a tellement bien remplit ce rôle que ses représentants sont appelés pour exercer de l’autorité en France : contrôle technologique et, si cela ne suffit pas, rappel à l’ordre, tout ceci sans dépense étatique en matière de police. C’est d’une logique toute néolibérale.

    En d’autres termes, les juifs du quotidien devraient commencer à sérieusement remettre en cause leur pseudo représentants, qui participent activement à une comm de propagande de la tolérance zéro à tous les niveaux (ce sont, in fine, eux aussi les marionnettes d’un système dans lequel certes ils ont certains avantages), dont lesdits juifs (ceux du quotidien) sont concernés comme n’importe quel Français, ou même Occidental. 


  • 9 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 13 janvier 2014 17:12

    "Il faut aider ces personnes là où elles habitent" ! Ces personnes répondent "non merci !" Vous voulez pas des immigrés ? Eux ne veulent plus de votre système économique prédateur et totalitaire ! L’un engendre l’autre ? Comme dirait dieudo : "meeeeeerde ! On fait comment ?"



  • 49 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 13 janvier 2014 09:16

    Si je dis que Nicolas Bedos est un très grand fils de...


    Va-t-on également me faire un procès d’intention ?


  • 3 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 12 janvier 2014 13:12

    J’en ai bouffé du Nabe, avant d’arriver aux mêmes conclusions que Soral : au niveau de l’oeuvre, c’est le néant. Seul le Régal des vermines peut être considéré comme une oeuvre majeure. Sinon tous ces livres de 14 pages sont nuls, le recueil de poèmes est nul (le premier est quelque peu marrant mais c’est tout), Billie Holiday est absolument inutile (on sent qu’il se suffit à aimer se lire), il y a des choses intéressantes dans Printemps de feu, les journaux intimes psychologisant et sans idée sur le plan social ne m’intéressent pas le moindre du monde. Et dire qu’il est seul, c’est déjà considérer la toile comme vie sociale. Parce que lui, dans la vraie vie, dans son quartier BCBG, pour sûr qu’il doit être adoré, y vivre en toute sécurité et bien au-delà, et au final faut bien dire que c’est ça la vraie compagnie.



  • 9 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 11 janvier 2014 15:20

    Très joli titre. C’est l’effet Dieudo ! On dirait que la chatte de salon a des problèmes de motricité bucco-faciale, il devrait consulter un orthophoniste ou redimensionner ses ambitions de fellation tribalo-hiérarchique.



  • 11 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 11 janvier 2014 14:50

    "Il faut aller jusqu’au sacrifice du devoir pour ne pas trahir les secrets qui nous ont été révélés" !!!!! Ca l’emmerde pas ça le petit Nabe ? Il a pas envie de s’attaquer à ces conspirationnistes, lui, le grand ennemi du complot ? Ou c’est de l’ignorance qui se cache mal derrière un si grand égo ? Ou alors il a les chocottes d’aller s’attaquer aux puissants le petit ? Attaquer Dieudo au moment où il est le plus faible, où tous sont contre lui, quel lâche, quel cuistre, quel ignorant ! Ouais je suis énervé, et alors ?



  • 6 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 11 janvier 2014 14:44

    Ce débat est aussi factice que la divergence gauche-droite. "C’est la faute à la droite", "mais non c’est un pur produit de la gauche" ! Zemmour pense à travers les concepts de ses maîtres. Il fait par ailleurs de la microcritique, ça devient limite people. Il ne comprend pas qu’après Dieudo c’est Soral, ensuite Taddeï, ensuite lui etc ? Que cet acte n’est pas isolé mais participe à une logique, qui est celle de l’ordre automatisé, où l’imprévisibilité est réduite au minimum, ce qui élimine les contre-pouvoirs. Soral est un holiste, il replace les choses dans un contexte, qui donne toute la lumière au contexte. Une logique se crée, c’est ce que les oligarques appellent le conspirationnisme. Ce qui signifierait par ailleurs que les gens s’occupant de politique (pas forcément les politiciens, d’ailleurs) travaillent sans objectif en tête, sans direction, sans savoir où ils vont ! Or les oligarques travaillent dans le sens du Capital, c’est-à-dire qu’ils construisent un système centralisé de protection de la possession du capital accumulé (la fameuse croissance). La défense de cet état de fait passe par l’annulation des contre-pouvoirs, en automatisant et dépolitisant (individualisation) le peuple. C’est pas une question de droite ou de gauche, ils sont chiants à la longue...



  • 32 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 11 janvier 2014 10:00

    Eh bien moi je trouve que c’est un grand moment de télévision ! Je l’attendais depuis longtemps, il est particulièrement jouissif même ! Taddeï nous a fait croire, devant l’évidence, qu’il invitait qui il voulait et qu’il n’excluait personne. On savait bien que c’était faux m’enfin... Taddeï en bon petit rebelle voulait débattre de l’affaire Dieudo, oui mais avec la liste d’invité la plus ridicule du monde ! Jacubowitz (se retrouvant ainsi juge et partie), Kahn (qui apparaissait contre l’interdiction mais on ne comprenait rien à ce qu’il baragouinait), un mec des droits de l’homme (idéologie servant le néolibéralisme), Frèche (la malnommée) et le plus faible des soutiens, j’ai nommé le très gentil (mais non moins bon) Bricmont - on l’aurait dit écrite à l’ancre du Crif. Malgré cette injustice de départ, Taddeï décide d’inviter le moins rebelle des dissidents, le très aigri Nabe qui va cracher pendant 3mn sur Soral et Dieudo. Ca suffit Maître ? Non ! On ne peut pas parler de conspirationnisme, parler de ceci c’est mettre au second plan l’antisémitisme, c’est donc cacher son antisémitisme !!! On croit rêver. Taddeï voulait servir ses maîtres avec une liste d’invité ridicule, mais ça ne suffit pas. Il a invité un dissident mais qui déteste Dieudo, mais ça ne suffit pas. On n’est jamais assez à genou avec ces gens-là. Taddeï, en se faisant esclave, s’est fait remonté les bretelles, et ce n’est que justice rendue au téléspectateur.


    Que Taddeï ne me prenne pas pour un con, parce qu’à ce jeu-là, le roi des cons, c’est moi !


  • 19 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 10 janvier 2014 09:45

    Mais chez qui est présent l’Amour de la Sagesse ? Chez le philosophe ? Un prétendu amoureux du savoir qui dit "je ne veux pas savoir" (affirmation renforcée par une gestuelle très enfantine consistant à cacher les yeux de la réalité !), ce cuistre se croit vraiment tout permis. Heureusement qu’on était dans son champ, la construction argumentée. Le journaliste très malhonnête avait tout fait pour que Finkie gagne la partie, en le faisant jouer à domicile (un dessinateur vs un philosophe en 1 contre 1, c’est sérieux ?) Malgré un arbitrage unilatéral pour couronner le tout, Plantu l’emporte haut la main. D’où le recours nécessaire à la force, comme le disent si bien tant Finkie que le cyclope, pour bien faire comprendre, à ceux qui en doutait encore, les méthodes mafieuses de l’oligarchie. très peu représentative. Les mafias ne font que copier le fonctionnement coercitif de l’Etat.



  • 8 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 10 janvier 2014 09:32

    Le dromadaire tranchant a les chocottes de pencher d’un côté ou d’un autre. Perdre l’esprit rebelle ou la gamelle ? Le chameau bronzé croit passer au peigne fin la psychologie de Dieudo en arguant que celui-ci n’en veut qu’aux juifs parce qu’ils réussissent mieux que personne la concurrence victimaire, ce qui met les noirs sur la touche du match à la culpabilité. Ce qui voudrait dire que si Dieudo était antisémite (raccourci à deux balles... euh à deux bosses) ce serait par pure jalousie ! Zemmour t’as quel âge sérieux ? Et c’était peut-être vrai au début, en ce sens où la prise de conscience que certaines communautés en matière victimaire ne jouait pas sur le même ring, a pu jouer dans l’autocritique et la marche vers la réconciliation, fortement rythmée par sieur Soral.


    Alors retournons ce procédé enfantin envers ce cher chameau d’Arabie identitaire françois. Moi je dis que Zemmour devient fou parce que le mouvement Dieudo/Soral et Cie offre une troisième voie, celle de la réconciliation, outre celle classique de ce qu’on appelle les "conservateurs" et les "progressistes". Zemmour aimerait revenir à une France passée, sûrement quelque peu idéalisée, et les progressistes qu’il affronte aimerait un monde sous nouvel ordre mondial. Moi aussi, entre les deux, je choisis la voie de Zemmour. Oui mais voilà, elle est plus utopique que les visions saint-simoniennes. Et elle a en commun ce que je déteste le plus avec les progressistes purs et durs : la destruction systématique. Et Zemmour sait qu’il existe en tant que pseudo rebelle uniquement parce que son rêve est impossible, il est ainsi le pas-si-vieux aigri le plus adoré de ces ennemis. Soral part d’un donné sociologique et essaie de construire, et ça ZemZem,, bah il aime pas ! Parce qu’il vit uniquement dans le passé, mais se demande pas pourquoi le présent lui offre la gamelle ! Dieudo réalise en partie (ça reste un humoriste...) ce que les chantres de la réconciliation s’efforcent à promouvoir, c’est-à-dire qu’à partir d’un donné sociologique, on essaie tant bien que mal de "faire société", pour au moins vivre dignement, et avoir le plaisir de glisser quelques belles quenelles artisanales.

    Mais Zemmour, inconsciemment ou pas, préfère rester coincer dans le passé, c’est ce qui lui permet de boire tous les jours, au milieu d’un désert d’intelligence, sans sourciller du poil. Mais c’est ce qui le contraint, malgré son côté prétendument rebelle pour vieilles pucelles, à servir le champagne à ses maîtres, ou à imiter leur coupe de cheveux.

    "Encore une coupe siouplait, chamelier... euh sommelier !"


  • 18 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 9 janvier 2014 10:35

    Je n’ai jamais vu de pub ou d’affiche pour son spectacle et il a vendu 5’000 billets, plus facilement que des petits pains. Les deux mille derniers, ajoutés a posteriori et sans prévenir personne, ont été écoulés en une trentaine d’heure, je pense sincèrement que c’est du jamais vu pour un artiste francophone. Un certain nombre cherche déjà des billets sur les sites d’annonces gratuites. Il aurait pu vendre bien plus, et bien plus cher s’il le voulait. Ce mec a un appui populaire de fou. 



  • 4 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 7 janvier 2014 10:04

    Certes, la dédicace à Holeindre peut paraître bizarre, mais difficile de juger à partir d’un extrait de deux secondes totalement décontextualisé d’un parcours oral et écrit bien plus large. Ce qui est sûr, c’est le discrédit total que porte la vidéo à son ou ses auteurs, ceux-ci confondant de manière très stupide culture populaire et culture de masse (voir Christopher Lasch ou le Kulturindustrie d’Horkheimer et Adorno). Et la télévision, c’est culture populaire ? Et les vacances au club med, c’est culture populaire ? Et la pop (sommet de la manipulation industrielle), c’est de la culture populaire ? Confondre les deux est le péché suprême de toute personne se disant anti-système ! Confondre les deux c’est déroulé le tapis rouge au capitalisme néolibéral le plus déshumanisant, celui qui humilie les êtres humains en les réduisant à des objets. Et faut bien le dire, malheureusement, dans ce jeu de cons, les gauchistes sont passés rois...



  • 1 vote
    O Scugnizzo O Scugnizzo 7 janvier 2014 09:49

    L’Amérique du sud a toujours été un laboratoire chéri du libéralisme le plus pur, scientifique et donc dépolitisé, sans discussion possible. En ce sens on doit prendre très au sérieux ce qui se passe là-bas. Tout comme ce qui se passe en Afrique. Le règne du néolibéralisme friedmanien se vit comme une situation coloniale à part entière.



  • 6 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 7 janvier 2014 09:30

    Ils sont blancs ou sémites ? Faudrait savoir. Ou y a une p’tite histoire de Khazars derrière qui faudrait pas trop mettre en lumière ? Après l’appropriation de tout le champ sémitique, voilà celle de toute la race blanche ! C’est quoi la prochaine étape ?



  • 5 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 30 décembre 2013 10:55

    J’aime bien ce travail de réinformation par le bas, en dehors des circuits très fermés de l’académique, et cette focalisation sur l’élémentaire. On remarque aisément qu’aussi bien au niveau de l’éducation nationale que celui universitaire, les bases ne sont jamais qu’approchées en surface, puis considérées comme acquises pour toujours, ce qui a comme conséquence un apprentissage à partir des représentations sociales (communes et en dehors de l’école) plutôt que profondes et rationnelles. Et comme on le sait tous, qui dit bases fragiles dit château peut-être, mais château de cartes. Reprendre les bases de notre savoir par la base sociale me paraît doublement bénéfique. Ivan Illitch ou Paulo Freire ont assez insisté sur les méfaits de l’école et du mouvement de scolarisation de la société. On devrait créer des réseaux d’apprentissage et de connaissance indépendamment des institutions. Que celui qui désire apprendre sur un sujet puisse trouver celui qui désire transmettre de la connaissance, celui qui veut échanger des connaissances devrait trouver son double également à travers ces réseaux. Celui qui enseigne pourrait recevoir des facilitations sociales sur lesquels se mettent d’accord les acteurs du réseau etc. Bref, dans tous les cas, il convient de soutenir la transmission de la connaissance.


    Concernant les bases élémentaires, pour apporter quelque peu d’utilité à ce commentaire, outre les remerciements pour les 3 vidéos du dessus (même si franchement ce masque est vraiment moche, d’ailleurs j’ai préféré la troisième vidéo, sûrement que l’absence de masque y joue pour quelque chose, la distance est déjà grandement instaurée par la relation virtuelle impersonnelle, pas besoin d’ajout), voici mes trois bases :

    1. Le don comme fondement des relations sociales. Ce n’est pas un pieux voeux que cette considération, mais ce qu’on appelle un invariant anthropologique, à la base de toute société sur terre. Le libéralisme, qu’il soit de gauche (dirigé par le soi-disant progrès social) ou de droite (régit par le contrat économique), est le premier courant de pensée et de pratique mis en place qui sape cet invariant anthropologique, qui sape ce qui nous rend humain, ce qui nous permet de vivre. Le libéralisme prône l’émancipation des institutions sociales en tant que ciment social, jugées trop pesantes. Emancipation des tabous économiques pour la droite, valorisation du travail productif et du gain économique, émancipation des structures jugées conservatrices pour la gauche (famille, religion etc). Libéré de l’engagement envers autrui (dette sociale), l’homme surmoderne (Augé) se croit libre. C’est vite oublié que l’homme est avant tout social, c’est-à-dire politico-mystique et culturel. En réalité, ce n’est pas le contrat (qu’il soit politique ou social) qui crée la relation sociale, mais le don. Mauss découvre que le don est obligé et oblige, il est partout. Il induit une triple obligation : donner-recevoir-rendre. Donner les femmes de sa famille permet le contrat politique entre groupes, et aussi d’en recevoir d’autres. Si le projet libéral est compréhensible une fois recontextualisé, aujourd’hui il apparat clairement comme chimérique et enfantin, l’homme étant par nature à la fois généreux et toujours endetté envers sa communauté, sa mère qui lui a donné naissance etc. Pourquoi ne pas se pencher sur un système où les invariants anthropologiques ne sont pas sapés mais valorisés ? Ou le don et le contre-don remplacerait le contrat ? C’est le seul moyen de (se) redonner une identité collective, en chassant l’impersonnel, ce qui permettrait un engagement politique spontané. 

    2. La réimbrication de la sphère économique
    Une fois les bases philosophiques du libéralisme contrées, inutile de tergiverser trop longtemps avec des libéraux "classiques" (ceux qui pensent qu’aujourd’hui on vit dans un monde soviétique et qu’il faut plus de libéralisme), le projet étant non seulement chimérique et enfant, mais également suranné, une fois qu’on le conjugue (dialectique) avec la dynamique du Capital (et du capitalisme, à savoir l’accumulation infinie, la croissance continuelle). Il y a trop de Capital en circulation, certaines personnes ont acquis trop de pouvoir, il y aura toujours plus de salariés dans les multinationales et moins de PME. C’est ce qu’on voit en France, en Italie, mais également un peu en Suisse, qui est pourtant le pays dont les banques possèdent le plus de capitaux à prêter (on préfère désormais faire des prêts à la consommation via les leasings et autre que des prêts dans le monde de la petite entreprise). Vu que le libéralisme économique, réel, n’est plus possible, alors on se concentre sur le libéralisme comme style de vie, c’est ce qu’on appelle le néolibéralisme, à savoir ce mouvement de désimbrication de l’économie par rapport aux autres sphères sociales, par un conditionnement anthropologique (notamment via des chocs sociaux comme le terrorisme ou l’austérité). Pour justifier l’autonomisation complète du Capital, son règne absolu, il faut le consentement des masses, qui sont transformées en homo libéral au sens caricatural du terme. Il doit devenir une synthèse du libéral de gauche (dépolitisé et se croyant libre) et du libéral de droite (se réalise à travers le travail) : gauche des valeurs et droite du travail. L’économie n’est pas le politique, n’est pas la sphère centrale de nos vies. Les besoins ne sont pas infinis, et la machine de production a un rôle précis qu’il convient de retrouver. Cette dernière doit satisfaire les besoins d’un groupe. Si celle-ci remplit son rôle, alors on a une société d’abondance. Dans la notre, la consommation implique la frustration, parce qu’on se prive d’autre chose et qu’on désire une autre à peine l’achat réalisé. En ce sens, Marshall Sahlins montre très bien que l’âge de pierre est un âge d’abondance. Bref, il convient de redonner sens à l’économie, ce qui est faisable uniquement en remettant en perspective la sphère économique, en la relocalisant, en empêchant que des gens l’autonomisent.

    J’avais dit trois mais j’ai pris un peu de temps pour écrire les deux premières. Or je dois moi aussi aller travailler. Salutations !


  • 8 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 1er décembre 2013 13:27

    "La société de consommation désigne un ordre social et économique fondé sur la création et la stimulation systématiques d’un désir d’acheter des biens de consommation et des services dans des quantités toujours plus importantes." Cette définition je la trouve bonne, car cela illustre bien que notre acception d’une société de consommation n’est pas une société où effectivement l’on consomme ce qu’on désire, mais où on crée un désir infini de consommation. En ce sens, la société de consommation en tant que telle n’existe pas, et pourtant on n’arrête pas de s’y référer. C’est qu’il faut abattre un autre mythe, celui selon lequel nous vivons dans une société d’abondance. Sahlins a parfaitement montré que l’on vit, en dépit d’avancées matérielles totalement incroyables, dans une société de privation. Jamais le sentiment de privation n’a été aussi fort, jamais, comme l’illustre cette vidéo, les gens n’ont été aussi frustrés. Le but premier d’une machine de production est de satisfaire les besoins et désirs des membres de la société qui l’élabore. Deux voies sont disponibles : la première est de désirer peu, la deuxième est de produire énormément. Bien sûr, dans un état de forces productives avancées, l’opération d’une combinaison des voies semble l’idéal. Mais bien sûr, l’homme capitaliste tordu de l’esprit choisi une troisième voie, éliminant toute philosophie de son encéphale. Créer du désir pour vendre des produits. Comment produire plus que l’infini désir ? Où est la rationalité d’un tel mode de production ? Il ne peut y en avoir, simplement parce que l’économie a été séparée du reste de la société, elle ne sert plus l’homme, mais c’est l’homme qui la sert. Pourquoi une progression technologique augmente au cours de l’histoire les heures de travail de la masse ? Parce que nous sommes contraints par une minorité. Cette minorité protège ses intérêts à travers l’Etat.


    Ces quelques considérations me semblent conclure à ces points : si nous voulons sortir de ce merdier, il faut d’abord se réapproprier le politique, l’Etat, et seule la démocratie véritable peut le faire (d’où qu’on nous fait croire qu’on vit en démocratie). Il faut ensuite ré-imbriquer l’économique dans le social (d’où qu’on nous fait croire qu’on vit dans une société de consommation et d’abondance), le culturel et le religieux (d’où la destruction systématique de toute spiritualité qui ne se réduit pas à de la marchandise à vendre). Ca me parait être un gros programme, tout de même...


  • 25 votes
    O Scugnizzo O Scugnizzo 21 novembre 2013 09:38

    Heureusement qu’il mange sain et naturel Pierrot ! J’espère que sa BAD est solide parce que s’il déchoit en nomade il risque d’être à la traîne dans son apocalypse !


    Quelque chose me dit qu’en dehors du marketing, un Pierre Rabhi survivrait bien mieux et bien plus longtemps que notre Aldo Maccione des plages de Tel Aviv.


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    O Scugnizzo O Scugnizzo 17 novembre 2013 21:15

    Compéter tout le temps ça veut aussi dire ne compéter jamais, ça n’a pas de sens. On peut aussi dire qu’on s’entr’aide tout le temps, on avance pas d’un poil. Si dans une société un homme est en compétition pour le pouvoir, mais un autre ne l’est pas, l’homme est-il en compétition ? Ce sont des généralisations qui ne mènent nulle part. Si l’homme comme l’animal vit en société, l’homme a besoin de produire de la société pour vivre. On peut également dire qu’il a besoin de produire du sens, il ne vit pas que pour perpétuer son espèce ou protéger son individualité, mais il doit savoir pourquoi et construire une structure qui lui dise pourquoi et comment. Cette considération ouvre des possibles inimaginables dans le règne animal. L’homme tout mammifère qu’il est n’est pas réductible à de l’évolutionnisme social, du malthusianisme vulgaire, même sous couvert de "réalisme" (ou, dit autrement, de détenir la seule vérité possible).