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Monique Pinçon-Charlot : Macron « Le président des ultra-riches » - chronique édifiante d’une guerre de classe

Pourquoi en dix ans nous sommes passé du président des riches au président des ultra-riches ?

Monique Pinçon-Charlot présente son ouvrage "Le président des ultra-riches : chronique du mépris de classe dans la politique d'Emmanuel Macron" aux éditions Zones. 

librairie mollat - 2 avril 2019

Pourquoi en dix ans nous sommes passé du président des riches au président des ultra-riches ?

[Transcription entre 1:01 et 6:20]

Alors, on est passé du président des riches au président des ultra-riches, de Sarkozy à Emmanuel Macron, pour deux raisons essentielles

La première c'est l'ampleur des cadeaux fiscaux qui ont été faits aux plus riches dès l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée. Alors, ce qu'on peut remarquer c'est que c'est l'ISF, la suppression de l'ISF, qui a le plus marqué le peuple de France. C'est ça qui est repris par les Gilets jaunes, qui est beaucoup repris dans les cahiers de doléances et dans les revendications. Bien sûr que c'est un symbole extrêmement important, puisque on supprime l'idée de solidarité des plus riches d'avec le peuple français en matière de fiscalité du patrimoine. Mais en réalité, le vrai cadeau, parce que l'ISF ça représente autour de 4 milliards d'euros en moins dans les caisses de l'Etat, (...) quand on dit, il a suprrimé l'ISF, et c'est donc un cadeau qui est favorable aux plus riches, parce que en réalité il n'a pas supprmé l'ISF, il a supprimé de l'ISF les valeurs mobilières. C'est-à-dire tous les produits financiers, les actions, les obligations... Mais quand on est spécialiste des riches, comme on l'est Michel et moi, on sait que plus on est riche, plus dans votre patrimoine tel qu'il était assujetti à l'ISF il y a de valeurs mobilières. Pour vous donner un exemple, on a eu accès avec Michel, grâce à Laurent Fabius en 1999, aux 100 plus riches de l'ISF (...) et pour les 100 plus riches de l'ISF on arrivait à une moyenne de 97% de valeurs mobilières dans le patrimoine, dès 1999. Là c'est le stock des valeurs mobilières : ce qu'ils ont. Mais ce stock, si élevé, il produit des revenus du capital chaque année ; et des revenus en millions, en milliards d'euros...
Et c'est ça le truc qu'a fait Emmanuel Macron ; lui il a fait un système pour qu'il y ait véritablement un impôt spécial pour les riches, en défiscalisant de façon très forte les revenus du capital, par la flat tax, qu'on appelle prélèvement forfaitaire unique. Donc il a supprimé l'idée de la solidarité en supprimant l'ISF, et chose incroyable qui s'est passée avec lui : il a supprimé la progressivité des impôts sur les revenus du capital. C'est-à-dire, que vous soyez Bernard Arnault, qui touche je ne sais combien de dividendes par an, ou moi si j'avais quelques produits financiers, on serait tous les deux imposés de façon forfaitaire à 12,8%. Et 12,8% c'est en-dessous de la première tranche d'imposition dans laquelle les salariés payent leur premier impôt, qui est à 14%. Et ça vous ne le saviez pas, peut-être, avant que je ne vous le dise ce soir ! Sauf ceux qui ont lu notre livre avant de venir. Mais, pourquoi vous ne le saviez pas ? Parce que il y a eu une manipulation grossière, toute bête, plus c'est gros plus ça passe, qui fait que quand il s'agit des revenus du capital on donne ordre aux politiciens et aux journalistes d'intégrer la CSG et les cotisations sociales, et donc on dit désormais que le forfait d'imposition sur les revenus du capital est de 30%, parce qu'ils intègrent ce que je viens de vous dire. Tandis que quand on parle de l'imposition des revenus des salariés, bien entendu on ne le fait pas. Parce que sinon ce ne serait pas 14%, ça serait 24 à 25%. alors le salarié dirait : alors moi je paye beaucoup trop d'impôt, c'est dégueulasse et tout ça... Donc vous voyez la géométrie variable dans les escroqueries idéologiques et linguistiques du président des ultra-riches

La deuxième raison pour laquelle on parle d'ultra-riches par rapport à Emmanuel Macron, c'était au fond une façon de lui renvoyer l'ascenseur, parce que tous les gens qui luttent contre ce système à la faveur des plus riches, contre cette violence de classe, nous sommes traités d'ultra, d'ultra-violents, d'ultra-gauche, donc on s'est dit : un petit clin d'oeil ça ne fait pas de mal. 

[la suite dans la vidéo]

 

A voir ou à revoir :

[VIDEO] Jean-Michel Aphatie s’insurge face à Monique Pinçon-Charlot : "La presse, Madame, elle est libre !" (7 mars 2019)

« "Emmanuel Macron, le président des ultra-riches", c’est la thèse que vous défendez dans ce dernier livre, vous allez nous expliquer pourquoi » claironne en début d’émission Ali Baddou, animateur de l’émission « C l’hebdo » sur France 5, qui recevait comme invitée le 2 février Monique Pinçon-Charlot. Le journaliste aurait pu se passer d’une telle promesse, car en réalité, Monique Pinçon-Charlot ne pourra guère expliquer quoi que ce soit : d’un tribunal médiatique à une discussion rigolarde entre amis journalistes, l’émission tenue par six chiens de garde va progressivement évincer l’invitée principale du plateau, et avec elle, les idées défendues dans son dernier livre (lire l'analyse de cette émission sur Acrimed).

 

Le livre : 

Le président des ultra-riches
Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron

Michel PINÇON
Monique PINÇON-CHARLOT

Le président des ultra-riches « Macron, c’est moi en mieux », confiait Nicolas Sarkozy en juin 2017. En pire, rectifient Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Huit ans après Le Président des riches, les sociologues de la grande bourgeoisie poursuivent leur travail d’enquête sur la dérive oligarchique du pouvoir en France.
Au-delà du mépris social évident dont témoignent les petites phrases du président sur « ceux qui ne sont rien », les auteurs documentent la réalité d’un projet politique profondément inégalitaire. Loin d’avoir été un candidat hors système, Emmanuel Macron est un enfant du sérail, adoubé par les puissants, financé par de généreux donateurs, conseillé par des économistes libéraux. Depuis son arrivée au palais, ce président mal élu a multiplié les cadeaux aux plus riches : suppression de l’ISF, flat tax sur les revenus du capital, suppression de l’exit tax, pérennisation du crédit d’impôt pour les entreprises… Autant de mesures en faveur des privilégiés qui coûtent un « pognon de dingue » alors même que les classes populaires paient la facture sur fond de privatisation plus ou moins rampante des services publics et de faux-semblant en matière de politique écologique.
Mettant en série les faits, arpentant les lieux du pouvoir, brossant le portrait de l’entourage, ce livre fait la chronique édifiante d’une guerre de classe menée depuis le cœur de ce qui s’apparente de plus en plus à une monarchie présidentielle.

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sont sociologues et anciens directeurs de recherche au CNRS.

 

A propos de mépris (ou guerre) de classe, on pourra également consulter ces articles :

[VIDEO] François Bégaudeau : passages essentiels de ses entretiens sur la bourgeoisie, le capital et la liberté (23 mars 2019)

Passages choisis de la tournée des plateaux effectuée par François Bégaudeau pour la promotion de son essai "Histoire de ta bêtise" (2019) : des entretiens passionnants où il est question de la bêtise bourgeoise, du capitalisme contemporain qui façonne nos corps et nos pensées, de novlangue, du vote qui dépolitise, de Gilets Jaunes, de marxisme, d'anarchisme ou encore de reconquête individuelle du temps. Les points abordés dans les différents médias m'ayant paru remarquablement complémentaires, j'ai cru intéressant d'en proposer un montage thématique, qui m'a permis d'extraire d'un ensemble de 5h30 d'entretiens un condensé d'1h30 de réflexions essentielles.

et

[VIDEO] François Bégaudeau « le bourgeois de gauche oublie qu’il est de gauche » - Les Incorrectibles (25 février 2019)

L'écrivain, critique littéraire et scénariste, François Bégaudeau, est l'invité d'Eric Morillot dans #LesIncorrectibles sur Sud Radio. Il nous parlera d'Emmanuel Macron, d'Alain Finkielkraut, des gilets jaunes, d'Étienne Chouard, de la bourgeoisie et bien d'autres...

 

Tags : Livres - Littérature Politique Information et Médias Société Fiscalité Scandale Médias Oligarchie Polémique Manipulation Emmanuel Macron Impôts LREM François Bégaudeau




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4 réactions à cet article    


  • vote
    danae141 7 avril 2019 10:26

    Président, camember de qualité inférieur vendu en grande surface smiley


    • 1 vote
      crow 7 avril 2019 10:32

      Il y a des gens dont la retraite est dissuasive ! compliments pour votre pugnacité et votre honnêteté apparente.


      • vote
        1969_OVNI au dessus de NANTES 8 avril 2019 02:17

        ICI 1:20 Le peuple de FRANCE a été marqué par DEUX suppressions : Non seulement la suppression de L’ISF mais aussi, la suppression de 5 euros D’APL qui a été perçu, certes comme vol à l’étalage mais surtout comme un mépris de la pauvreté :

        PAUVRE, TU ES, ET PAUVRE, TU LE RESTERAS ! (sous ma gouvernance)

        Et en plus, petit connard de pauvre, je vais venir dans la rue, pour t’expliquer droit dans les yeux, pourquoi, ce que je fais contre toi est super bien pour toi !  

        Mais le PAUVRE a revêtu son GILET JAUNE ! 

        .


        • vote
          microf 8 avril 2019 23:10

          Gilets jaunes, le point de vue d´un africain, á visionner et á partager largement.

          https://youtu.be/O7E8oJ_BUJ0



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