• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Mani

Mani

Cet auteur n'a pas encore renseigné sa description

Tableau de bord

  • Premier article le 17/03/2014
Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 1 12 24
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0


Ses articles classés par : ordre chronologique




Derniers commentaires




  • vote
    Mani Mani 10 mars 2013 19:53

    Machiavel, je n’ai pu répondre avant. Comme promis je salue bien bas le fait que tu ai lu mon pavé.

    En effet je pense aussi que nous sommes d’accord sur une bonne partie du fond. Mais il y a quelques divergences sur nos approches et sur disons les issues possibles d’après moi. D’où l’intérêt de la discussion !

    Je continue à penser que les peuples n’ont qu’une petite part de responsabilité.
    Un enfant dont le père est violent aura pour référence cette violence. Elle lui semblera naturelle et justifiée même s’il "évolue" et ne devient pas forcément violent lui même. Elle aura participé à la construction de sa personnalité et fera partie de lui. Du moins il le semble.
    Il sera donc d’après moi "semi responsable" d’un comportement violent qu’il pourrait avoir même s’il en sera pleinement responsable devant la loi car il sera responsable de ses actes. Et son détachement face à ce comportement dépendra de son "travail" pour y echapper et s’en détacher. Il lui faudra VOLONTAIREMENT chercher à echapper à cette violence. Il est donc victime à la base, et se liberera avec le temps s’il y arrive. C’est un peu vite résumé mais cela reflète ma vision de la chose.

    J’ai trouvé interessant ce que tu dit sur les "sociétés de l’avoir" et les "communautés de l’être". Mais d’après moi les inégalités qui conduisirent ces communautés à devenir des sociétés (puis qui donneront des sociétés de classes) chez les "primitifs" naissent avec, au dela de l’agriculture et l’élevage, le STOCKAGE. 
    Avant cela, un bien productif même s’il "appartenait " à un "puissant" ne pouvait être soustrait au reste de la communauté. Car il était nécessaire au groupe pour survivre. Egalement un "riche" n’était respecté que s’il distribuait ses richesses, certains peuple appelant ça "tuer la jalousie". Car lorsqu’un homme possédait "trop" il s’exposait à la jalousie des autres et donc, a terme, à la perte de son pouvoir par la force si necessaire, car il aurait représenté un danger pour la communauté. Il devait donc rassurer la population sur sa générosité en donnant ses biens, qui lui revenaient parfois, ou qui finissaient dans les poches d’autres puisque ces sociétés fonctionnait grandement sur le "devoir" d’offrir des cadeaux aux uns et aux autres, notamment à ceux avec qui l’on ne s’entendait pas afin de prouver que l’on avait pas de mauvaises intentions. Mais lorsque le stockage est apparu, il devint possible de posséder des biens vitaux qui devinrent eux même échangeable en quantité, avant l’existence d’une monnaie. Ce qui était impossible quand les biens les plus valorisés étaient des terres ou des pirogues(rares). 
    Ainsi naquit la possibilité de "prendre en otage" les "pauvres" par la possession des denrées alimentaires et des "moyens de production". 
    Encore une fois tout cela est un peu caricatural et vite résumé, et de multiples versions existent bien sûr. Mais les inégalité qui sont les nôtres aujourd’hui sont apparues lorsque les biens de survie ont étés utilisés comme outil de pouvoir. 
    Tant que les "puissants" respectaient les faibles et n’abusaient pas de ce pouvoir, les choses se passaient bien. Mais lorsque les puissants commencèrent à ne pas rendre un bien, qui a une valeur productive, accessible à tous afin d’en augmenter la valeur, et que les pauvres n’avaient plus la possibilité de se révolter car ils dépendaient de ce bien pour leurs besoins élémentaires et n’avaient pas accès à d’autres moyens de production, la société de classes et l’exploitation qui va avec était née.

    Je pense donc qu’aujourd’hui la situation découle de ce phénomène. La cupidité de tous est certes un des moteurs, mais elle est née de l’ampleur de l’écart entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, pour faire court. 
    C’est là où nos opinions divergent.
    Tu dis que le peuple est responsable de la situation presque autant que les élites. Je pense que les "élites" ont volontairement déresponsabilisé les peuples, dans le discours et dans les libertés "accordées" a ces peuples. 
    La tv n’est elle pas un moyen super efficace de déresponsabiliser les gens ? Entre autre bien sûr, mais sous couvert d’être potentiellement un moyen d’éducation, d’accès à la culture, à la connaissance, à la découverte du monde hallucinant si on en avait fait un meilleur usage, ce que les gens s’imaginaient lorsqu’elle est apparue, elle est devenu l’outil principal de la passivité des peuples.
    Mais par exemple comment reprocher aux Nigériens de ne pas se battre contre leur gouvernement, ou Areva, pour avoir droit aux richesses venant de l’exploitation de l’uranium ? Quel choix ont ils ? Quel possibilité s’offre à ceux qui en sont conscient et qui veulent agir ??Aucune d’après moi, si ce n’est une révolution ? Un coup d’état, qui profitera au premier leader charismatique qui prendra à son tour le contrôle pour son intérêt personnel (sauf très rare exception) ? A quel prix... ?
    Se soustraire à ce modèle est un exercice bien complexe, voir impossible. Je pense que toi et moi en sommes là, et beaucoup d’autres bien sûr. On réfléchit et on agi, chacun à sa façon. On essai de comprendre, de trouver des alternatives. Mais il est presque impossible de ne pas avoir d’impact négatif, quel qu’en soi le degrés, sur un autre homme ou sur la nature dans la plupart de nos actes en société. Tout tourne autour de ce concept. L’écrasante majorité des objets qui nous entourent ont été fabriqué par l’exploitation d’autres hommes (et nous même sommes exploités en tant que "consommateurs" quand les seuls biens disponibles coûtent une fortune uniquement car le fabriquant peut se permettre de faire de grosses marges s’il a un monopole par exemple) ou/et de la nature. On doit faire avec ou partir vivre dans une communauté en autosuffisance, c’est plus ou moins les deux seules alternatives aujourd’hui. Et je ne parle bien sûr pas de gadgets "caprices", juste de biens de base, utiles.

    Certes nous sommes tous responsables, mais par défaut. Car on nous explique dès le plus jeune age que dans la vie, il faut être dominant, avoir la meilleur note, il faut essayer de gagner le plus d’argent possible et il est normal que pour y arriver on "écrase" les autres si nécessaire. C’est la loi du plus fort, c’est dans notre "nature", alors autant l’accepter et mettre le paquet ! On fait courir tout le monde après ce modèle autodestructeur en nous expliquant qu’il n’y a rien de mal a soumettre ses congénères, a tirer profit des hommes en leur demandant le plus d’effort possible pour le plus petit salaire possible afin d’être le plus bénéficiaire possible. C’est le modèle. Chacun veut d’enrichir et c’est "normal". Voila dans quel état d’esprit "nous" sommes lancés dans la vie.
    On apprend dans les écoles de commerce à créer un besoin afin de pouvoir vendre un produit pour satisfaire ce besoin, avec l’aide de psychologues...les exemples ne manquent pas...

     pour moi, tous ceux qui ont confisqué les moyens de production, les richesses et les décisions politiques et économiques pour leur profit personnel au détriment du reste de la population mondiale et de la nature, au détriment des générations futures, sont coupables. Et pour ce qui est du peuple, sont coupables d’après moi tous ceux qui réalisent ce qu’impliquent leurs actes, en terme d’impact négatif sur leur environnement social et naturel, mais qui mettent leurs intérêts consciemment et sans scrupules au dessus de ceux des autres sont aussi coupables. Là dessus nous sommes d’accord si je t’ai bien compris. 

    Mais je suis plus tolérant car je pense sincèrement que beaucoup sont en conflit permanent avec eux même, avec leurs désirs et ce que ces désirs impliquent...Avec ce qu’ils ont appris toute leur vie et les incohérences intrinsèques qui dominent. C’est un beau bordel dans l’esprit de quantité de gens, j’en ai vraiment l’impression et c’est sur ces gens que mes espoirs se fondent. Ces gens dont je fais partie qui cherchent du sens au delà de l’enrichissement "bête et méchant".
     
    Pour ma part, toi qui "te passionne" pour les écrits et pensées de Machiavel (que je ne connais pas assez pour en débattre bien que j’ai parcouru Le Prince que j’ai trouvé passionnant) je suis plutôt un Castoriadiste convaincu. Cornelius Castoriadis est un vrai visionnaire, et son discours me touche profondément. Et je ne me hasarderais pas à prétendre le résumer ici, mais son projet de société est un des plus cohérents en mon sens : une société constituée d’Individus Autonomes.
     Et cela signifie "simplement" une société d’ADULTES, consciemment démocrates, responsables et soucieux des conséquences de leurs actes. 
    C’est tout...si je puis dire.


  • vote
    Mani Mani 9 mars 2013 13:32

    @Machiavel,

    Déjà merci pour tes observation et analyses, ça fait un bout de temps que je lis avec intérêt tes interventions, et je dois dire être globalement d’accord avec ton approche.
    J’ai forcément quelques divergences, et je vais les exposer en dessous.
    (et je viens de me relire, c’est un pavé. Le problème est que je me suis retenu de dire tout ce que j’aurais voulu afin que ça ne soit pas trop long. C’est un échec. Je saluerai donc avec une certaine compassion quiconque liras ces lignes jusqu’au bout)

    Je pense en fait qu’en disant
     "Il faut arrêter de se déresponsabiliser, je suis un populiste mais le peuple doit aussi sortir de l’enfance et une des différences entre l’enfant et l’adulte, c’est que l’adulte doit savoir assumer ses responsabilités, c’ est en tous cas ce que j’ai appris."
    tu met le doigt sur le coeur du problème. Et je suis totalement d’accord.
     Et c’est justement parce que quelque part le(s) peuple(s) sont infantilisés de très longue date qu’on en est là.
    Mais peut on nier que les gouvernants maintiennent le peuple dans cet état, volontairement ? Et que peut on reprocher à un enfant ce qu’il pense quand il ne fait que reproduire le modèle de pensée de ses parents ?
     Il devient adulte lorsqu’entre autres il commence à penser par lui même. J’ai des opinions bien différents de ceux de mes parents, j’imagine que toi aussi, et tant d’autres, car nous avons un jour réalisé être en désaccord avec les leurs et chercher par nous même des réponses à nos questions, ou l’inverse. Il a fallu que l’on ai accès à des connaissances auxquelles nous n’avions pas accès au sein du "foyer parental".

    La société nous DONNE L’IMPRESSION que tout est sous contrôle, que chacun a sa chance de "vivre mieux" et d’obtenir sa part du gâteau. C’est comme ça qu’est né le capitalisme et sa généralisation. Egalement en s’appuyant sur une théorie de Darwin tronquée (mais qui semble tellement tenir d’un certain bon sens que beaucoup y ont cru..) en déclarant qu’il est dans la "nature de l’homme, comme "la bête sauvage", d’améliorer sa propre condition au détriment de celles des ses congénères (alors que ce concept est d’une absurdité bluffante, même s’il est malheureusement accepté par la majorité des gens). En oubliant les multiples exemples qui prouvent l’existence de la coopération dans la nature, au sein d’un même espèce ou entre deux espèces différentes. Et que cela contribue énormément à l’évolution des espèces. Et en oubliant principalement que l’homme est doté d’un psyché, qui lui permet, entre autres, de prévoir les conséquences de ses actes, DONC de pouvoir être responsable. Et aussi, grâce à la liberté acquise avec l’agriculture, l’élevage et le stockage des denrées alimentaire. Libéré de ces contraintes fondamentales l’homme a pu se focaliser sur des aspects moins primaires de sa nature afin d’améliorer ses conditions d’existence. 

    Les soucis commencent lorsque certains hommes animés par leur égoïsme et leur cupidité ont décidés de prendre le pouvoir et d’imposer leur vision du monde à la masse dans leur seul intérêt personnel, en faisant croire que chacun pourrait en faire autant. Ce paternalisme "d’état" est ce qui pouvait arrivé de pire, sa pire forme étant les dictatures, mais quelque part même nos "démocraties" sont des totalitarismes. Ce sont ces "chefs" illégitimes qui portent les responsabilité, du moins qui les ont instituées.

    La société est paternaliste, c’est pas nouveau. Le problème est que les soi disant représentants de l’autorité (parentale) sont eux même des enfants, mais des enfants gâtés de la pire espèce. Ils me rappellent les gamins qui dans toutes les écoles terrorisent la "masse" des autres gamins à la cours de récré : ils volent, frappent, se comportent comme des dominants en s’imaginant être au dessus de tous, et même des règles...et par ce comportement rabaissent et humilient les autres, qui sans forcément être faibles font d’une manière ou d’une autre profil bas. Par nécessité. Et les préparent tristement au monde des "adultes" en leur démontrant que la soumission est préconisée pour sa propre survie si on caricature un peu.

    En fait le concept de "chef" s’est inversé. Je lis en ce moment un livre passionnant sur l’histoire des inégalités dans les sociétés humaines. Il ressort en partie de ces sociétés dites primitives une caractéristique passionnante, qu’ils vivent en amérique du nord ou en mélanésie. Les chefs, quand il y en avait, ne "méritaient" ce statut que par leur comportement exemplaire et leur soucis de l’intérêt collectif évident. Chacun reconnaissait que tel ou tel avait une sagesse et un comportement altruiste qui légitimait un statut "supérieur" à celui du quidam lambda. Il était (et est encore pour les dernière de ces sociétés) reconnu comme un bienfaiteur, un juste, qui redistribuait ses "richesses" quand il en avait, ne forçait jamais quiconque à faire quelque chose par la contrainte mais suscitait la participation de chacun dans l’intérêt de tous. Les homme y était des êtres responsables, et pour les quelques sociétés ou un semblant de "propriété privée" existait, elle ne concernait que des objet sans utilité. Il était inconcevable qu’un bien qui profite à tous appartienne à un seul homme, ou du moins qu’un homme possédant une terre, ou une pirogue, n’en fasse pas profiter le reste de la communauté. Il était inconcevable que quelqu’un ne mange pas à sa faim, à moins que tous (y compris les chefs) soient concerné lors de mauvaises récoltes par exemple.
    Bref je ne fais pas généralité et n’idéalise pas ces sociétés, et plusieurs aspects sont tous relatifs (d’où les guillemets), mais lorsqu’un chef abusait de ses pouvoirs il était puni pour ce que l’on pourrait considérer aujourd’hui (en exagérant un peu) comme un crime contre l’humanité. 

    Aujourd’hui on ne devient pas un chef en prouvant par l’exemple ses vertus, mais juste en se déclarant comme apte a devenir chef, et en convaincant quelques uns par des mots et non par des actes. La situation s’est donc inversée subrepticement avec le temps et personne ne l’a vu venir.

    Mais aujourd’hui les choses ont changées. La domination exercée sur les peuples et l’acceptation tacite de la situation par les hommes a été possible par leur ignorance. L’avènement de ces élites mal intentionnées n’a été possible qu’en exploitant l’impossibilité pour les gens du peuples d’accéder aux connaissances qui leur aurait fourni un esprit critique sur la situation. Et ça s’est aggravé avec l’arrivée de la tv et du formatage actif et permanent des esprits. Il n’est que très récent pour chacun d’avoir la possibilité d’acquérir à peu près toutes les connaissances recherchées (internet...). Et donc les armes nécessaires pour comprendre, et rejeter le système dominant qui oeuvre pour l’enrichissement d’une poignée d’enfants gâtés au détriment de la majorité. 
    Et c’est là que ça devient intéressant. Je pense qu’on est en plein dedans et que toutes ces incohérences indiscutables et inadmissibles sont en train de révolter progressivement les populations. 
    Nous devenons des adolescents en phase de devenir des adultes responsables, et d’après (l’optimiste qui est en) moi c’est plutôt une bonne nouvelle !


Les thèmes de l'auteur

Démocratie Société


Publicité


Publicité


Palmarès

Publicité