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Commentaire de machiavel1983

sur Opération Barbarossa : entretien avec Jean Lopez


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maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 12:58

Bonjour l’ Andalou

J’ai toujours été fasciné par les deux grandes guerres du XXème siècle.

Pareil mais j’avoue avoir un faible pour le front Russe de la seconde.Sur le plan politique c’ est riche d’ enseignement ...

- Sur cette histoire de l’Opération Barbarossa, ce qui est apparent, c’est le manque d’intelligence stratégique de Staline

R / Là dessus, je ne pourrait pas être d’ accord. Staline était un logicien, et qui pensait sa stratégie de façon très rationnelle.

Je crois que vous voulez parler spécifiquement du fait qu’il ne croyait pas possible l’invasion Allemande, on peut le juger là dessus durement aujourd’hui avec du recul, mais si on se remet dans le contexte, c’était véritablement quelque chose de difficile à croire pour au moins deux raisons :

1. Il faut se rappeler des tentatives d’intoxications des britanniques qui faisait tout pour que l’union soviétique entre en guerre et qui avaient toute les raisons d’attiser le feu entre les allemand et les soviétiques. Staline n’a donc pas tenu compte des renseignements des "démocraties" occidentale, ce qui était logique. Il devait gagner du temps, l’armée soviétique n’était pas prête.

2. Parce que c’était de la folie. Staline ne croyait pas Hitler capable de faire l’erreur d’ouvrir un deuxième front. Staline était un être purement rationnel et cela lui  desservi car Hitler était capable de penser de façon irrationnelle et de façon purement idéologique et romantique .

 

- Le point fondamental quand même, ce sont les grandes purges qui ont vu l’élimination de la crème de la crème du haut commandement militaire soviétique. Cela m’a toujours fait voir Staline comme une brute épaisse dépourvue de neurones. 

R / Encore une foi c’est, je crois, plus compliqué. Les purges de Staline au sein de l’armée soviétique ont décapité l’armée rouge en la privant de ses généraux les plus brillants (comme Toukhatchevski). . La piètre performance du commandement soviétique contre la Finlande montre bien l’effet que ces purges ont eu. Paradoxalement... ces purges font sans doute partie des éléments qui ont permit la victoire soviétique :

Staline s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et en a fait une machine de guerre sous ses ordres. Il n’a presque jamais eu à craindre ses généraux. Si au début de la guerre cela a été préjudiciable, c’était en fin de compte une bonne chose car de nouvelles têtes sont apparues aussi compétente que les anciennes et plus docile.

De son coté Hitler devait se méfier en permanence de ses généraux et était obligé de diviser pour mieux régner. La Wehrmacht n’était pas aussi facile à manipuler que l’armée rouge ce qui à long terme était préjudiciable.

Hitler l’ a lui-même reconnu : «  Le Führer explique encore une fois le cas Toukhatchevski et exprime l’opinion que nous étions absolument dans l’erreur à l’époque, lorsque nous croyions que Staline ruinerait ainsi l’Armée rouge. C’est le contraire qui est vrai : Staline s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et a ainsi réussi à ce qu’il n’y ait plus de courant défaitiste dans cette armée. [...] Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l’avantage de ne pas avoir d’opposition sociale, car le bolchévisme l’a supprimée elle aussi au cours des liquidations de ces vingt dernières années. [...] Le bolchévisme a éliminé ce danger à temps et peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi  ». Joseph Goebbels, Journal, 8 mai 1943  ».

-Je connais aussi certains de ses écrits. Du point de vue qualitatif, on est loin de Marx et Lénine.

R / C’est vrai, Staline n’était pas un intellectuel, il a toujours eu ce complexe vis-à-vis de Trotski.


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