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Accueil du site > Tribune Libre > Opération Barbarossa : entretien avec Jean Lopez

Opération Barbarossa : entretien avec Jean Lopez

 

Jean Lopez, historien et journaliste, nous explique quelles furent les raisons politiques, économiques, et idéologiques de l’attaque de l’URSS par l’Allemagne en 1941. 


Il nous montre en quoi cette attaque surprise a été vécue comme un véritable cataclysme pour la Russie, quels furent les succès initiaux de la Wehrmacht, et comment cet immense front de l’Est a abouti à l’un des tournants de la seconde guerre mondiale : la bataille de Stalingrad. 

 

Source : Avantgardeeconomique




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23 réactions à cet article    


  • 1 vote
    L'Andalou L’Andalou 9 avril 2013 11:47

    J’ai toujours été fasciné par les deux grandes guerres du XXème siècle.
    Sur cette histoire de l’Opération Barbarossa, ce qui est apparent, c’est le manque d’intelligence stratégique de Staline. Le point fondamental quand même, ce sont les grandes purges qui ont vu l’élimination de la crème de la crème du haut commandement militaire soviétique. Cela m’a toujours fait voir Staline comme une brute épaisse dépourvue de neurones.
    Je connais aussi certains de ses écrits. Du point de vue qualitatif, on est loin de Marx et Lénine.
    De plus, lors de l’attaque, je crois qu’il n’intervient pas pendant deux jours, ce qui montre bien qu’à ce moment là, à mon avis, il a du se sentir très atteint car il se sentait responsable. Ne jamais oublier que Staline a été très loin dans le culte de la personnalité. L’opération Barbarossa est un coup dur porté à ces années de propagande fallacieuse.
    Mais, il y a cette bataille de Stalingrad.
    Quelle est l’origine de ce sursaut ?
    Jean Lopez met le doigt sur le patriotisme.
    Il a raison. Les Russes se sont bougés par instinct patriotique.
    Staline est aussi l’homme qui a, d’une certaine manière, rompu avec l’internationalisme prolétarien. Dès la fin des années 1920, il prône le socialisme dans un seul pays et utilise le Komintern pour la gloire de l’URSS.
    Si Staline avait le choix de l’Internationalisme, et activé son énorme machine de propagande pour laver le cerveau des Russes, afin qu’ils se considèrent eux-mêmes comme des prolétaires sans patries, ces derniers auraient-ils défendu si couragement l’URSS ?
    Donc, voilà, le fin mot de cette histoire, c’est que le Staline apparent est un cuistre, tandis que le Staline caché est un être actifs qui a fait des choix décisifs avant la Guerre.


    • 2 votes
      parkway 9 avril 2013 12:52

      Bonjour l’Andalou !

      le sursaut patriotique des russes a été aussi important grâce aux exactions allemandes sur le peuple russe : la tactique de la terre brûlée utilisée contre l’avancée allemande par les russes, a été utilisée par les allemands contre les populations qu’ils exterminaient sans vergogne et sans état d’âme.

      N’oubliez pas les 3 millions de prisonniers dans les premiers mois de l’opération Barbarossa, dont on n’a plus beaucoup entendu parler par la suite...

      les russes luttaient plus contre les crevures allemandes plutôt que par patriotisme pour Staline...


    • 2 votes
      maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 12:58

      Bonjour l’ Andalou

      J’ai toujours été fasciné par les deux grandes guerres du XXème siècle.

      Pareil mais j’avoue avoir un faible pour le front Russe de la seconde.Sur le plan politique c’ est riche d’ enseignement ...

      - Sur cette histoire de l’Opération Barbarossa, ce qui est apparent, c’est le manque d’intelligence stratégique de Staline

      R / Là dessus, je ne pourrait pas être d’ accord. Staline était un logicien, et qui pensait sa stratégie de façon très rationnelle.

      Je crois que vous voulez parler spécifiquement du fait qu’il ne croyait pas possible l’invasion Allemande, on peut le juger là dessus durement aujourd’hui avec du recul, mais si on se remet dans le contexte, c’était véritablement quelque chose de difficile à croire pour au moins deux raisons :

      1. Il faut se rappeler des tentatives d’intoxications des britanniques qui faisait tout pour que l’union soviétique entre en guerre et qui avaient toute les raisons d’attiser le feu entre les allemand et les soviétiques. Staline n’a donc pas tenu compte des renseignements des "démocraties" occidentale, ce qui était logique. Il devait gagner du temps, l’armée soviétique n’était pas prête.

      2. Parce que c’était de la folie. Staline ne croyait pas Hitler capable de faire l’erreur d’ouvrir un deuxième front. Staline était un être purement rationnel et cela lui  desservi car Hitler était capable de penser de façon irrationnelle et de façon purement idéologique et romantique .

       

      - Le point fondamental quand même, ce sont les grandes purges qui ont vu l’élimination de la crème de la crème du haut commandement militaire soviétique. Cela m’a toujours fait voir Staline comme une brute épaisse dépourvue de neurones. 

      R / Encore une foi c’est, je crois, plus compliqué. Les purges de Staline au sein de l’armée soviétique ont décapité l’armée rouge en la privant de ses généraux les plus brillants (comme Toukhatchevski). . La piètre performance du commandement soviétique contre la Finlande montre bien l’effet que ces purges ont eu. Paradoxalement... ces purges font sans doute partie des éléments qui ont permit la victoire soviétique :

      Staline s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et en a fait une machine de guerre sous ses ordres. Il n’a presque jamais eu à craindre ses généraux. Si au début de la guerre cela a été préjudiciable, c’était en fin de compte une bonne chose car de nouvelles têtes sont apparues aussi compétente que les anciennes et plus docile.

      De son coté Hitler devait se méfier en permanence de ses généraux et était obligé de diviser pour mieux régner. La Wehrmacht n’était pas aussi facile à manipuler que l’armée rouge ce qui à long terme était préjudiciable.

      Hitler l’ a lui-même reconnu : «  Le Führer explique encore une fois le cas Toukhatchevski et exprime l’opinion que nous étions absolument dans l’erreur à l’époque, lorsque nous croyions que Staline ruinerait ainsi l’Armée rouge. C’est le contraire qui est vrai : Staline s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et a ainsi réussi à ce qu’il n’y ait plus de courant défaitiste dans cette armée. [...] Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l’avantage de ne pas avoir d’opposition sociale, car le bolchévisme l’a supprimée elle aussi au cours des liquidations de ces vingt dernières années. [...] Le bolchévisme a éliminé ce danger à temps et peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi  ». Joseph Goebbels, Journal, 8 mai 1943  ».

      -Je connais aussi certains de ses écrits. Du point de vue qualitatif, on est loin de Marx et Lénine.

      R / C’est vrai, Staline n’était pas un intellectuel, il a toujours eu ce complexe vis-à-vis de Trotski.


    • vote
      Niza 9 avril 2013 13:22

      De son coté Hitler devait se méfier en permanence de ses généraux et était obligé de diviser pour mieux régner.

      .

      Hitler était a la base un manant autrichien qui a réussi en politique, la plupart de ses généraux étaient eux des Nobles d’origines Prussiennes qui avaient fait carrière dans l’armée, Hitler a toujours eu un certain complexe vis a vis d’eux, c’est crucial pour comprendre la question du corridor de Dantzig et l’attaque de la Pologne, ce n’est qu’après la compagne de France qu’Hitler prend l’ascendant psychologique sur son état-major. 

      .

      Pour barbarossa, Jean Lopez ne mentionne pas les plans d’attaque soviétique, ce qui est indéniable pour 42, et de plus en plus accepter par les historiens pour une attaque dès 41. Il oublie aussi de mentionner les délais pour l’attaque allemande car Hitler voulait attendre les nouveaux chars et canons d’assaut, ainsi que l’enlisement italien en Grèce qui force les allemands a intervenir et les retardent dans la préparation de babarossa.

      .

      Pour Stalingrad, il faut aussi parler de l’ordre n°227 qui comme celui d’hitler interdit aux généraux de battre en retraite et de l’incompétence de Von Paulus qui n’avait jamais dirigé d’homme a grande échelle.




    • vote
      L'Andalou L’Andalou 9 avril 2013 13:25

      Bonjour,
      Effectivement, Staline pensait qu’Hitler n’allait pas ouvrir un deuxième front. Donc, il n’a pas jugé utile de s’inquiéter. Mais dans la vidéo, on voit qu’avant l’attaque, les Allemands se sont massés au bord de la frontière germano-soviétique. Comme indiqué par Jean Lopez, Staline dispose alors du meilleur service de renseignements du monde. Rien que ça aurait du lui mettre la puce à l’oreille.
      De plus, dans "Mein Kampf", Hitler parle à plusieurs reprises de la menace que représente le communisme, qualifié de judéo-bolchevisme. Il me semble quand même que sa haine des Anglais et des Français n’allait pas aussi loin. Il aurait du se douter qu’un jour, Hitler attaquerait, d’autant qu’avant la signature du pacte germano-soviétique en 1939, il y a eu le Pacte anti-communiste signé entre l’Allemagne et l’Italie en 1935. Staline aurait du au moins envisager l’attaque allemande. Là, on a vraiment l’impression que Staline prenait Hitler pour un ami fidèle qui, jamais, ne l’attaquerait.


    • vote
      maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 13:37

      @L’ andalou

      Staline était un pur politique et un stratège rationnel, il ne pouvait pas se baser sur des écrits d’Hitler de plus de 15 ans pour élaborer une stratégie globale car il savait qu’en politique l’idéalisme laisse le pas à la réalité pratique des choses … il s’est trompé mais peut on pur autant dire qu’il a mal réfléchis ?

      Pour ce qui est des troupes massé à la frontière, est ce que ça voulait dire qu’Hitler voulait lancer la guerre ? Staline dit que non et il avait raison, il y’ a plusieurs motifs pour masser des troupes dont celui de faire pression. Franchement, on peut retourner ça dans tous les sens, il n’a pas mal réfléchis, sa principale erreur était de croire qu’Hitler était aussi rationne que lui !

      @Niza

      Bonjour .Est-ce que tu peux en dire plus sur les plans d’ attaque soviétique ?


    • vote
      L'Andalou L’Andalou 9 avril 2013 13:42

      Cette guerre n’était, de toute façon, pas gagnable pour Hitler.
      Cela témoigne encore de la folie de ces dirigeants.
      Comme il a été dit dans un commentaire précédent, Hitler a été conforté et s’est cru invincible après la déroute française.
      Chacun de ces hommes d’Etat qui ont dirigé des armées lors de grandes batailles, ont toujours fait des erreurs fatales...
      Napoléon, lui, quand il gagnait une bataille, il humiliait l’adversaire, Talleyrand était même très agacé par ça... La conséquence, c’est qu’il a fini par avoir tous les peuples d’Europe contre lui.


    • vote
      Niza 9 avril 2013 15:15

      Bonjour Machiavel,

      Jean Lopez utilise les plan d’attaques de l’Allemagne dans les années 30 comme étant une preuve de la volonté d’attaquer très tôt,c’est une des bases de son argumentation, or il existe tout un tas de plan soviétique qui voulait aussi attaquer, tout comme l’armée Française de nos jours a des plans pour attaquer de nombreux pays. Les états-unis ont plus de 60 plans différents rien que pour attaquer le Canada.
      .
      En étant un peu plus sérieux, c’est la thèse que soutenait Hitler, en tout cas c’est l’argument qu’il a utilisé pour convaincre son états-majors qui était contre l’invasion.
      Staline en parle aussi dans un de ses discours de 39.
      Plus intéressant, d’anciens membres des services secrets russes ont accrédité cette hypothèse dans les années 80 comme Viktor Suvorov, repris ensuite par de nombreux historiens russes. (Danilov, Sokolov,Nevezhin,..)
      .
      Non seulement les troupes présentent a la frontière étaient nettement a l’avantage des russes .
      .
      160 divisions allemandes contre 190 Soviétiques
      4100 Tanks contre 15600.
      4000 avions contre 11500.
      .
      voir le tableau
      .
      Mais elle étaient disposées de manière offensive, rassemblée le long de la frontière (comme les allemands) au lieu d’être plus en retrait comme l’exigerait une position défensive (ce qui permet de mieux répondre a une attaque).
      .
      L’article en anglais de wikipédia donne un bon résumé des arguments et critiques.

      .


    • vote
      L'Andalou L’Andalou 9 avril 2013 15:33

      Niza
      C’est très intéressant ce que vous dites.
      C’est ça qui est merveilleux avec l’histoire. Elle ne vous laisse jamais sur des positions arrêtées et figées.


    • vote
      maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 15:56

      @niza

      Merci pour la réponse. En fait je connais cette thèse et je sais qu’elle est en débat, que vous ait posé la question pour savoir si on connait des éléments neuf.

      Mon opinion : on ne pourra jamais savoir si les soviétiques allaient attaquer ou pas car eux mêmes ne le savaient pas.

      1. Il faut se rappeler que Staline aussi craignait une guerre sur deux fronts, le Japon représentait une menace à l’est et il aurait tout fait pour ne pas être pris en tenaille. Donc si le danger Japonais persistait, l’union soviétique n’aurait jamais attaqué l’Allemagne.

      2. Le déploiement soviétique à la frontière Allemande était un déploiement à toute éventualité car l’articulation des forces soviétiques ne trahissait aucune intention agressive dans l’immédiat, Von Manstein le reconnait dans ses mémoires. Mais évidemment ce déploiement pouvait prendre un caractère agressif dans un délai très bref. 

      On peut aussi penser que très probablement, Staline cherchait à exercer une pression politique sur Hitler et il a considéré qu’Hitler faisait la même chose de son coté, ce qui explique qu’il n’était pas inquiet du fait que les Allemands aient massé leurs troupes.

      Ce qui est certain, c’est que sur le plan politique les soviétiques et les Allemands ont joué à un jeu certes sanglant, mais pour un passionné de politique ... que c’est intéressant ! Quel dommage que Nicolas Machiavel n’ ait pas connu cette guerre vraiment passionnantes sur le plan stratégique. smiley


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      Niza 9 avril 2013 16:46

      Il faut se rappeler que Staline aussi craignait une guerre sur deux fronts, le Japon représentait une menace à l’est et il aurait tout fait pour ne pas être pris en tenaille. Donc si le danger Japonais persistait, l’union soviétique n’aurait jamais attaqué l’Allemagne.
      .
      D’ou la déclaration de guerre de l’Allemagne aux États-Unis après Pear Harbor (et non l’inverse) en espérant que les japonnais fassent de même de leur coté avec l’union soviétique.
      Comme contre argument , Staline ne pouvait ignorer la position du Japon vis a vis des états-unis, qui leur laissait très peu de marche de manœuvre car privé de matière première et pétrole.
      .
      Pour le déploiement soviétique, il y avait très peu d’unités en retrait , la composition de l’armée soviétique était largement a vocation offensive, notamment le rapport char/ canon.
      Le meilleur contre argument a une attaque soviétique en 41 c’est qu’elle aurait du intervenir plus tôt , avant le 22 juin en tout cas, qui était déjà bien tard dans l’année.
      .
      Pour Staline la aussi, certain élément montre qu’il était au courant, l’armée rouge a quand même pris certaine mesures , le 19 juin un black out de villes prés de la frontière est ordonné, le 22 juin un peu après minuit, l’armée rouge reçoit l’ordre de se tenir en état d’alerte mais sans avoir l’ordre de rejoindre les positions de combats.
      Le jeu de dupe entre Hitler et Staline était évident, chacun a cru être plus malin que l’autre.
      Pour Machiavel il aurait sans doute préféré avoir accès aux archives déclassifiés qui lui aurait permis de voir plus clair sur la situation qu’a l’époque, nul doute que son analyse aurait été extrêmement intéressante.
      .
      L’Andalou, merci, oui l’histoire est passionnante, il y a toujours des questions en suspens et de nouveaux éléments qui viennent rouvrir le débat. Dans le genre, et qui rejoint un peu le débat sur la volonté de ne pas avoir une guerre sur deux front, il y a le passage a l’ouest de Rudolf Hess et sa fuite vers l’écosse un mois avant barbarossa qui était surement une tentative de négocier la paix sur le front ouest.


    • vote
      maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 17:11

      @Niza

      -Comme contre argument, Staline ne pouvait ignorer la position du Japon vis a vis des états-unis, qui leur laissait très peu de marche de manœuvre car privé de matière première et pétrole.

      R / Et comme contre contre argument o :) même si Staline ne l’ignorait pas , il ne pouvait se permettre de prendre le risque d’ attaquer ‘l Allemagne sans être sur que le Japon n’ entrerait pas en guerre contre l’ union soviétique à l’ est ce qui explique qu’ il avait cantonné une vingtaine de division en Sibérie jusquà ce que Richard Sorge infiltré à l’ ambassade Allemande à Tokyo assure Moscou que les Japonais n’ avait pas l’ intention d’ attaquer la Russie.

      - Le meilleur contre argument a une attaque soviétique en 41 c’est qu’elle aurait du intervenir plus tôt, avant le 22 juin en tout cas, qui était déjà bien tard dans l’année.
      R /
      En même temps, on voit que Staline faisait tout pour gagner du temps sachant que l’armée rouge n’était pas prête.

      -Le jeu de dupe entre Hitler et Staline était évident, chacun a cru être plus malin que l’autre.

      Tout à fait, c’est le principe même de la politique, essayé d’être plus malin que l’autre et avoir des coups d’avance. Petite remarque, Hitler et Staline était tous les deux des lecteurs du prince de Machiavel.

      -, il y a le passage a l’ouest deRudolf Hess et sa fuite vers l’écosse un mois avant barbarossa qui était surement une tentative de négocier la paix sur le front ouest.

      R / Ca c’est encore une histoire très floue et très compliqué.


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      Niza 9 avril 2013 19:27

      En utilisant ce contre contre argument on tombe dans le même dilemme que Staline lorsqu’il refusait de croire a l’attaque d’Hitler parce qu’il ne pensait pas celui-ci assez bête pour faire la guerre sur 2 fronts.
      Disons que si Staline avait peur du Japon c’est bien plus de sa marine impériale que de l’armée de terre. (20 divisions c’est rien pour l’Union Soviétique en 39-41). 
      On peut dire aussi que si l’armée rouge n’était pas prête, l’armée allemande ne l’était pas plus, ils sont vite en retard par rapport aux objectifs fixés.
      Pour le jeu de dupes, la particularité c’est que aussi bien Staline que Hitler, étaient persuadés d’avoir berné l’autre, dans leurs esprits il n’y avait aucun doute a ce sujet, il faudra barbarossa pour que Staline puisse envisager cette possibilité.
      .
      Pour Hess, c’est longtemps resté un sujet un peu tabou car cela n’arrangeait aucun des partis en présence, cela montre aussi l’amateurisme des services de renseignements allemands , l’Abwehr apres la purge de 38. D’un point de vue géopolitique et militaire, Staline avec ses purges s’est privé de son cerveau, Hitler s’est privé lui de ses yeux et de ses oreilles.


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      Prokofiev 9 avril 2013 19:33

      @Niza

      Votre comparaison des forces n’est pas suffisante à mon sens.
      Vous oubliez par exemple les caractéristiques du matériel, composition d’une division etc.
       
      Pour avoir une idée, par exemple, selon un doc :
       
      "L’Armée rouge dispose au total, en juin 1941, de 209 divisions d’infanterie dont 160 sont stationnées en Russie occidentale (note : le document mentionne 159 divisions sur les 220 dont dispose alors l’Allemagne), soit en principe 2,3 millions de soldats à effectifs pleins (en 1941 la division d’infanterie allemande compte à effectif au complet 16500 hommes contre 14474 pour la soviétique). En réalité, 144 divisions comptent seulement la moitié de leurs effectifs et 65 un tiers. C’est donc à peine un peu plus d’un million de soldats, pris au dépourvu, qui vont devoir s’opposer à la déferlante allemande sur un front de plusieurs milliers de kilomètres [...]".
       
      Enfin, il y a le matériel.
      L’aviation soviétique était grossièrement gonflée par les I-153s, des avions biplans, obsolète. Pour le reste, j’ai lu un bon 30-40% de I-16s, plus moderne, mais toujours en déca de ses rivaux allemand BF109E et BF109F. Les chasseurs modernes n’étaient pas prêts.
      C’est un peu la même chose avec les chars, les BT-7 et les T-26, même si les Allemands avaient beaucoup de panzer I et II, il avait le panzer III. Les Russes ont rencontré des succès avec les T-34, KV-1 et KV-2, mais mal employé. Un coup de canon de DCA 88mm ou 105mm et plouf.
       
      Il me semble que les Allemands avaient des systèmes de communication sur leurs chars au contraire des soviétiques (by US d’ailleurs, je crois ITT).
      Et puis, au début de la guerre, j’ai "entendué d’excellente chose au sujet de la précision des canons allemands.
      Ça me rappelle un peu ça : matériel capricieux, coûteux, plus difficile à entretenir au contraire des Russes, équipement standardisé, rustique et économique. En gros. Car en vérité il y a eu par exemple avec le T-34, l’arrivée du blindage incliné.
       
      C’est des donnés en gros. Comme le dit Machiavel1983, l’Armée Rouge ne semblait pas prête.


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      Niza 9 avril 2013 20:10

      Bien entendu, j’ai fait extrêmement court sur le sujet, il faudrait plusieurs livres rien que pour une évaluation complète des forces en présence, la qualité du matériel et les doctrines militaires de l’époque.
      .
      Le doc qui cite un million de soldat n’a pas l’air crédible puisqu’il y a eu plus d’un million de prisonniers russes dans les premières semaines, ce document sous estimes le nombre des forces soviétiques.
      Je suis d’accord que le matériel allemand était largement supérieur a celui des russes a presque tout point de vue sur une comparaison purement qualitative (a part peut être pour l’infanterie le PPSh41 qui était supérieur au MP40). D’un point de vue économique, rapport cout de production/qualité, les soviétiques l’emporte largement, le T-34 est bien le meilleur char de la seconde guerre mondiale.

      Si l’on pouvait faire une comparaison en budget plutôt qu’en nombre le rapport serait certainement plus équitable, sans doute beaucoup plus proche du rapport de divisions d’infanteries , voir légèrement a l’avantage des Allemands.
      Mais cette armée allemande était loin de s’attaquer a nettement plus faible qu’elle, or toutes ses forces russes ont bien été balayée dans les premières semaines de l’invasion, si elles avaient réellement occupé une position défensive (ou mixte), comment expliquer leur si piètre performance ?
      .
      Concernant la doctrine militaire, les positions russes sont celle préconisé dans leur doctrine de l’époque,pour les opérations en profondeur, dans ce cas il faut bien admettre que c’est alors un déploiement a vocation offensive.


    • vote
      wesson 10 avril 2013 01:26

      bonjour l’andalou,


      je crois que on fait toujours l’erreur de considérer la seconde guerre mondiale que à partir de la signature du pacte Molotov-Ribbentrop, alors que à mon sens, il découle directement des accords de Munich, auxquels Staline a essayé d’apporter une réponse.

      Et il est vrai que jusqu’à l’opération Barbarossa, la Russie a respecté au pieds de la lettre la partie qui lui incombait, à savoir la fourniture de quantités massives de vivres, de matériels, de matières premières et d’énergie.

      Et c’est d’ailleurs l’ironie mordante de la chose : c’est grâce à ces fournitures que Hitler a pu se permettre d’attaquer la Russie. Sinon, il aurait été en pénurie de tout, et surtout de nourriture qui provenait en quasi totalité de Russie (l’économie Allemande alors exclusivement tourné vers l’effort de guerre ne faisait pratiquement plus rien d’autre). Idem pour l’essence, que les Américains ne fournissaient plus alors à l’Allemagne. 

      Et c’est sur la foi de cette dépendance très importante du régime nazi qui a donné une confiance excessive à Staline. Mais Hitler a pensé s’en tirer par une "blitzkrieg", et faire tomber le pays rapidement et sans en abîmer la capacité productive. 

      Pour le dire plus clairement, Hitler voulait rééditer en Russie le coup qu’il avait réussi en France, ou il fut accueilli à bras ouvert par une droite revancharde qui n’avait pas du tout digéré l’épisode du front populaire, et a fait le choix de la défaite pour imposer un changement de régime.

      Toutefois, contrairement à la France, les nazis entendaient mener une "guerre totale" aux Russes - comprendre une guerre d’extermination. Pour les nazis, Il ne fallait faire aucun prisonnier à l’est (d’ailleurs aucune logistique n’était prévu pour), tout juste était il planifié d’épargner quelques personnes des régions fortement productives afin de les réduire en esclavage.

      Alors même si au début la population Russe était largement lasse des exactions de Staline, les nazis leurs ont immédiatement montré qu’ils seraient encore pire. Dans ces conditions, le choix n’est pas vraiment difficile.

      C’est pourquoi je pense que l’on fait erreur lorsque on parle de patriotisme tant l’affaire se résumait finalement à une simple question de survie pour la population Russe. 

      Il est également faux de penser que l’attaque Allemande a totalement surpris les soviétiques. Dès 1940 Joukov réalise un kriegspiel ou est simulé une attaque Allemande, et sa conclusion est parfaitement conforme à la réalité : en cas d’attaque surprise, l’armée soviétique serait enfoncée car elle est trop massé sur la frontière. Et ce dernier de demander à ce que on recule les lignes de défenses, ce qui d’ailleurs vaudra à Joukov l’hostilité de l’état major Russe, et l’amitié de Staline. 

      Bref, plus de 1 an avant Barbarossa, les Russes savaient déjà qu’ils prendraient très cher au début. Et dès lors, leur priorité stratégique fut de transférer toutes les productions en extrême orient. Ce mouvement fut largement commencé avant Barbarossa, même si effectivement l’attaque Allemande en a décuplé l’importance. 

      Au final, Staline a certes profondément désorganisé la défense Russe, mais il aura eu l’intelligence de se mettre justement en retrait lorsqu’il le fallait, et laisser ses bons généraux à la manœuvre. Incontestablement les Soviétiques ont fait l’essentiel du boulot contre les nazis, mais ils en ont payé aussi le prix le plus lourd, notamment en terme de dommages humains, presque 20% de la population. 

    • vote
      L'Andalou L’Andalou 10 avril 2013 11:04

      @ wesson
      Oui, j’ai lu attentivement vos remarques. Elles sont pertinentes.
      Effectivement, les Russes ont été ceux qui ont payé le plus lourd tribut à cette guerre : 16 millions de morts si je ne m’abuse.


    • vote
      Flamm Flamm 9 avril 2013 13:14


      " Sur cette histoire de l’Opération Barbarossa, ce qui est apparent, c’est le manque d’intelligence stratégique de Staline. "

       - Lis Starikov Nikolai " Staline : souvenez-nous ensemble" il est d’un tout autre avis

      Je ne suis pas entièrement d’accord avec lui,mais lorsqu’il dit : " la diabolisation de Joseph Staline serait, de la même manière, le résultat de la propagande occidentale." 

      Je ne peux que m’incliner...

      • vote
        L'Andalou L’Andalou 9 avril 2013 13:33

        OK. J’essaierai de lire ce livre.


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        maQiavel machiavel1983 9 avril 2013 13:45

        La principale erreur tactique de Staline aura été néanmoins de demander aux troupes soviétiques de résister sur place ce qui a permit aux Allemands de réaliser les grands encerclements et coûté des pertes en millions d’ hommes. 

        Pour le reste , il a fait ce qu’ il devait ...

      • 1 vote
        juluch juluch 9 avril 2013 19:35

        Merci pour cette vidéo.


        • 1 vote
           Qanelle canelle 10 avril 2013 19:51

          merci de proposer autre chose que Zemour Attali et consors, ca change et ca instruit.


          • 1 vote
            agent orange agent orange 10 avril 2013 20:58

            "Il faut se rappeler des tentatives d’intoxications des britanniques qui faisait tout pour que l’union soviétique entre en guerre et qui avaient toute les raisons d’attiser le feu entre les allemand et les soviétiques".

            Oui. C’est d’ailleurs la raison de l’ascension d’Hitler au pouvoir : un conflit entre l’Allemagne et l’Union Soviétique... et l’anéantissement mutuel de ces deux pays. Tel était le "plan".
            Il faut noter que Hitler ne serait jamais arrivé au pouvoir sans l’aide de la haute bourgeoisie britannique (Cliveden Set), des grands capitalistes américains (American Liberty League,

            William Randolph Hearst, Joseph Kennedy (le père de JFK), Charles Lindbergh, John Rockefeller, Andrew Mellon (PDG d’Alcoa, banquier et Secretary of Treasury), DuPont, IBM, General Motors, Standard Oil (aujourd’hui Exxon), Ford, ITT, Allen Dulles (futur boss de la CIA), Prescott Bush (le grand père de W), National City Bank, JP Morgan, General Electric, etc pour ne citer que les plus notoires) et sans compter bien sur les grands industriels allemands ( I.G. Farben, Bayer, General Aniline Works, Agfa Ansco, Winthrop Chemical Company, Siemens, Krupps..)
            Lors des élections fédérales allemandes de 1930, le parti nazi devient la seconde force politique du pays avec plus de 6 millions de votes et 109 députés. Aux élections fédérales de 1932, le parti nazi perd 2 millions d’électeurs et 40 sièges.
            Cependant, à la demande de la grande bourgeoisie capitaliste allemande (qui voulait en finir avec la république de Weimar), le président de la république, le maréchal Hidenburg, nomme Hitler chancelier du Reich en janvier 1933, après une rencontre organisée par l’ancien chancelier Frantz von Papen à la villa du banquier Kurt von Schroder.
            Le support des britanniques à Hitler cessa à la signature du pacte gemano-soviétique et ceux des américains, lors de l’entrée en guerre des Etats-Unis six jours après Pearl harbour par la promulgation du Trading With the Enemies Act par Roosevelt.



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