@PumTchak
Quelques
précisions :
-L’état de
citoyen en France n’est pas automatique puisque les étrangers ne le sont pas.
Tous ceux qui résident en France ne sont pas des citoyens.
-A Athènes
la citoyenneté était réservée aux athéniens. Les métèques étaient des étrangers
et les esclaves depuis l’interdiction de l’esclavage pour dette sous Solon étaient
aussi très majoritairement étrangers, la plupart étaient des prisonniers de
guerre fait directement par les athéniens ou achetés par des marchands lors conflits
à l’étranger. Ainsi, on peut dire que les locaux étaient des citoyens, à l’exception
des femmes, comme le voulait la mentalité de l’époque.
-La réforme
de Solon visait effectivement à étendre la citoyenneté avec des droits
censitaires selon les populations. Mais celle de Clisthène l’étendait à tous
les Athéniens males, indépendamment de leur naissance ou de leur richesse.
-De manière générale,
et c’est ça qui est important, tout le monde sait pertinemment que la France du
XXI siècle n’est pas la cité Etat athénienne du Vème -IVème
siècle, il y’a 2500 ans qui nous séparent, des contextes sociaux, technologiques,
politiques, des histoires et bien d’autres paramètres qui sont totalement
différents. Il faudrait être frappadingue pour copier le régime athénien et le
coller à notre époque dans une France de 60 millions d’habitants, je connais des
fous mais aucun ne propose cela.
Une fois
cette précision faites, on peut étudier l’histoire, y trouver des germes, s’en inspirer
et les adapter à notre époque. Par exemple, lors de la révolution française, beaucoup
de révolutionnaires se sont inspirés de la Rome antique, mais aucun n’a eu l’idée
saugrenue de reproduire à l’identique la république romaine, ça n’aurait eu
aucun sens.
Selon la même
logique, Cornelius Castoriadis considérait qu’il y’avait un germe athénien ,
celui de l’idée et de la pratique de la démocratie , un projet d’autonomie
citoyenne qui a permit de sauvegarder la souveraineté du peuple contre les manœuvres
oligarchiques d’appropriation du pouvoir. Ainsi, la réflexion sur la démocratie
( que l’on cite abondamment à notre époque sans comprendre en quoi elle
consistait ) est indissociable de ce germe athénien et de sa procédure de sélection centrale qu’est le tirage au sort. A partir du moment ou la
représentation devient une nécessité, on ne peut pas parler de démocratie sans
parler de tirage au sort , les deux sont indissociables. Ce que disait Belenos
plus haut sur la démocratie est encore plus vrai pour le tirage au sort : le
tirage au sort peut être intelligemment utilisé ou être stupidement utilisé. Tout dépend de l’usage qu’on en fait.
Sinon, on
peut ne pas vouloir de la démocratie, il y’a de bons arguments contre les régimes
démocratiques. Mais il faut simplement assumer ne pas être un démocrate et ne
pas masquer les choses. Moi par exemple, je ne suis pas à proprement parlé un
démocrate puisque je suis en faveur d’un régime mixte. Par contre, je suis pour
l’introduction d’institutions démocratiques (totalement absente aujourd’hui
dans nos institutions ), ce qui fait de moi ,à la limite, un démocrate très
modéré.