@Conférençovore
Poutine a
pris en 2014 la demande de la Crimée de se rattacher à la Russie et refusé
celles de Louhansk et Donetsk. Cela aurait été bien plus facile pour lui, à l’époque,
avec les troubles du Maïdan et le monde atlantiste qui devait encore faire
semblant de faire croire que ce n’était pas une psyops, de s’emparer des
oblasts candidats au rattachement.
Il avait ses
propres calculs, son propre cynisme, ses propres intérêts : La Crimée,
oui, parce que les intérêts historico-stratégique étaient évidents, le Donbass,
non, car cela permettait d’entretenir un conflit gelé entravant l’entrée de l’OTAN en Ukraine.
Poutine a
pris un pays géant au potentiel énorme, mais ruiné par un modèle politique qui
n’a pas marché, le communisme et la vassalisation elstinienne menant à la corruption
générale et au quasi démembrement du territoire. Son truc, ce n’était donc pas
l’impérialisme, mais la stabilisation du pays pour en permettre son
développement. Y compris en passant par la méthode autoritaire, comme en Tchétchénie :
mais c’était ça ou le khalifat salafiste. Il a aussi toujours été promoteur du
multilatéralisme, avec les BRICS notamment, contre le monde unipolaire. C’était
son intérêt, certes, mais ce n’est pas un état d’esprit impérialiste, au
contraire celui d’un nationaliste, westphalien.
C’est
justement l’empire US, avec son roquet UE qui l’a constamment harcelé depuis qu’il
est arrivé au pouvoir, parce qu’il ne peut pas admettre une puissance
concurrente.
J’ai le cul
entre deux chaises, depuis qu’il a attaqué l’Ukraine, car je suis contre toute
guerre d’ingérence ou de conquête. Mais, comme je l’ai écrit en dessous :
il tue et détruit dans un pays frontalier pour
éviter l’installation de l’OTAN que les pays atlantistes ne veulent pas
démonter. Il prend des oblasts car il doit bien donner une direction à
sa guerre. Mais ce n’est pas ce qui l’intéresse : car il ne fait que
renforcer l’hostilité occidentale qui n’acceptera jamais ses prises et il
réchauffe la poudrière des pays de l’Europe centrale dont il n’a absolument pas
besoin.
Maintenant, il est lancé dans la guerre d’attrition,
pas de l’Ukraine, qui n’en est devenu qu’un terrain d’explication métallique, mais bien entre les pays de
l’alliance atlantique et la Russie. D’où cette guerre devenue multidimensionnelle :
économique, par le jeu des sanctions, monétaire contre le dollar comme
standard international, géostratégique pour aligner vers lui les pays fatigués
du monde unipolaire, même culturelle, contre l’occident qui impose au monde son modèle d’existence progressiste.