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TchakTchak (---.---.77.207) 12 juillet 2022 07:35

@Conférençovore

Poutine a pris en 2014 la demande de la Crimée de se rattacher à la Russie et refusé celles de Louhansk et Donetsk. Cela aurait été bien plus facile pour lui, à l’époque, avec les troubles du Maïdan et le monde atlantiste qui devait encore faire semblant de faire croire que ce n’était pas une psyops, de s’emparer des oblasts candidats au rattachement.

Il avait ses propres calculs, son propre cynisme, ses propres intérêts : La Crimée, oui, parce que les intérêts historico-stratégique étaient évidents, le Donbass, non, car cela permettait d’entretenir un conflit gelé entravant l’entrée de l’OTAN en Ukraine.

 

Poutine a pris un pays géant au potentiel énorme, mais ruiné par un modèle politique qui n’a pas marché, le communisme et la vassalisation elstinienne menant à la corruption générale et au quasi démembrement du territoire. Son truc, ce n’était donc pas l’impérialisme, mais la stabilisation du pays pour en permettre son développement. Y compris en passant par la méthode autoritaire, comme en Tchétchénie : mais c’était ça ou le khalifat salafiste. Il a aussi toujours été promoteur du multilatéralisme, avec les BRICS notamment, contre le monde unipolaire. C’était son intérêt, certes, mais ce n’est pas un état d’esprit impérialiste, au contraire celui d’un nationaliste, westphalien.

C’est justement l’empire US, avec son roquet UE qui l’a constamment harcelé depuis qu’il est arrivé au pouvoir, parce qu’il ne peut pas admettre une puissance concurrente. 

 

J’ai le cul entre deux chaises, depuis qu’il a attaqué l’Ukraine, car je suis contre toute guerre d’ingérence ou de conquête. Mais, comme je l’ai écrit en dessous : il tue et détruit dans un pays frontalier pour éviter l’installation de l’OTAN que les pays atlantistes ne veulent pas démonter. Il prend des oblasts car il doit bien donner une direction à sa guerre. Mais ce n’est pas ce qui l’intéresse : car il ne fait que renforcer l’hostilité occidentale qui n’acceptera jamais ses prises et il réchauffe la poudrière des pays de l’Europe centrale dont il n’a absolument pas besoin.

Maintenant, il est lancé dans la guerre d’attrition, pas de l’Ukraine, qui n’en est devenu qu’un terrain d’explication métallique, mais bien entre les pays de l’alliance atlantique et la Russie. D’où cette guerre devenue multidimensionnelle : économique, par le jeu des sanctions, monétaire contre le dollar comme standard international, géostratégique pour aligner vers lui les pays fatigués du monde unipolaire, même culturelle, contre l’occident qui impose au monde son modèle d’existence progressiste.




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