La bonne lutte des classes selon Alain Soral
Dans cette vidéo datant de Mars 2010, Alain Soral percutant comme à son habitude aborde dans un échange avec un militant d’ E&R la question de la lutte des classes.
Sur la forme, c’est du Soral, il ne laisse pas son interlocuteur s’exprimer, il est arrogant, méprisant, voire vulgaire et le débat tourne vite au monologue et à la subjugation quasi narcissique de son auditoire.
Sur le fond, c’est sans doute sa meilleure vidéo, en 30 minutes il aborde un sujet que très peu d’intellectuels seraient capable de brosser aussi efficacement en si peu de temps.
On en peut retenir les points importants :
1. La classe moyenne propriétaire de ses moyens de production n’est pas l’ennemie du socialisme. Le combat socialiste peut se comprendre de deux manières :
- Comme l’opposition binaire du socialisme du travail contre la bourgeoisie du capital mettant en scène un sois disant combat unitaire du travailleur contre le bourgeois (ou le grand bourgeois spéculateur et le petits bourgeois entrepreneurs sont systématiquement confondus).
- Comme de façon plus perverse et triangulaire, la lutte du grand capital apatride manipulant et finançant des révolutionnaires professionnels souvent issus de la bourgeoisie cosmopolites empêcher la jonction populaire de la petite bourgeoisie et du prolétariat, elle authentiquement révolutionnaire au regard du capital. Ce mensonge et cette manipulation ont été historiquement révélés par le ralliement final de ces révolutionnaires cosmopolites au libéralisme mondialisé à partir de 1970 ( les néo-conservateurs américains ou les libéraux libertaire en France).
2. Les petits propriétaires de leurs moyens de production sont aussi des travailleurs. En effet cette classe constitué d’artisans, de bouchers, de boulangers, de paysans peut même être considéré comme des sur travailleur tandis que les salariés techno gestionnaires du capital, dont les salaires mirobolant sont accompagnés de stock options, n’ont rien de commun avec les travailleurs employés et ouvriers. La complexité réelle des rapports de classe n’a donc rien en commun avec cette opposition binaire travailleurs / bourgeois, les travailleurs pouvant être des rentiers et les patrons des travailleurs.
3. C’est toujours les petits qui paient. La conscience et l’autonomie d’un groupe social se démontrent par sa production culturelle, il exprime ainsi ce qu’il sait être et ce qu’il veut. Le prolétaire est un héros muet et n’a jamais produit la moindre culture spécifique à exprimer sa conscience et son projet. Voyage au bout de la nuit était considéré par Staline comme le seul roman prolétarien jamais écrit (Céline qui est pourtant lui-même un petit bourgeois lettrés). Le prolétariat n’a jamais fait que suivre des meneurs non issus de ses rangs. Le messianisme prolétarien a été dès sa conception pensé et voulu par des intellectuels bourgeois, par le déclassé contre les élites possédantes dont on veut prendre la place au nom du prolétariat. Lénine lui-même pour prendre le pouvoir s’est appuyé sur une avant-garde révolutionnaire issues de la bourgeoisie plutôt que sur les masses prolétaires qui n’ ont rien demandé ni projeté. Cette épopée ne pouvait donc conduire dans les faits qu’à la dictature du parti, à la nomenklatura Stalinienne, au parasitisme bureaucratique. Il ne s’agissait donc pas d’une volonté d’émancipation du monde ouvrier mais d’un projet de domination de cosmopolites et de déclassés manipulant la souffrance ouvrière comme arme de revanche et de conquête contre la bourgeoisie.
4. Le socialisme scientifique est une virtuosité conceptuelle qui se révèle être une élucubration scientifique de bourgeois idéalisant un prolétariat conceptuel fantasmé et aboutit à un essentialisme, à l’arrogance d’une science philosophique cru comme une religion, à une uniformisation et une mathématisation des rapports de classes pourtant complexe, considérés dans le cas comme plans et isomorphes.
5. La liquidation du syndicalisme révolutionnaire adepte de la grève générale et de l’action directe pour changer la vie par sa transformation progressive et subtile par les forces de gauche stipendié par le capital en un combat pour le pouvoir d’achat.
6. Un militant révolutionnaire pur est ce qu’ il y’ a de plus dangereux et de plus inefficace, et selon Soral c’ est comme un mec qui veut draguer et qui croit que toutes les femmes sont comme sa mère, il tirera jamais une gonzesse. A vous d’apprécier le propos, moi ça m’a juste fait marrer !
Trente minutes de vidéo avec un Soral hyper-explosif ... accrochez-vous , ça défouraille !
Tags : Economie Politique Société
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