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4225 visites 5 oct. 2013 | 13 réactions | lloyd henreid + Partager
Nous tournons en rond mais il faut bien que je re-précise :)
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« Je suis bien d’accord avec vous sauf que là, ce n’est pas
DU TOUT le sujet encore une fois. La seule question qui importe,
puisqu’on parle de service public, est de savoir si la privatisation de
la SNCF AMELIORERAIT les conditions générales des usagers ou pas. On
peut toujours philosopher sur les objectifs mercantiles des
entrepreneurs, c’est sans doute intéressant dans l’absolu mais ce n’est
pas ça qui répondra précisément à la question de ce fil. »
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Le
sujet c’est de savoir si privatiser améliore ou non le duo
qualité-sécurité. Les objectifs nécessairement mercantiles sous peine de
ruine — c’est un enjeu réel et non "philosophique" ! — tendant à faire
passer celui-ci pour secondaire, ne peuvent que susciter des doutes
quant au respect des règles en termes de qualité-sécurité. Je regrette
mais c’est une donnée factuelle que ce risque de voir un opérateur privé
préférer le gain, les prix, le "visible" quitte à prendre des risques à
cet égard. Et c’est ce qui, de mon point de vue, doit porter à caution
AVANT MÊME qu’on ne parle de "chiffres" !
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J’ajoute pour ce qui
est des chiffres, que l’une des critiques émises récemment à l’encontre
de la SNCF et suite à cet accident, consiste à dire que le partage entre
SNCF et RFF pour d’une part la gestion du réseau et d’autre part son
exploitation, serait justement un point noir source d’erreurs et par
conséquent d’accidents. Le risque de voir l’information se perdre entre
les différents services serait accru, ce qui est logique, dans la mesure
où ils ne sont pas centralisés mais scindés en deux entités distinctes.
Si déjà les choses sont compliquées entre deux opérateurs, l’un gérant
et l’autre exploitant, imaginez le bazar avec x compagnies qui ne
seraient même plus liées entre elles par l’État !
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Pour creuser
le cas Free, imaginons la même chose transposée au ferroviaire avec une
entreprise qui s’installe et "squatte" les réseaux entretenus par
d’autres... en cas d’incident voire d’accident, je vous fiche ma montre
et mon billet qu’on entendra des excuses du type "c’est pas notre faute
mais celle de la compagnie y qui nous loue son réseau", laquelle
sous-traite à z qui pose les rails encore produits par une autre, etc. —
bref un système où chacun renvoie la responsabilité vers les autres et
où c’est tellement le bazar qu’on renonce à trancher. Oui c’est de
l’anticipation, oui ce ne sont que des hypothèses, mais faut-il
s’interdire de les envisager et d’en tenir compte ?
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«
Tout à fait mais si cette baisse de prix n’impacte pas la qualité du
service, je ne vois pas où se situe le problème. En revanche, à eux de
faire leur preuve ! »
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En effet pas de problème avec
cette hypothèse. Le problème tient à ce qu’ils n’en font pas la preuve,
et qu’aucun "chiffre" ne permettra de la faire sauf à tester les
probabilités sur du très long terme. Le discours pro-privatisations
consiste à dire qu’il faut privatiser pour voir si c’est mieux ; le
mien, à faire valoir le principe de précaution. Malheureusement mis à
part les spécificités d’intention que je mentionnais, et qui ne penchent
pas vraiment en faveur du privé, je ne vois rien qui permette de dire
que ce sera mieux.
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« Tout dépend du sujet proposé : là en l’occurrence il
s’agit effectivement d’une question factuelle : ’la privatisation :
est-ce mieux ou moins bien ?’ Par conséquent pour répondre à cette
question, il s’agit d’amener des éléments factuels (donc chiffrés) et
pas de faire de la morale (et là je ne m’adresse pas à vous mais à
d’autres commentaires) »
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Merci de préciser car je n’entends
pas faire la morale ni ne prétends détenir LA vérité, peut-être que je me
trompe mais je n’ai pas plus d’actions à la SNCF que de carte au PS ^^
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Je pense que vous devriez prendre du recul sur les "chiffres" qui ne sont pas le seul type de donnée factuelle.
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« Nous avons déjà des ’retours d’expérience’ : Il y a un
lien dans l’article proposé qui fait un comparatif entre l’Angleterre
ayant un service privatisé et la France. Il apparaît dans ce document
que le service privatisé en Angleterre marcherait mieux que notre SNCF
nationale...Pour autant, je n’en tire aucune conclusion définitive mais
je demande juste que des contradicteurs sérieux viennent infirmer avec
de VRAIS éléments et pas avec du sentimentalisme... »
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Chacun
sait pertinemment que l’Angleterre a connu des heures sombres avec
accidents, retards, etc., suite à la privatisation de son réseau. Les
intervenants vus à la télé ® suite à "notre" catastrophe n’ont
d’ailleurs pas manqué de rappeler que le choc est d’autant plus marquant
qu’on ne s’attend pas à ce type de problème en France contrairement à
d’autres pays dont celui de sa majesté. Citer UNE source disant que
c’est mieux là-bas ne suffit pas à invalider les nombreux flashs info
que nous avons pu voir concernant de tragiques accidents en Angleterre.
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Pour
ce qui est des chiffres, remarquez que la seule et unique source citée
est à la fois clairement partisane et secondaire. Elle ne donne pas de
lien pour accéder à la source primaire dont sont extraits seulement
quelques chiffres. Notons que les chiffres sont datés de 2007 ce qui 1)
n’est pas récent et 2) ne permet pas de voir ce que donnent les
privatisations — en vigueur depuis 1993 en Angleterre — sur le (très) long terme. Dans ce
qu’ils ne disent pas, il y a les bilans pour les autres années entre
1993 et 2013, qui peut-être allaient dans le même sens ou peut-être pas.
J’observe aussi que la démarche partisane du ou des auteurs les pousse à
attribuer les dysfonctionnement du réseau ferroviaire en 2007 à la
mauvaise gestion publique d’avant 1993, ce qui ne me semble pas une
attitude très honnête : si l’affaire était pourrie, fallait pas la
reprendre ! Enfin, notez que l’on ne définit ni ne précise le terme
"accident" : il peut s’agir aussi bien de pannes mineures que
d’accidents "de personne" dont suicides ce dont la SNCF ne saurait être
tenue pour responsable (à cet égard il est intéressant de voir que le taux de suicide en France est deux fois supérieur à celui du Royaume-Uni).
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Je
pourrais continuer longtemps comme ça mais c’est pour dire, simplement
et sans provocation, qu’on fait dire aux chiffres un peu tout ce que
l’on veut. Il suffit pour ça de mettre l’accent sur certains détails et
de rester flou sur d’autres pour valider ou infirmer telle ou telle
thèse. Une analyse digne de ce nom devrait comporter un ou plusieurs
liens vers d’une part, la source primaire dont sont extraits les
chiffres et d’autre part, d’autres analyses venant le "mettre en
concurrence" càd le contredire. Le fait d’isoler quelques données dans
un tableau de quatre lignes et d’arroser le tout de haine anti-
"fonctionnaire privilégié" — alors même que les cheminots ne sont pas
fonctionnaires — ne devrait pas être reconnu comme une source neutre et
(à lire certains commentaires) exhaustive. Elle fait par trop le jeu du
"sentimentalisme" pour en tout cas recueillir mon intérêt plus d’une
minute.
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« Si une société privée se montre capable A LA FOIS de remplir une
mission de service public tout en se ’faisant du fric’ à côté »,
justement, il n’y a pas de problème. Le problème c’est qu’en général et
ainsi que je l’expliquais, le "fric" demeure LA priorité du privé, les
considérations de qualité et de sécurité étant secondaires. Libre à vous
d’appeler ça de l’idéologie, mais c’est un fait — que d’ailleurs
j’estimais être "normal et compréhensible", ce qui ne serait pas le
discours d’un idéologue —, et j’ai bien envie
de vous renvoyer la question : connaissez-vous des entrepreneurs privés
prêts à essuyer des pertes personnelles pour sauvegarder la qualité du
service rendu au public ?
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Le principal côté positif des privatisations
réside dans leur capacité à faire baisser les prix et évoluer les
services. Mais si j’ai cité l’exemple de Free, c’est aussi pour dire
qu’on n’a rien sans rien et que passée l’euphorie du "c’est moins cher",
les consommateurs tendent à regretter des qualités de service souvent
moindres et/ou aléatoires. S’il n’en résulte qu’une nuisance comme c’est le
cas avec un abonnement web ou mobile, c’est pas très grave ; mais si
pour faire baisser les prix l’on met sa clientèle en danger de mort, les
conséquences sont tout autres. Et catéchisme ou pas, vous savez comme
moi que certains seront tentés d’en passer par là si c’est rendu
nécessaire par la mise en concurrence sur les plans tarifaire et
"cosmétique" avec par exemple des trains plus beaux, mieux équipés, des
fauteuils plus confortables mais des choses moins visibles (essieux,
lignes, etc.) moins bien tenues car moins vendeuses.
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Peut-être
faites-vous partie de ces gens qui ne jurent que par le "chiffre" — ce
qui ne va jamais que dans le sens de ce que j’exprime — et rêvent de
"réduire le monde à une équation", auquel cas mes arguments ne vous
convaincront pas. Mais ils restent factuels et pour ma part je n’ai pas
envie de "tester" la chose AVANT pour ENSUITE me demander si oui ou non
privatiser nous donne effectivement plus de morts. Je pense qu’il est pertinent de se
poser ces questions dans l’immédiat et en se basant sur ce qui se fait
déjà, ainsi que sur les intentions de base divergentes entre public et
privé, pour évaluer le risque avant de l’encourir. C’est ce qu’on
appelle le principe de précaution.
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(J’en profite pour corriger mes erreurs : les hyènes commenceront * et pas de réels comptes * à rendre.)
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Bien à vous, micnet.
« C’est vous tous qui êtes du côté de l’oligarchie, ces énarques et autres
polytechniciens incapables (cf direction des banques françaises : que
des énarques et des polytechniciens). »
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C’est bien connu, le sommet de l’oligarchie, ce sont les politiques et les employés "privilégiés" du public. D’ailleurs le président de la république est mieux payé que celui de n’importe quelle corporation. C’est même pour ça que les politiques font exprès de passer des lois impopulaires constamment, les mêmes qu’ils soient de droite, de gauche, ou de Mars — c’est parce qu’ils sont bons joueurs et veulent laisser le champ libre aux corporations. Et les employés du public font exprès de mal travailler parce qu’ils rêvent de perdre leurs emplois, certes... je comprends mieux maintenant :)
C’est pas du catéchisme, c’est du factuel :
— quand un entrepreneur monte son affaire, il engage son patrimoine dans l’espoir non pas de se ruiner, mais d’en tirer profit. Ce qui est tout à fait normal et compréhensible. Le retour sur investissement reste donc LA priorité même s’il s’entend que pour fidéliser le client, le service doit être réputé fiable. Ce qui tolère tout de même une marge d’erreur. La fiabilité ou plus globalement qualité du service demeure une question secondaire au service d’un intérêt principal : l’argent. Un autre détail d’importance : l’entrepreneur dirige SON affaire et n’a pas de comptes à rendre à la population, tout au plus à sa clientèle et à son bon vouloir.
— quand l’État prend la charge d’un service dit "public", càd d’un service rendu à la population, il s’engage à ce que ce service soit 1) accessible au plus grand nombre et 2) rendu dans les meilleures conditions de qualité et de sécurité possibles. Ce qui n’empêche pas les accidents mais place le duo sécurité-qualité en tête de liste des priorités. La question du retour sur investissement, elle, n’entre pas dans une logique "lucrative" mais dans celle de ne pas faire payer plus que nécessaire pour couvrir les frais de fonctionnement — c’est ce qu’on appelle servir l’intérêt général. Et contrairement à l’entrepreneur-propriétaire, l’État qui engage sa responsabilité sur un service peut être sanctionné dans les urnes càd viré si la population estime qu’il gère mal son affaire. On en reparlera si vous voulez quand les hyènes commencera à accuser Hollande, d’ailleurs c’est plus ou moins le cas en fin d’article ici.
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C’est pas des chiffres mais un ensemble de données factuelles de base pour comprendre les différences fondamentales entre public et privé. Que des entrepreneurs fassent mumuse avec des téléphones et autres choses d’importance a priori moindre, c’est une chose ; mais confier la gestion du réseau ferroviaire et de sa sécurité à des gens qui 1) cherchent d’abord à faire du fric, 2) font passer l’intérêt général — dont sécurité — au second plan, et 3) n’ont pas de réels compte à rendre au public, c’est mon pognon et j’en fais ce que je veux etc., ceci ne me semble ni sérieux ni souhaitable.
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