@Musulmane : "si on mangeait du porc, si on s’appelait Jean et non Mohamed, et si on était un peu plus blanc peut être serions nous acceptés"
Il me semble que vous parlez moins ici d’assimilation que de racisme. On peut décider de donner à ses enfants un prénom plus "français" (et je suis d’accord avec vous : considérer qu’un bon français doit appeler son fils Jean plutôt que Mohamed, c’est absurde- accuse-t-on d’ailleurs les Bretons qui appellent leurs enfants Erwan ou Gwenaël d’être de mauvais français ?) mais on ne peut pas changer sa couleur de peau. Considérer qu’un français à la peau foncée appartient moins à ce pays qu’un français à la peau claire, c’est du racisme pur et simple. Il existe certainement, mais il n’est pas institutionnalisé... il est même officiellement combattu. Quant à la notion de "français de souche", elle n’a pas de consistance réelle : Sarkozy lui-même, issu de l’immigration hongroise et grecque, n’est en rien "de souche".
Je comprends très bien votre sentiment : un jour mon père arrêté au volant de sa voiture se fit signifier par le policier "la prochaine fois, c’est l’expulsion !" Mon père étant français né en France (mais aux parents nés ailleurs), à la peau assez mate, fut interloqué. Quand j’étais petit, certains me demandaient si je venais du Liban ou d’Algérie, ils avaient du mal à croire que j’étais vraiment "français" moi aussi. Mais je n’ai plus rencontré ce genre d’attitude depuis plus de 20 ans... Les choses évoluent.
Merci pour votre réponse détaillée. Je préfère effectivement la discussion rationnelle aux invectives parfois brouillonnes que l’on trouve souvent sur Agoravox.
Je persiste cependant à trouver quelque peu "abstraite" votre défense des "acquis concrets" que vous jugez attaquées par "l’islam". Si l’on prend ces acquis les uns après les autres, il reste à indiquer précisément en quoi ils sont menacés et ce qu’il conviendrait de faire - là aussi, concrètement, et pas seulement dans la rhétorique politicienne à laquelle excellent Guéant et Sarkozy - pour les défendre. Lorsque Guéant dit "toutes les civilisations ne se valent pas", il agite un chiffon rouge sur lequel vont se ruer les intellectuels de gauche mais en pratique tout ceci n’a aucune portée.
"l’égalité de tous devant la loi et la justice" : c’est un vrai sujet, mais si cette égalité est menacée, ce n’est pas à mon avis par l’islam. Ce n’est pas l’islam qui a conduit à verser à B Tapie 50 M€ au titre du "préjudice moral" soit 50 fois plus que des gens ayant fait dix ans de prison injustement. L’égalité devant la justice est plus sûrement menacée par l’inégalité des moyens de défense accordés aux accusés selon leurs moyens...
" respect et de la protection du bien commun et des services publics" : sur ce point, la menace est celle, bien réelle, de la libéralisation et/ou de la paupérisation des services publics. Voir ce qui se passe en Grèce actuellement. Cela n’a rien à voir avec l’islam non plus.
"de l’enseignement public" : sur ce point, depuis l’ouvrage classique De l’Ecole de JC Milner jusqu’aux plus récentes tentatives de Lafforgue, Brighelli, du SLECC, etc. la question clé est celle de la déliquescence de l’école sous l’effet d’une pédagogie destructrice, renonçant à la transmission verticale au nom de "l’élève au centre". Quel rapport avec l’islam ?
"et de la protection sociale", : le sujet clé est ici celui du déficit et de la dette insoutenable ; de l’incapacité à maîtriser la progression des dépenses médicales, et des arbitrages à réaliser pour garantir le financement des retraites.
"de l’égalité de la femme et de l’homme" : là on est sur la bonne voie... avec l’obligation de parité introduite un peu partout, mais les inégalités salariales et de carrières restent importantes, ce qui renvoie à l’organisation du travail, la garde des enfants, les congés maternité/paternité...
"du libre choix des préférences sexuelles" : on s’achemine vers le mariage et l’adoption homosexuels. Que demander de plus ? Nous sommes très loin de la charia et des pays où l’homosexualité est un crime (ce qui était encore le cas récemment dans certains Etats américains...)
"de la liberté d’expression pour tous" : celle-ci est assurée par les lois sur la liberté de la presse. Je ne la vois pas menacée par l’immigration.
Bref, au total, les acquis que vous souhaitez défendre me paraissent mériter de l’être et sont soumis dans certains cas à des tensions fortes, mais le lien que vous faites avec l’islam et/ou l’immigration me paraît ténu.
M. Régnier
J’ai lu votre article. Il ne me paraît pas définir une "identité nationale" française, mais plutôt désigner l’ennemi de cette identité de votre point de vue : l’islamisme. Cela confirme mon propos : lorsqu’on cherche à définir cette identité, on en vient nécessairement à définir "ce qu’elle n’est pas" car il est impossible de s’accorder sur un contenu positif (le seul que l’on pourrait imaginer serait la langue, qui est bien le point commun entre tous les Français - mais qu’ils partagent aussi avec les quebecquois, les belges wallons, les suisses, et une bonne partie des habitants des anciennes colonies françaises, Maghreb en tête - du moins pour leurs "élites administratives").
La définition que vous retenez dans votre article est très abstraite : "l’égalité de tous devant la loi et la justice, du respect et de la protection du bien commun et des services publics, de l’enseignement public et de la protection sociale, de l’égalité de la femme et de l’homme, du libre choix des préférences sexuelles, de la liberté d’expression pour tous…"
Outre que l’égalité homme/femme et le libre choix des préférences sexuelles sont des "valeurs" relativement récentes en France (et ne sauraient donc constituer une identité multiséculaire puisant ses racines profondes dans l’histoire de notre pays....), l’ensemble des valeurs que vous citez sont partagées par tous les pays de l’UE (certains étant d’ailleurs plus avancés que nous sur certaines d’entre elles). Elles ne sauraient donc définir ce qu’est l’identité de la France. C’est pourquoi je considère vain le "débat sur l’identité nationale" dont la seule fonction fut, in fine, de désigner l’ennemi - un ennemi largement fantasmé, car on ne voit pas par quel biais la charia pourrait être imposée dans notre pays. La menace terroriste, elle, est bien une menace réelle mais elle peut et doit être combattue par les moyens de police adéquats - appliquer les lois existantes y suffit.
Ceci dit si vous avez des éléments plus concrets sur l’identité nationale, je suis prêt à en discuter. Je ne considère pas le concept comme "raciste" mais comme problématique, et dont l’effet principal est celui d’exclure (comme le montre la conclusion de votre article d’ailleurs, qui se concentre sur la menace islamique). Encore une fois, cette "menace" qui a quelques manifestations concrètes dans les marges de certains quartiers ne saurait constituer un danger à l’échelle nationale. Ou alors, si on l’affirme, il faut le prouver plus rigoureusement.
@ Musulmane
pourriez-vous préciser le sens de cette phrase : "dans l’esprit français où tu te dissous où tu vas voir ailleurs. C’est l’assimilation qu’ils veulent et non pas l’"intégration" (économique sociale). "
Que veut dire "se dissoudre" ici ? Je comprends que vous soyiez blessée de la rhétorique hostile aux musulmans développée par Guéant & Co mais très concrètement, que signifie cette obligation de "dissolution" ? Je vois bien un sujet qui pourrait être concerné (le port du voile, interdit dans certains lieux). Est-ce à cela que vous faites allusion ? Car pour le reste, chacun est libre en France aujourd’hui de pratiquer la religion qu’il souhaite, de manger la nourriture qu’il souhaite, d’écouter la musique qu’il souhaite... Où est cette obligation d’assimilation et d’assimilation à quoi d’ailleurs ?
A la religion chrétienne ? Sa pratique tombe peu à peu en désuétude...
A la "cuisine française" ? La proportion de restaus chinois, japonais, vietnamiens, marocains, libanais, américains, mexicains... est suffisante pour que chacun trouve son bonheur, et c’est heureux.
A la littérature française ? On l’enseigne à l’école, et c’est tant mieux, mais après cela on la voit assez peu dans la vie courante.
Aux coutumes vestimentaires ? Là, c’est un peu plus exact et concret, quoiqu’une certaine diversité existe. Mais quelqu’un qui porte un voile islamique se fera effectivement remarquer, tout comme quelqu’un qui porterait le kimono japonais. Les coutumes vestimentaires existent partout. Cela n’est réellement gênant que pour qui voudrait porter le niqab, ce qui ne concerne que quelques centaines de personnes en France (l’interdiction est certes stupide, mais c’est un épiphénomène)
Bref le concept d’assimilation me semble au final assez creux : il n’y a plus suffisamment de contenu au concept d’"identité nationale" pour que cette exigence d’assimilation ait encore un sens. Je comprends que les discours hostiles aux musulmans soient pénibles à entendre mais la réalité c’est que personne n’interdit aujourd’hui à un musulman de pratiquer sa religion. C’est même puni par la loi contre les discriminations religieuses et il existe une entité chargée de veiller à ce que cela ne se produise pas (la Halde, désormais fusionnée).
Je pense que pour sortir des polémiques quelque peu stériles, il faut revenir à des faits concrets et précis. Les discriminations sont interdites et peuvent être combattues par la loi. Un certain discours "identitaire" à la Sarko/Le Pen est aujourd’hui pénible et blessant, mais ce n’est qu’un discours, qui ne traduit pas la réalité... d’autant que si l’on cherchait à définir positivement cette identité, on se rendrait vite compte que l’intersection de ce qui nous constitue est un ensemble vide... à l’exception peut-être de la langue française (que nous partageons cependant avec le monde francophone qui va très au-delà de la France)
Sur le "double langage" de Ramadan : inutile de se référer à Fourest. Le meilleur juge est quelqu’un qui connaît bien les textes dont il est question et en particulier ceux d’Hassan al Banna, véritable référence de Ramadan (pour des raisons en partie familiales) : As’ad Abukhalil, alias "angry arab". Son jugement sur Ramadan est très clair : Ramadan se moque du monde lorsqu’il présente le fondateur des Frères Musulmans comme le partisan d’une démocratie parlementaire à l’anglaise :
http://angryarab.blogspot.fr/2007/02/case-of-tariq-ramadan.html
Une fois que l’on a compris le dilemme fondamental de Ramadan (concilier l’attachement à la démocratie pluraliste avec la fidélité à Hassan al Banna), la source des "doubles discours" et des contradictions insolubles dans lesquelles il s’enferre parfois (dont la video sur Qaradawi n’est qu’un exemple, le cas de la lapidation en étant un autre) devient claire. Mais plutôt que de chercher à le faire taire, à l’interdire (ce qu’Abu Khalil a condamné clairement d’ailleurs), la bonne matière de l’approcher me semble bien plutôt de lui faire dérouler jusqu’au bout les conséquences concrètes de ses positions. Après, il devient plus facile de juger. Le problème, par exemple lorsqu’il s’exprime sur la situation en France, vient moins d’un "double discours" que d’un discours flou, interprétable dans tous les sens.
M. Régnier
vous n’avez pas tort, et je ne voudrais pas apparaître comme un défenseur inconditionnel d’HB, ni même comme un "défenseur" tout court. Elle n’en a d’ailleurs pas besoin. Il est avéré que son discours s’est jusqu’ici structuré essentiellement autour de l’opposition aux "souchiens", catégorie raciste construite par le Front National (la notion de "français de souche" est inconsistante comme l’a montré H Le Bras) ; un tel discours est bien entendu stérile et contre-productif - sa fonction est d’abord de rassembler une "communauté" tout en la structurant. Mais plutôt que d’échanger des invectives (comme ce ridicule procès qui lui a été intenté au prétexte de l’homonymie "sous-chien"/"souchien") il serait plus utile de lui demander de formuler précisément ses propositions ou revendications. Celles-ci ont en effet le défaut d’être très vagues, et de ressortir plus du discours mobilisateur structuré face à un "ennemi" plus ou moins fantasmé (discours miroir de celui de Guéant ou Le Pen d’ailleurs) que de la construction d’une alternative réelle. Malheureusement, les tribunes médiatiques qui lui ont été données (notamment chez Taddéi) n’ont jamais débouché sur ce type de discussion. C’est dommage.
Je persiste à penser qu’une issue positive au mouvement des IR demeure possible s’ils parviennent à sortir de la rhétorique du ressentiment pour déboucher sur des revendications positives. Dans tous les cas la bonne attitude n’est pas d’user d’invectives ("raciste", "islamiste", etc.) mais de formaliser les points d’accord possible et les sujets sur lesquels le différend est irréconciliable. A ma connaissance cela n’a jamais été fait.
@Pierre Régnier
Je comprends votre réponse mais il ne s’agit pas de naïveté ici. Oui, il y a dans le discours d’HB une dimension de "ressentiment" analogue à celle que l’on trouve, dans notre tradition, chez Marat ou Hébert - je la rapprocherais d’ailleurs plus de ce type de tribuns que de l’"islamisme" - à part la défense du droit au port du voile et une référence identitaire assez abstraite, je ne vois rien de très concrètement islamique dans son discours. Et l’on sait que ce type de discours peut, sous certaines conditions, déboucher sur la violence aveugle - ainsi des massacres de septembre 1792. Mais il y a aussi la possibilité d’un débouché plus proprement "politique", si le ressentiment se transforme en énergie positive. Les deux sont encore possibles, et son discours sur Merah (bien qu’il trouve toutes sortes de "raisons" plus ou moins fallacieuses pour expliquer la dérive du tueur) est une condamnation claire de la barbarie, assez habilement présentée comme un "ne soyons pas comme nos ennemis" qui permet de flatter le ressentiment de l’auditoire tout en le canalisant.
Bref, ce qu’il adviendra de ce mouvement est encore indécidable. Si elle parvenait à surmonter un ressentiment stérile pour déboucher sur un projet positif, cela pourrait devenir intéressant.
La présentation qui est faite de l’article est un peu malhonnête. HB ne dit pas seulement "MM, c’est moi", elle dit aussi "ce n’est pas moi".
"c’est moi" car ils sont tous deux musulmans, d’origine algérienne, issus des quartiers, et partageant certaines expériences et solidarités.
"ce n’est pas moi" car HB a horreur des actes qu’il a commis.
Sa façon d’avoir une pensée pour les mères de l’ensemble des victimes et pour la mère de MM me paraît assez juste. En revanche l’ajout inutile de la phrase "si c’est bien lui qui a commis ces actes", faible concession au complotisme diffus, affaiblit son discours.
On peut bien sûr contester sa vision du monde, son usage quelque peu abusif du terme "ghetto" et sa rhétorique victimaire. Mais elle se fonde sur cette rhétorique pour exhorter à autre chose : à une prise de responsabilité et à l’action (quel type d’action, cela reste à déterminer...)
A mon sens, on ne comprend rien à HB si on n’a pas en tête le public auquel elle s’adresse et les alternatives qui s’offrent aujourd’hui à ce public. Houria est mille fois préférable à Dieudonné, Yahia Gouasmi ou au Libre Penseur (sans même parler de Soral dont l’audience serait de toute façon assez limitée dans les banlieues). Là où son positionnement atteint ses limites, c’est dans sa recherche d’une conciliation de la revendication islamique et d’un progressisme révolutionnaire, comme si elle cherchait à synthétiser les mouvements arabes laïcs de gauche des années 70 avec l’islam politique moderne - alors même que l’islam politique est profondément réactionnaire. C’est ce qui la distingue par exemple d’un As’Ad Abu Khalil, qui demeure dans la stricte continuité laïque de gauche et abhorre les Frères Musulmans... tout en combattant toute discrimination anti-musulmane.
Un passage m’a interloqué : sa référence à l’Algérie comme terre des ancêtres de Merah et "de sa religion". Un musulman ne pourrait-il être enterré en France ? Etrange...
Sur le fond, plutôt que d’entrer dans des polémiques avec HB sur la responsabilité coloniale de la France, le mot "indigène", etc... il me semblerait plus productif d’échanger avec elle sur ce que, concrètement, il convient de faire aujourd’hui. Souhaite-t-elle de la discrimination positive ? Une politique volontariste de logements sociaux ? une refonte totale du cursus scolaire ? La révolution socialiste ? Tant qu’elle n’articule pas de revendication précise, il sera difficile d’apprécier.
Bravo antoine, vous avez les honneurs du site alainzannini (ceci dit comme c’est votre première intervention sur agoravox, on pourrait se demander si vous ne vous appelez pas en fait mandrake !)
Vous avez raison bien entendu sur le fond.
Je vois juste un problème se dessiner à l’horizon : la rupture avec Soral est bien consommée, certes, de même qu’avec LLP, mais le lien avec Dieudonné demeure (« c’est un artiste, je le soutiendrai toujours » disait Nabe dans Médias…). Dieudonné, qui tout en jouant avec une relative habileté du premier, second et troisième degré, s’inscrit globalement sur la même ligne que Soral, mêlant complotisme du 11/09 et surtout promotion enthousiaste de Faurisson, en lien avec Paul-Eric Blanrue (qui était proche de Nabe, à l’époque du cercle zététique, et continue aimablement à lui faire de la publicité sur son site vénitien). Nabe aime la Vérité, ce qui explique à la fois son rejet du complotisme et son refus constant de prendre au sérieux les élucubrations des négateurs. C’est d’ailleurs le reproche majeur que lui fait désormais Soral : s’attaquer à ceux qui seraient les « vrais résistants ». Nabe parviendra-t-il à concilier cette position de principe avec le soutien au principal « agent », en France, du nouvel historien officiel d’Ahmadinejad, celui grâce auquel le Professeur est monté sur la scène du Zénith ?
Quelle importance ?
Aucune, sans doute, s’il s’agit de l’avenir du complotisme et du négationnisme. Celui-ci est bien sombre : au-delà des marges d’internet, les « truthers » n’ont pas d’audience et n’ont surtout réussi à inquiéter aucun des soit-disant « responsables » du 11/09 ; ils demeureront à l’état de folklore, mais ce n’est pas demain qu’ils parviendront à traduire Cheney ou Bush en justice pour la destruction des Tours ni même à produire un récit cohérent de ce qu’ils pensent s’être vraiment passé (plutôt qu’une déconstruction par petit morceau de la "VO"). Quant aux négationnistes, après avoir vainement cherché une consécration académique, ils en sont réduits à faire les guignols dans des vidéos ou à se faire décorer par un président iranien en fin de parcours.
En revanche, tout ceci est d’une grande importance pour Nabe lui-même et sa cohérence. Qu’est-ce qui l’emportera : sa solidarité avec les « victimes de l’anti-antisémitisme », mise en avant dans le tract Sauver Siné (lequel ne mentionnait d’ailleurs pas Faurisson) ou bien le souci du Vrai ? Peut-être MEN parviendra-t-il à concilier les deux : le soutien à l’artiste Dieudonné, le refus de la falsification historique. Tout comme il est parvenu avec l’Enculé à réunir miraculeusement l’estime de Leo Scheer, « l’unique survivant d’une famille juive de Cracovie, victime de l’extermination nazie » , celle de Laurent James qui y voit un livre juste et précis sur la "juiverie financière internationale" , et celle de Dieudonné qui au générique final de son dernier film qualifie la Shoah jouée par Maria Poumier de « personnage de science-fiction ». Après tout, les malentendus sont possibles et les interprétations contradictoires aussi. Le vrai problème de Nabe, cela n’a jamais été ses "ennemis" mais plutôt ses amis : les faux, les vrais, les vrais-faux, les anciens et les futurs. Le Journal le montre bien d’ailleurs : l’affrontement fortifie Nabe ; l’adulation en revanche l’affaiblit. On peut donc se réjouir de ce que les plus benêts de ses "admirateurs" se retournent désormais contre lui ; tant qu’il restera fidèle à la Vérité, il n’aura rien à craindre. C’est là, malheureusement, que Dieudonné s’est perdu - ses provocations antérieures pouvaient choquer, mais elles étaient sincères... il y a, depuis son alliance avec Faurisson, un ricanement écoeurant, un peu honteux, qui souille en permanence ce qui peut demeurer de son humour, réduit à jouer du troisième degré pour éviter l’immondice encore trop évidente du second. Que Nabe ne l’ait pas entendu est curieux.
Quelques remarques :
- les sous-titres sont assez trompeurs. Il n’est nulle part question de "sionisme" dans ces vidéos ; le passage indiqué sous ce titre porte sur Céline et ses pamphlets antisémites, avec qui Soral se trouve des points communs. Idem sur "l’obscène" où il ne parle que des juifs et de leur supposée influence délétère sur le cinéma et la littérature. Autant assumer puisque Soral assume : il n’aime pas les juifs, qu’il s’agisse d’Obalk et de son "pilpoul", sa nature d’"intermédiaire ethnico-religieux" et sa "domination talmudique", de Proust "bourgeois juif", des frères Coen qui ne "comprennent pas les goys", etc... il n’y a dans son discours que Victor Hugo qui partage ces travers de "lourdeur" sans être juif.
- en dépit de l’obsession antisémite, certaines remarques sont pertinentes. Au fond tout ceci vient du cinéma, qui ne l’a pas accueilli... dommage car un autre parcours aurait été possible pour Soral qui a de la répartie, une perception assez fine des gens et une franchise roborative. Tout ceci malheureusement gâché par un ressentiment qui, classiquement, se focalise sur les juifs.
Hijack, vous êtes un parfait exemple du truther caricatural, prêt à avaler n’importe quel bobard sans vérifier du moment que cela va dans le sens de votre vision du monde baroque.
Le lien sur repoen911.info que vous mentionnez ne renvoie aucunement à une déclaration du Pentagone sur l’existence de traîtres au sein du NMCC... mais bien plutôt aux allégations d’un site complotiste qui invente cette fable (une sorte de Donald Forestier si vous voulez, dans le style de ses derniers articles).
Essayez au moins de faire semblant de faire fonctionner votre esprit critique : la manipulation est un peu trop visible !
Jesse.
Bof... pas très nombreux dans les rues de New York les truthers.
Et BuildingWhat peine à réunir 100 000$... ce qui est peu pour un mouvement censé avoir convaincu une si forte proportion d’Américains et de citoyens du monde...
Où sont ces fameuses images du Mossad se réjouissant de la chute des Tours ?
Ici ?
Quelle imagination, tout de même...
" notamment à propos du rôle trouble joué par certains agents du Mossad avant et pendant les attentats, ce qui est particulièrement bien documenté, par des sources dignes de foi."
Autant pour le côté soit-disant "sérieux et non politique" de Reopen911.
Est-ce que l’un de ces génies a déjà pensé à vérifier que les attentats du 11/9 ne sont pas déjà annoncés dans le Protocole des Sages de Sion ? Un petit effort, camarade, je suis sûr qu’on doit pouvoir trouver une citation qui, convenablement interprétée avec le décodage nécessaire, constituerait à coup sûr une preuve valable devant le "tribunal international" que vous appelez de vos voeux.
Pour ma part j’ai surtout du mal à comprendre comment le Mossad peut être assez fort pour organiser une telle opération sur le territoire américain et assez nul pour laisser plus de traces attestées "par des sources dignes de foi" que le dernier Pied Nickelé venu...
" Il nous prennent vraiment pour des demeurés. Et ils ont raison puisque ca a marché, leur mystification a fonctionné jusqu’ici..."
Avec des gens comme vous, ils ont certainement raison...
Imaginer que les services secrets fabriquent de faux passeports de terroristes pour préparer une attaque contre l’Irak et qu’ils sont suffisamment distraits pour mettre des passeports saoudiens au lieu de passeports irakiens, c’est être extrêmement "demeuré"...
"Info ou intox ? Réponse dans la réponse à la question : Combien de victimes de confession juive sur le total des victimes ?"
Pas assez selon vous, si je comprends bien...
Si l’on suit les complotistes, les néocons n’auraient pas hésité à sacrifier 3000 de leurs compatriotes pour déclencher la guerre. Selon le même raisonnement, si le Mossad était impliqué dans l’attentat, il aurait veillé à ce qu’un grand nombre de victimes soient juives afin d’écarter tout risque d’être suspecté. Imaginer que le Mossad est à la fois suffisamment bien organisé pour monter une telle opération et suffisamment bête pour la signer en "prévenant" les victimes juives est tellement débile que cela me donne à nouveau l’occasion de pointer une caractéristique majeure des complotistes : l’incapacité à tenir un discours de plus d’une phrase présentant un minimum de cohérence logique.
Raisonnement raciste anti-arabe : "ce sont des primitifs, ils sont incapables de commettre un attentat de cette nature".
Faut-il en conclure que le Hezbollah qui a repoussé Israel du Sud Liban (autrement plus difficile que de faire s’écrouler deux tours) est lui aussi manipulé par le Mossad ?
Que les jihadistes irakiens qui ont tenu l’armée américaine en échec pendant 7 ans après la "victoire" proclamée par Bush sont en fait des agents de la CIA ?
Que Mahomet qui a conquis toute la péninsule arabique à partir de rien émargeait déjà à l’époque au Foreign Office ?
Au fond ceux qui tiennent ce raisonnement sont les meilleurs propagateurs du mythe de l’hyperpuissance américaine... Pour un peu, un complotiste soupçonneux pourrait en conclure que ce sont des agents de la CIA...
" faut distinguer les attentats aveugles qui visent la population, de ceux qui visent les occupants.
Raisonnement un peu court. A qui profitent les attentats anti-israeliens ?
Réponse : à Israel qui peut ainsi justifier la perpétuation de l’occupation ("vous voyez, quand on évacue Gaza, ils tirent des roquettes sur nous") la construction du mur ("indispensables pour empêcher les attentats-suicides") etc...
Conclusion : le Hamas roule pour Israel.
Je ne comprends pas que vous teniez ce raisonnement ("à qui profite") dans un cas et pas dans l’autre...
oui, les magouilles ça existe mais... une compagnie d’assurance qui règle des milliards à quelqu’un dont la culpabilité dans une arnaque à l’assurance est évidente au simple visionnage d’une video, non ça n’existe pas !
Soit vous faites semblant de ne pas comprendre, soit... disons que mon propos était trop rapide.
Si le 11/9 était un Inside job destiné à préparer la guerre d’Irak et que Ben Laden n’existait pas (ou n’était qu’un pantin), il était facile pour ces si doués conspirateurs de fabriquer des preuves impliquant directement le régime irakien dans l’attentat, par exemple (puisque les passeports trouvés sont tous des faux ?) de faire des terroristes des Irakiens plutôt que des Saoudiens (ce qui était très gênant pour Bush, ami des Saoud !) voire (puisque la video de Ben Laden revendiquant l’attentat serait une fabrication) de fabriquer des aveux de Ben Laden reconnaissant qu’il travaillait pour Saddam.
Du coup au lieu de s’embêter à attaquer pour rien l’Afghanistan, ils attaquaient tout de suite l’Irak.
Au lieu de cela ils ont eu les plus grandes difficultés à fabriquer des prétextes peu crédibles pour attaquer l’Irak, y compris à chercher à bâtir des liens Saddam-Al Qaeda qui n’ont convaincu personne à l’extérieur des Etats-Unis (et qui n’ont d’ailleurs jamais été jusqu’à accuser formellement Saddam d’être derrière le 11/9).
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération