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Accueil du site > Actualités > Environnement > Into Eternity : le feu nucléaire brûle pour l’éternité...

Into Eternity : le feu nucléaire brûle pour l’éternité...

Le monde au-dessus du sol est instable


Il y a bien longtemps l’homme a appris à maîtriser le feu
Un jour il découvre une nouvelle flamme
Si puissante qu’elle ne peut être éteinte
Il réalisa avec horreur
Qu’elle pouvait aussi bien créer que détruire
Il a cherché de l’aide en vain
Alors il creusa une cachette au plus profond de la terre
Pour que la flamme puisse y brûler pour l’éternité


Je suis dans ce lieu où vous ne devez jamais venir
Il s’appelle Onkalo ; ça veut dire : la cachette
Onkalo doit durer cent mille ans
Aucune construction humaine
n’a duré même dix pour cent de ce temps.
Mais nous pensons que notre civilisation est très puissante.


250 000 tonnes de déchets radioactifs dans le monde
Ces déchets sont nocifs durant 100 000 ans

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[ Les musiques de la bande annonce sont disponibles en vidéo : RADIOACTIVITY & Valse Triste (Kraftwerk - Sibelius) ]

 

INTO ETERNITY : un film documentaire de Michael Madsen sur le projet ONKALO (premier site de stockage permanent de déchets nucléaires).

 

Michael Madsen (réalisateur Danois, homonyme de l’acteur Américain - cf Reservoir Dog) :

« Le projet ONKALO, c’est-à-dire la création de la première installation de stockage de déchets nucléaires capable de tenir 100 000 ans, dépasse d’un point de vue technique comme d’un point de vue philosophique, toutes les initiatives humaines existantes jusqu’à présent. C’est complètement inédit. Et en cela, je pense que c’est un projet emblématique de notre époque - mais aussi une façon bien étrange de se projeter dans l’avenir. Cette conception très moderne du temps m’a paru être un point de vue passionnant pour un documentaire. »


Onkalo signifie « la cachette » en finlandais. Le site se trouve à Olkiluoto (site où un réacteur nucléaire EPR est en construction) en Finlande, à quelques 300 kilomètres au nord-ouest d’Helsinki, (…) c’est la première tentative au monde de stockage permanent. Il s’agit d’un immense dédale de tunnels souterrains creusés dans du granit.
Le travail en amont a débuté dans les années 70, et l’installation devrait être remblayée et sécurisée au cours des années 2100, soit dans plus d’un siècle. Aucune personne travaillant actuellement sur cette installation n’en verra donc jamais le résultat. Les autorités nucléaires finlandaises et suédoises collaborent ensemble et la Suède prévoit une installation similaire mais n’en a pas encore commencé les travaux.

 

Les déchets nucléaires en chiffres :
La production d’énergie nucléaire aboutit inéluctablement à une grande quantité de déchets nucléaires. Ces déchets restent radioactifs et/ou radiotoxiques pendant au moins 100 000 ans. On estime que la quantité totale de déchets radioactifs dans le monde se situe entre 250 000 et 300 000 tonnes, tout en sachant que cette quantité augmente tous les jours.

 


Les dangers et les normes de sécurité :
Les déchets radioactifs sont dangereux pour tous les organismes vivants et l’exposition aux rayonnements peut entraîner la mort, des maladies incurables ou la mutation du code génétique. Les normes de sécurités sont basées sur des hypothèses théoriques et sont estimées à 100 000 ans en Europe.

 


100 000 ans :
Il est difficile pour l’esprit humain de concevoir des périodes plus lointaines que quelques générations, sans même parler de milliers d’années…

Pour mettre le temps en perspective, voici quelques jalons :
L’espèce humaine telle que nous la connaissons existe depuis environ 100 000 ans. Les plus anciennes peintures rupestres connues à ce jour datent d’il y a 30 000 ans ; les pyramides ont 4500 ans, la naissance du Christ date de 2010 ans, et la détection de la radiation de 115 ans.

 

Mais comment s’assurer que ce lieu ne contaminera jamais personne ? Comment prévenir les générations futures des dangers que représente cette cargaison mortelle ?
S’adressant aux générations futures, Michael Madsen livre un documentaire en forme de film de science-fiction fascinant et vertigineux.

 

Quatre extraits de INTO ETERNITY ci-dessous :

 

 

 

 

Grand Prix
Festival International du film d’environnement (France)

Meilleur documentaire
Festival Nordique de Bergen (Danemark)

Grand Prix
Festival Vision du Rel (Suisse)

Grand Prix
Prix Panasonic Doc Review (Pologne)

Prix du Public
CPH : DOX (Danemark)

 

 

Le détail en 3D du projet Onkalo (façon "propagande" du lobby nucléaire...)

 

"Into Eternity", un film-documentaire sur l’histoire vertigineuse des déchets nucléaires

De Claire SNEGAROFF (AFP) – 18 mai 2011

 

« ...Nos descendants penseront-ils qu’il s’agit d’un lieu sacré ? Possible. Et même s’ils comprennent que c’est dangereux, ils risquent justement d’y descendre pour comprendre pourquoi...

Et le documentaire d’évoquer cette pierre retrouvée en Norvège avec une inscription enjoignant de ne pas la déplacer. Ce que les archéologues se sont empressés de faire....

Au terme de ce voyage dans les tripes de la terre, la caméra s’arrête. Deux ouvriers pénètrent dans une grande cavité, et disparaissent, laissant derrière eux un entrelacs de poussière et de lumière de fin du monde... » [ Lire l’article complet ici ]

 

Tags : Société Cinéma Energie Nucléaire Catastrophe Santé menacée Prospective et futur Culture Etonnant Science et techno Lobby Fukushima




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7 réactions à cet article    


  • 6 votes
    nodx 26 mai 2011 21:15

    « ...Nos descendants penseront-ils qu’il s’agit d’un lieu sacré ? Possible. Et même s’ils comprennent que c’est dangereux, ils risquent justement d’y descendre pour comprendre pourquoi... »

    Cette hypothèse part du principe que ces descendants auront régressé technologiquement et culturellement... Je respecte la liberté des ayatollahs écologistes de parier sur une vision d’un avenir moyen-ageux, mais pour ma part je préfère encore me ranger du côté des fanatiques de la technologie qui eux font le pari que nos descendants auront largement progressé pour que le problème des déchets nucléaire n’en soit plus un.
    Je préfère imaginer que dans quelques siècles nos descendants seront capables de transporter ces déchets sur des planètes voisines, plutôt que d’imaginer qu’ils seront revenus à l’âge de pierre.


    • 7 votes
      Florian.J 26 mai 2011 23:04

      Tu pourrais avoir raison si l’on partait du principe que l’on dispose de ressources infinies, ce qui est loin d’être le cas...

      Quand tu dis :
      "Je préfère imaginer que dans quelques siècles nos descendants seront capables de transporter ces déchets sur des planètes voisines, plutôt que d’imaginer qu’ils seront revenus à l’âge de pierre."

      C’est un peu la solution de facilitée, donc en fait ça sert à rien de se remettre en question puisque l’on finira pas trouver la solution miracle au problème !
      Même si l’on arrivait à voyager dans l’espace sans que ça consomme plus d’énergie que moi en allant chercher mon pain, j’imagine mal transporter des milliers de tonnes de déchets dans l’espace, sans compter que même en partant du principe que cela soit possible, à mon avis étant donné les connaissance actuelles ça pourrait prendre beaucoup de temps, nous rapprochant d’autant plus du gouffre.

      Une dernière chose, la formidable croissance (démographique et technologique) de l’humanité au cours de ces derniers siècles est intimmement lié au développement de nos économies en occident. Ce développement a avant tout été rendu possible grâce à des sources d’énergies abondantes et donc bon marchés.
      Le jour ou l’on aura plus ça à disposition, la fête sera terminée !


    • 2 votes
      wookom 26 mai 2011 23:06

      La différence c’est au niveau du point de départ des hypothèses : Si l’on pense à partir de notre époque, alors oui il est difficile d’envisager une régression... Mais si l’on part du début de nos sociétés, alors on constate que jusqu’à présent même des civilisations qui se pensaient extrêmement puissantes se sont cassé la gueule : Les romains pouvaient-ils imaginer une telle chute ? Les égyptiens ? Les pompéiens ?

      Pouvons-nous garantir l’impossibilité d’une nouvelle guerre totale ? D’attentats terroristes à grande échelle ? De nouvelles maladies dévastatrices ? De catastophes naturelles d’envergure ? De vagues de suicides massifs suite à une nouvelle émission sur TF1 ? Hem... bref, l’idée c’est qu’il n’est pas nécessaire de retourner jusqu’au moyen-âge pour se retrouver dans la mouise avec des déchets radioactifs : Les institutions pourraient être en situation de crise grave dans quelques siècles pour une raison X, et ne plus avoir la capacité de les maintenir constamment dans des piscines.

      D’où l’idée d’un stockage permanent et autonome. D’où l’idée d’Onkalo. D’où ce documentaire.

      Documentaire très intéressant par ailleurs, et très bien filmé. Que l’on soit pro-, anti-, ou que l’on n’en n’ait rien à cirer du nucléaire, je me joins à l’auteur de l’article et le conseille vivement !


    • vote
      nodx 27 mai 2011 21:08

      Je suis d’accord sur le fait l’Histoire est jonchée de civilisations brillantes qui se sont écroulées, et qu’on ne peut prédire l’avenir. J’adhère aussi au message écologiste qui vise à mieux maitriser les énergies et à abandonner le modèle contemporain de surconsommation.
      Par contre ce que je souligne c’est que derrière ce message écologiste il y a souvent le fantasme du retour à la nature, d’une société figée en parfaite harmonie avec l’environnement et entre chaque individu. Et ce fantasme passe par tout un tas de visions pessimistes voire apocalyptiques de l’avenir, qui serait le prétexte à ce retour à la nature. C’est cela qui me semble encore plus dangereux que la vision inverse qui est le fantasme d’un progrès technologique infini et exponentiel.
      Parier sur un avenir pessimiste est une manière indirecte de provoquer en partie cet avenir. On évoque la chute de Rome, celle-ci a entre-autres facteurs été provoquée par la vision pessimiste et fataliste de l’Eglise.


    • 8 votes
      Florian.J 26 mai 2011 22:52

      Je suis pas géologue mais je travaille dans la construction métallique, le moins que l’on puisse dire c’est que ça me fait doucement marrer l’idée que l’on puisse créer quelque chose (en particulier une telle structure) en pensant qu’elle restera statique pendant 100 000 ans !

      Même en partant du principe que le sol ne bouge pas (ce qui est idiot, la terre n’est pas un bloc de pierre), même en se disant qu’il est improbable que la boite soit ouverte malencontreusement (re-découverte ultérieure, catastrophe naturelle, etc...), je n’imagine pas une seule seconde que la structure ne finisse pas par s’écrouler avant 10000 ans grand maximum, et donc sans doute se retrouver avec le plus gigantesque stock de déchets nucléaires malmené, rongé par l’humidité, fuiter sans que quiconque puisse intervenir...

      Du fait des cycles de la terre on peut difficilement prédire quel sera l’environnement à cet endroit dans 100 000 ans, donc en sachant que c’est seulement à 5km de la surface, les bouleversements géologique vont forcément avoir des conséquences sur la structure, quiconque prétend le contraire se sois idiot soit malhonnête.

      Bref trouve ce genre d’initiative vraiment irresponsable...d’un autre côté il n’y a aucune solution raisonnable en ce qui concerne le stockage des déchets nucléaires à long terme...pauvre humanité !

      Au passage, il ont déjà vu travailler un bout de ferraille ceux qui ont pondu ce magnifique projet ? Ou se contentent t’ils de se fier à des tables de resistance des matériaux ? M’est avis qu’un petit stage dans le monde réel leur ferait pas de mal...


      • vote
        easy1 27 mai 2011 09:59

        Il est question de longs temps, certes, mais selon les habitudes actuelles, ce documentaire est trop lent et n’explore quasiment pas les aspects techniques en s’attardant trop sur les aspects déontologiques et spéculatifs.

        J’ai une formation de géologue tout en ayant travaillé dans la métallurgie. Sans remonter à la source de nos maux, consommation, gaspillage, nucléaire, folie, etc. en restant uniquement face au problème des déchets, leur solution est la meilleure qui soit à cette heure-ci.

        Ceux qui ne bossent pas la géologie peinent à réaliser l’incroyable stabilité ou lenteur qui règne dans les socles granitiques. On n’a besoin que de 100 000 ans de stabilité pour passer en zone acceptable. Et bien ces 100 000 ans de stabilité ont plus de chance d’être réalisés là qu’ailleurs.

        Cette opération fait appel à des connaissances dans les domaines du nucléaire, de la métallurgie, du génie civil et de la géologie. A priori, d’autant que l’opération est lente à réaliser, il a été rassemblé suffisamment de ces compétences.

        Concernant les métaux. Lorsqu’ils travaillent, c’est-à-dire lorsqu’ils se déforment avec des alternances, ils finissent toujours par casser. Un capot de voiture, si elle roulait très longtemps, finirait par fissurer.
        Mais un container ne subit pas d’alternances de déformations et peut donc tenir indéfiniment.





        • vote
          parkway 27 mai 2011 11:47

          le vrai problème, c’est que les gens ne veulent pas entendre le message de la décroissance ;

          Donc, il faut sauver le nucléaire à tout prix.

          demandons aux japonais,aujourd’hui, ce qu’ils en pensent...



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