A propos des purges dans le monde militaire le cas le plus emblèmatique et resté mystérieux est le procès Toukatchevski.
En resituant le contexte on y trouve des services secrets allemands manipulateurs dont l’ambition est d’affaiblir l’URSS. De l’autre, on y voit un Staline maître de toutes choses jouant avec les services secrets allemands afin d’affirmer son emprise sur le pays.
Mais les pistes sont brouillées et toutes les interprétatiosn sont possibles. Une affaire vraiment captivante. J’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec François Delpla à propos de ce procès et j’espérais que ses lumières puissent m’éclairer. Mais la réalité est qu’aujourd’hui il n’existe aucune certitude.
La conquête du monde, il n’est pas du tout sûr que cela est été dans les plans de Hitler. Ce n’est pas de cette façon que le problème se pose.
L’idéologie nationale-socialiste repose sur le racisme et la hiérarchie des races. Au sommet de cette pyramide se trouve les aryens. Or, pour donner à l’humanité les perspectives les plus glorieuses qui soient, il lui est nécessaire d’écarter les éléments les plus vils afin que la race élue qui doit diriger le monde soit la plus pure possible. C’est pour conserver cette pureté que l’on préconise l’eugénisme et que l’on interdit tout mariage mixte. L’idée directrice est que le futur de l’humanité sera d’autant plus glorieux et aboutie que ceux qui gouverneront auront su rester purs.
Cette ligne sera le fil rouge de la pensée et des actions hitlériennes et ce n’est aucunement une lubie passagère. Dans le contexte de l’époque cela n’a rien de choquant, les massacres et les spoliations des indigènes sont courants et personne parmis les blancs dominants ne s’en émeut outre mesure. D’ailleurs quand le parti national-socialiste commencera à prendre de l’ampleur, l’Allemagne verra fleurir une multitude de partis à l’intitulé raciste.
Pour les références, désolé, je viens de me rendre compte que j’ai perdu toutes mes notes sur Main Kampf. Je tâche de récupérer le livre au plus tôt afin de vous indiquer les passages précis.
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"Je vois qu’ on essaie de donnez des bons et des mauvais points aux uns et aux autres."
L’intention serait plutôt d’affiner notre réflexion et notre savoir par l’apport des uns et des autres.
Le jugement moral n’a rien d’absolu il est vrai, mais pour ce qui concerne le racisme il reposait sur des bases scientifiques dont le point d’ancrage le plus clivant était le crâne de l’homme de Piltdown. Une supercherie qui ne fut dévoilée qu’en 1959.
Je n’ai pas mieux à vous répondre que de lire Mein Kampf. Car si vous avez parfaitement raison de souligner qu’Hitler était un nationaliste qui voulait corriger les injustices du traité de Versailles il n’en est pas moins vrai qu’il voulait établir une société raciste. Rien de bien étonnant à cette époque où l’homme blanc dominait le monde de façon outrageante et où le racisme était une institution internationale. Poussant l’idée jusqu’à l’absurde les théologiens racistes ont mis en avant la hiérarchie des races et placés tout en haut celle qui leur était le plus cher. Pour Hitler c’était les aryens. Et la race supérieur était destinée à conquérir le monde.
Encore une fois, je ne peux que vous conseiller de lire Mein Kampf, tout ce que je viens d’écrire y est noté noir sur blanc.
"L’empereur le moins impérialiste" - Plutôt cocasse.
Il s’agit de définir l’impérialisme. Ici je le prends comme volonté de puissance, c’est à dire étendre à la planète entière son influence. Les batailles de Napoléon ont esentiellement été des réactions aux déclarations de guerre des coalisés qui voyaient d’un très mauvais oeil s’étendre les idées révolutionnaires et mettre en péril leur statut. Et si l’on peut admettre chez notre empereur l’envie de conquêtes asiatiques il s’agissait avant tout chez lui de copier les exploits d’Alexandre. Il était un homme de guerre mais un piètre politique et certainement pas un idéologue.
Je suis très prudentpour tout ce qui est savoir et certitude. L’histoire et la connaissance ne sont que des puits sans fonds dont on ne connaît les profondeurs abyssales qu’à mesure de sa progression. Aussi ai-je quelques réticences à l’impératif et aux formules lapidaires.
Concernant les bios de nos protagonistes j’en ai lu quelques unes, et folie pour l’un, mafieu pour l’autre ne me viennent pas spontanément à l’esprit. Le manichéisme sied mal à l’histoire.