Votre
première proposition peut et doit être précisée ainsi :
La
surabondance est une réalité moyenne. Il ne faut nullement diminuer mais au contraire
augmenter dans tous les cas, y compris dans une démarche pour la décroissance
globale, les ressources de ceux qui sont actuellement dans la pire misère.
Mais
il faut diminuer inégalement la consommation matérielle des autres : diminuer beaucoup
celle des plus riches, diminuer peu celle de ceux qui sont simplement aisés etc…
Vous
exprimez mal les réserves qui doivent être faites.
Pour
ma part, durant les années où j’étais abonné à "La Décroissance"
comme depuis que je ne trouve plus le temps de lire ce journal avec lequel
j’étais presque toujours d’accord, j’ai toujours précisé :
"Décroissance
de la production et de la consommation des biens matériels, conjointement à une répartition
radicalement différente avec priorité absolue aux plus démunis".
Mais
aussi : "conjointement à une croissance spirituelle, laquelle doit notamment nous
amener à mettre parmi nos valeurs premières la solidarité.
J’ai
d’ailleurs souvent dit que notre triple revendication républicaine devrait être
Liberté Egalité Solidarité, car la fraternité ne se décrète pas, en tous cas ne
"s’organise pas", contrairement à la Solidarité qui peut et doit être
un projet très concret, politiquement mis en place.
Ne
dites pas que les philosophes "dignes de ce nom" ne réfléchissent pas
à la "Décroissance". Lisez plutôt leurs livres. Ceux de Serge
Latouche et de Paul Ariès, que cite Vincent Liegey sont excellents. De même que
ceux de François Brune (pas le curé qui parle avec les morts l’autre) sur
"l’impérialisme publicitaire", très lié à la mortelle course à la
croissance.
Vous
pensez vraiment, enkidou, qu’on peut comparer la planète actuel à "un
arbre en bonne santé" ?
Les
gens, dites-vous, "préfèrent possible à impossible, ils n’ont pas envie de
s’identifier à une courbe descendante mais ascendante".
Oui,
et c’est pourquoi les démagogues en course pour la présidence de la République
leur promettent l’impossible en le présentant comme possible. L’un d’eux va
gagner… et ne fera évidemment pas ce qu’il a promis, puisque c’est impossible.
Le
monde ne sera sauvé et pacifié que lorsque la majorité des peuples échappera à
leurs indignes "représentants", et remplaceront leurs discours
séduisants mais hors du réel par des réflexions solidaires humainement et
écologiquement
valables.
Il
y a urgence à réaliser cette vraie révolution populaire.
Le
problème est dans l’expression "sans hypothéquer nos acquis
démocratiques, sociaux et culturels". Voir ici, la seconde partie "L’impasse
économico-politique" :