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Joe Chip

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  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 29 mars 2015 12:27

    Le refus d’impérialisme se paie également très cher. La Chine, parce qu’elle a refusé de devenir une superpuissance internationale au tournant de la période moderne, et s’est figée à l’intérieur de ses frontières, a perdu près de trois siècles sur l’Occident, retard qu’elle s’emploie à présent à effacer frénétiquement au prix d’une adaptation accélérée aux valeurs occidentales.

    Et puis, il y a les empires qui s’effondrent en ne laissant rien derrière eux, et les empires qui laissent une empreinte... la mondialisation actuelle n’est rien d’autre que l’infrastructure libérale laissée par l’empire britannique (langue, idéologie du laissez-passer, droit commercial, etc.)



  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 29 mars 2015 12:05

    @maQiavel

    Obama n’est pas un paléo-conservateur... toute la presse conservatrice américaine mais aussi les think tank liés à ce courant de pensée (minoritaire tout de même, à Washington, dans le cas du paléo-conservatisme) sont vent debout contre la politique étrangère d’Obama.

    Les paléo-conservateurs défendent une politique isolationniste stricte, ce qui n’est pas la position de l’administration actuelle - ni d’aucune administration américaine depuis la seconde guerre mondiale - qui s’efforce simplement d’inscrire l’interventionnisme traditionnel des Etats-Unis dans une forme de dialogue ménageant (ou semblant ménager...) ses partenaires et compatible avec les critères du droit international. 

    Pour l’atlantisme de la France, je n’ai pas tout à fait dit qu’il résultait d’une décision stratégique concertée mais plutôt d’une tendance historique existante depuis plus de deux siècles, et qui fut d’ailleurs une des origines de la révolution française. La haute aristocratie française (qui fournit toujours les officiers et gradés de la Royale) était acquise, parfois dogmatiquement, aux idées modernes, libérales et à la "cause des insurgés" comme on disait à l’époque. Je constate simplement, et sans la réduire à cette cause unique, que la France penche toujours à l’ouest quand elle perd du terrain face à l’Allemagne. Les anglo-saxons ont bien entendu toujours veillé à avantager l’Allemagne pour des raisons culturelles et économiques, mais un déséquilibre trop important, une Allemagne devenue trop forte, avec ses rigidités, son intransigeance bornée, n’est pas non plus souhaitable de leur point de vue. Les analyses de Todd sont tout à fait pertinentes quand il souligne les multiples accrochages entre les Américains et les Allemands, notamment sur le plan de la politique monétaire et de la dette, ce qui n’est pas rien. 



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    Joe Chip Joe Chip 29 mars 2015 11:16

    @lupus

    Il me semble que vous appliquez la méthode Coué. 

    La réunification c’est 20 millions de personnes d’un seul coup, sans parler de toute l’infrastructure économique, pas dix millions sur 25 ans.

    La dette française en 2000 était d’environ mille milliards d’euro et n’a pas cessé de croître depuis le début des années 80 :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France

    Et puis il y a une expérience simple à effectuer pour constater la différence entre la base industrielle en France et en Allemagne. Si vous prenez votre voiture pour traverser n’importe quelle région française, vous allez invariablement traverser un paysage fait de champs et de villages occasionnellement ponctué tous les 100 km environ d’une zone industrielle dens nouée autour d’une grande zone urbaine. En Allemagne, dans n’importe quelle région, vous ne ferez pas 10km sans tomber sur une usine, un entrepôt industriel, etc... 

    Dans les années 70, l’Allemagne avait 30% d’emplois industriels, la France 25%. Aujourd’hui l’Allemagne est toujours autour de 25% tandis que la France est tombée sous la barre des 15%. Vous voyez beaucoup d’usines chez vous ? Chez moi il n’y a plus rien mais c’est peut-être une impression de ma part.

    Et puis assez cyniquement je vous dirai que la situation actuelle est aussi l’héritage des 30 ou 40 dernières années précédentes, vous ne trouverez pas un seul économiste sérieux pour vous confirmer que la France des années 90 étaient en bonne santé économique : j’ai vécu cette période, il y avait des plans sociaux en cascade, des manifs sans arrêt... effectivement, il y a eu une petite embellie durant trois ou quatre ans avec la "nouvelle économie"... remarquable sur 40 années de crise ininterrompue.

    L’Allemagne a une structure industrielle bien plus ancienne et développée que la France grâce à ses richesses minières (Ruhr...) et au poids de la culture protestante qui a favorisé la concentration de l’épargne et l’éthique du travail. Ajoutez à ça un état d’esprit plus rigoureux sans doute déterminé par le climat (le froid oblige les populations à mieux s’organiser en vue de l’hiver) et vous obtenez un avantage structurel qui est une constance historique et qui se vérifie par exemple au nombre de brevets déposés dans le secteur industriel.

    La France a pu rivaliser à certaines périodes (fin XIXème et années 60-70) mais jamais dans la durée, même si elle a - en revanche - pratiquement toujours dominé l’Allemagne dans le secteur des très hautes technologie de pointe, avantage que les Allemands s’efforcent aujourd’hui d’effacer, notamment en essayant de délocaliser les bureaux d’études d’Airbus en Allemagne... 



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 28 mars 2015 17:47

    Obama n’est pas un néoconservateur, sur l’échelle américaine, c’est plutôt un modéré qui essaie de concilier une politique étrangère plus libérale (notamment à l’égard de l’Iran et en marquant un plus grand scepticisme à l’égard d’Israel) avec une "méthodologie" héritée de l’administration précédente. Plus par pragmatisme à mon avis que par adhésion politique pure et dure. Faire assassiner par un drone un chef islamiste est moins coûteux, tant sur le plan matériel que politique, que d’envoyer des troupes au sol pour obtenir en fin de compte le même résultat.

    Après, évidemment, une politique étrangère américaine "modérée" est du point de vue des autres une politique étrangère semi-impérialiste, mais il s’agit là d’un problème de différentiel de puissance.

    Pour la France, je crois que l’atlantisme actuel de sa politique étrangère s’explique aussi par la marginalisation croissante du pays du fait de l’hégémonie allemande, devenue tangible dans les institutions européennes où la France ne pèse quasiment plus rien et où son rôle de garde-fou militaire (seule armée digne de ce nom avec l’Angleterre + dissuasion nucléaire) n’est pas reconnu par l’ensemble de ses partenaires de plus en plus arrimés à l’Allemagne, y-compris sur le plan de la politique étrangère.

    Or, il y a un leitmotiv dans l’histoire de France : à chaque fois que l’influence de la France en Europe décroît, notamment en faveur de l’Allemagne (ou autrefois de l’Autriche-Hongrie), le pays se tourne vers sa façade atlantique et donc vers l’Amérique. Ici, il y a un tel tropisme pro-russe et pro-continental que les gens oublient que la France est aussi un pays maritime, avec une histoire et une façade atlantique énorme qui influe naturellement sur sa politique ("le destin, c’est la géographie"). Ainsi, à l’inverse, quand l’influence française croît en Europe, comme sous de Gaulle, la France se distancie par rapport aux "anglo-saxons". 

    Curieusement, les mêmes qui nous expliquent que la Russie est un pays "eurasiatique" s’offusque quand on leur dit que la France est un pays "euratlantique".

    Je dis ça juste pour complexifier un peu les choses par rapport aux procès incessants en "atlantisme". La France est le seul pays européen maritime et continental, notre politique étrangère n’est donc pas univoque, comme peuvent l’être celles de l’Angleterre et de l’Allemagne, remarquablement cohérentes au fil des siècles. Ne pouvant rivaliser économiquement et politiquement avec l’Allemagne, nous prenons le large. C’est aussi en partie la faute des Allemands, qui ont clairement tourné le dos au couple franco-allemand et refusé toute gestion en "copropriété" de l’Europe, qu’ils entendent façonner selon leurs normes juridiques, budgétaires, commerciales, etc.



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    Joe Chip Joe Chip 28 mars 2015 15:38

    Puissance des Etats-Unis : libres parce que forts

    On ne peut manquer d’être frappé de l’assurance avec laquelle le président Coolidge s’est exprimé dans son discours d’ouverture du congrès panaméricain. Cette assurance paisible est celle que donnent la puissance et la richesse.
    (...)
    La grande République des États-Unis a la majesté de la république romaine. M. Coolidge s’est rendu à La Havane avec un déploiement de force, un appareil de luxe qui font penser au voyage d’un proconsul. Il a derrière lui le Sénat de Washington, qui rappelle le Sénat romain. Et il parle aussi de paix, comme en parlait Rome, qui a, en effet, pendant plusieurs siècles, donné la paix au monde d’alors, mais en intervenant partout où cette "paix romaine" était troublée.
    Virgile avait donné la formule d’une doctrine de Monroe lorsqu’il conseillait aux Romains de se souvenir qu’ils étaient destinés à gouverner les peuples. Cet orgueil tranquille est l’accompagnement de la grandeur. A quoi sert de se dissimuler que les États-Unis sont très grands, qu’ils ont en hommes et en ressources des disponibilités immenses et qu’ils n’ont à subir le contrôle de personne ? On ne peut, en somme, que rendre justice à leur modération. C’est celle d’Auguste disant a Cinna : "Je suis maître de moi comme de l’univers."
    Mais on s’explique aussi que les Etats-Unis, habitués à trouver autour d’eux si peu de résistance, n’acceptent pas de discussion avec la vieille Europe, qu’ils se tiennent dédaigneusement à l’écart de la Société des Nations, que, pour les dettes, dites de guerre, ils proposent des chiffres qui sont à prendre ou à laisser, qu’ils construisent autant de navires de guerre qu’il leur plaît dès que l’Angleterre n’admet pas leur formule de limitation des armements navals, qu’ils aient leur conception du "bannissement de la guerre" et qu’ils l’imposent, bref qu’on ne gagne jamais à vouloir ruser ou finasser avec eux.
    On a trop encensé autrefois la liberté américaine. On la comprenait comme la liberté civique, l’idéal de la démocratie etc... Mais, être libre c’est être fort. Parce qu’ils sont forts, les États-Unis possèdent une liberté souveraine qui en arrive à ne pas se distinguer beaucoup de l’impérialisme, sinon par le fait que le président Coolidge, à la différence du président Hindenburg, ne porte pas d’épaulettes, d’éperons ni de sabre. "

    Jacques Bainville
    Jorunal, Tome III, note du 18 janvier 1928

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