Bonjour l’ Andalou
- J’ai toujours été fasciné par les deux grandes guerres du XXème siècle.
Pareil mais j’avoue avoir un faible pour le front Russe de la seconde.Sur
le plan politique c’ est riche d’ enseignement ...
- Sur cette histoire de l’Opération
Barbarossa, ce qui est apparent, c’est le manque d’intelligence stratégique de
Staline
R / Là dessus, je ne pourrait pas être d’ accord. Staline était
un logicien, et qui pensait sa stratégie de façon très rationnelle.
Je crois que vous voulez parler spécifiquement du fait qu’il ne
croyait pas possible l’invasion Allemande, on peut le juger là
dessus durement aujourd’hui avec du recul, mais si on se remet dans
le contexte, c’était véritablement quelque chose de difficile à
croire pour au moins deux raisons :
1. Il faut se rappeler des tentatives d’intoxications
des britanniques qui faisait tout pour que l’union soviétique entre
en guerre et qui avaient toute les raisons d’attiser le feu entre les
allemand et les soviétiques. Staline n’a donc pas tenu compte des renseignements des
"démocraties" occidentale, ce qui était logique. Il devait gagner du temps,
l’armée soviétique n’était pas prête.
2. Parce que c’était de la folie. Staline ne croyait pas Hitler
capable de faire l’erreur d’ouvrir un deuxième front. Staline était
un être purement rationnel et cela lui
desservi car Hitler était capable de penser de façon irrationnelle et de
façon purement idéologique et romantique .
- Le point fondamental quand même, ce sont les grandes purges qui ont vu
l’élimination de la crème de la crème du haut commandement militaire
soviétique. Cela m’a toujours fait voir Staline comme une brute épaisse
dépourvue de neurones.
R / Encore une foi c’est, je crois, plus compliqué. Les purges de Staline
au sein de l’armée soviétique ont décapité l’armée rouge en la privant de ses
généraux les plus brillants (comme Toukhatchevski).
. La piètre performance du commandement soviétique contre la Finlande
montre bien l’effet que ces purges ont eu. Paradoxalement... ces purges font sans doute partie
des éléments qui ont permit la victoire soviétique :
Staline
s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et en a fait
une machine de guerre sous ses ordres. Il n’a presque jamais eu à craindre ses
généraux. Si au début de la guerre cela a été préjudiciable, c’était
en fin de compte une bonne chose car de nouvelles têtes sont apparues
aussi compétente que les anciennes et plus docile.
De son
coté Hitler devait se méfier en permanence de ses généraux et était obligé de
diviser pour mieux régner. La Wehrmacht n’était pas aussi facile
à manipuler que l’armée rouge ce qui à long terme était préjudiciable.
Hitler l’
a lui-même reconnu : « Le Führer explique encore
une fois le cas Toukhatchevski et exprime l’opinion que nous étions
absolument dans l’erreur à l’époque, lorsque nous croyions que Staline
ruinerait ainsi l’Armée rouge. C’est le contraire qui est vrai : Staline
s’est débarrassé de tous les cercles d’opposition de l’Armée rouge et a ainsi
réussi à ce qu’il n’y ait plus de courant défaitiste dans cette armée.
[...] Vis-à-vis de nous, Staline a en plus l’avantage de ne pas avoir
d’opposition sociale, car le bolchévisme l’a supprimée elle aussi au cours des liquidations
de ces vingt dernières années. [...] Le bolchévisme a éliminé ce danger à temps et peut
ainsi tourner toute sa force contre son ennemi ». Joseph
Goebbels, Journal, 8 mai 1943 ».
-Je
connais aussi certains de ses écrits. Du point de vue qualitatif, on est loin de
Marx et Lénine.
R / C’est vrai, Staline n’était pas un intellectuel, il a toujours eu ce
complexe vis-à-vis de Trotski.