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Éric Guéguen

Éric Guéguen

Le monde actuel en 20 penseurs :
 
Platon - Aristote - Lucrèce - Farabi - La Boétie - Montaigne - Spinoza - Rousseau - Hegel - Tocqueville - Nietzsche - Ortega y Gasset - Polanyi - Strauss - Arendt - Vœgelin - Villey - Dumont - MacIntyre - Lasch
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« Le citoyen typique, dès qu’il se mêle de politique, régresse à un niveau inférieur de rendement mental. Il discute et analyse les faits avec une naïveté qu’il qualifierait sans hésiter de puérile si une dialectique analogue lui était opposée dans la sphère de ses intérêts réels. Il redevient un primitif. Sa pensée devient associative et affective. »
(Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, Quatrième partie, XXI, 3 (p.346)).
 
Contact : [email protected]
Le Miroir des Peuples, éditions Perspectives Libres, 2015

Tableau de bord

  • Premier article le 05/12/2012
  • Modérateur depuis le 28/02/2013
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Derniers commentaires




  • vote
    Éric Guéguen Éric Guéguen 30 novembre 2012 14:22

    @ Machiavel :

    Vous m’avez tout à fait convaincu au sujet de l’anarchisme. Mais je vous confirme que F.C. idéalise énormément les sociétés tribales.
    Plus généralement, je remarque que de plus en plus d’anticapitalistes se tournent vers un âge rêvé et mythifié des protosiociétés, celles où l’échange n’était pas tenu comme un acte commercial, mais "sacral" pourrait-on dire (comme le fait F.C.). Lire à ce sujet ce que dit Marcel Mauss du potlatch. Eh bien je trouve ça assez drôle que, dans ce combat des modernes contre les modernes, des communautariens faces au libertariens (en gros), les premiers se tournent enfin vers l’Antiquité et son harmonie avec Dame Nature, lors même qu’ils l’ont honnie jusqu’à présent, tout comme leurs ennemis du jour, et que la pensée des uns et des autres s’est précisément constituée en opposition frontale avec la notion de nature. Mieux vaut tard que jamais, au risque de tomber dans l’excès inverse, cependant !
    Les libéraux, dans cette histoire, sont des modernes qui s’assument, les socialistes des modernes qui ne s’assument plus comme tels. Les premiers sont de faux salauds, les seconds de vrais cocus. smiley



  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 30 novembre 2012 14:10

    @ Machiavel :

    Dont acte.



  • 4 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 30 novembre 2012 12:43

    @ Isga :
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    Que vient foutre l’extrême-droite dans le débat ?
    C’est marrant, certains ont beau se donner du mal pour ménager de petites parcelles d’intelligence, de raisonnements loin des passions prépubères de la classe politique (demeurés lepénistes et mélenchonistes inclus), et il y a toujours un troll pour tout ramener à des débats stériles, des combats d’ego et des schémas simplistes.

    Un propos intelligent de votre part serait le bienvenu pour me détromper, Grand Schtroumpf.



  • 2 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 29 novembre 2012 22:09

    @ Machiavel :

    Je crois en effet que vous avez raison de considérer le "communisme" comme une reviviscence dans la pensée de Francis Cousin.
    Mais ceci confirme le paradoxe que je relevais - maladroitement semble-t-il - dans le fait d’être anarchiste d’un côté, et de se référer aux communautés antiques de l’autre, fût-ce pour y dénicher des relents communistes. Je veux dire par là qu’un anarchiste, à mes yeux, est nécessairement individualiste : "ni Dieu, ni Maître" pourrait s’étendre à aucune transcendance, aucune hiérarchie, pas le moindre empire extérieur sur soi, d’où qu’il vienne. Ce qui inclurait donc, en toute logique, aucun compte à rendre à une quelconque communauté, communauté qui, pourtant, prescrivait à chacun sa place, son rôle et ses devoirs. Peut-être Francis Cousin idéalise-t-il un peu trop les relations internes des communautés les plus reculées, pour lesquelles l’individu n’était en définitive qu’un moyen au service d’une fin commune.



  • 3 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 29 novembre 2012 17:30

    @ Machiavel :
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    Lu et écouté. Merci pour cette trouvaille que j’ai trouvée très intéressante.
    Je crois sincèrement que les seules personnes aptes à appréhender les problèmes qui nous submergent actuellement sont celles qui entreprennent courageusement la remontée des siècles jusqu’aux temps les plus reculés pour en tirer un diagnostic philosophique.
    c’est précisément le cas de Francis Cousin... même si je ne partage pas le constat qu’il en tire.
    Je n’ai malheureusement pas le temps à consacrer à une véritable critique que mériterait pourtant cette émission, mais je vais néanmoins émettre quelques remarques d’ordre général, pour pointer ce qui me semble être des manquements ou des contradictions chez l’auteur.
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    Les communautés originelles :

    Un point positif tout d’abord : la distinction fondamentale qui est faite entre "communauté" et "société". C’est passé inaperçu, mais c’est bien plus important, selon moi, que celle entre "sacral" et "sacré" qui ne m’a que moyennement convaincu (mais peut-être n’ai-je pas tout compris non plus !). "Sacral" ressortirait à un absolu immanent, "sacré" à un absolu transcendant.
    Une société est un ensemble d’individus qui n’ont en commun que leurs échanges. Une communauté est une entité organique au sein de laquelle chaque individu a sa place, son rôle, c’est un tout englobant. Une communauté est "holiste", alors qu’une société est par essence "individualiste". Une communauté est organique, une société est utilitariste, j’entends par là qu’elle ne se fonde que sur l’utilité que chacun peut tirer d’un semblant de vie commune. La communauté, elle, prime les individus. Ce qui m’amène à faire état de la première contradiction chez cet auteur : lui qui est situationniste, c’est-à-dire anarchiste, c’est-à-dire individualiste, comment parvient-il à faire la promotion des antiques communautés holistes ?
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    Deuxième souci, découlant du premier : en se référant au Néolithique, il met au jour le fonctionnement de communautés très petites, dans lesquelles, en effet, une certaine sympathie peut amener tous les individus se connaissant à une entière confiance, quasi familiale, et donc à se passer ET de l’État, ET de la monnaie. Or, rien de tel n’est possible à notre époque ! Quelle est la solution envisagée à la fin de l’entretien par Francis Cousin ? Revenir à "un monde hétérogène de sociétés homogènes" (jolie formule), parfait. Mais ce qui s’entend, en d’autres termes, par un éclatement des nations, voire des cités, pour ne plus voir pulluler à la surface du globe que des milliers, ou millions de communautés éparses, et totalement hermétiques les unes aux autres. On en vient à penser que l’auteur est convaincu que l’échange inter-communautaire est tout simplement contre-nature ! Or, c’est imparable : il était évident que des communautés voisines finiraient tôt ou tard par rentrer en contact, à échanger tant au plan matériel qu’intellectuel ou spirituel, et, bien sûr, à se prémunir du risque d’échange avec des communautés d’inconnus en instituant des normes d’échanges communes : les monnaies.
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    ... En gros, j’ai l’impression que l’auteur est tellement acharné contre le capitalisme, qu’il en vient à sacrifier à cette lutte la logique la plus élémentaire.
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    Le communisme et les références de l’auteur :
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    Il est assez maladroit, je trouve, d’user du mot "communisme" pour qualifier les proto-communautés. Marx, on aura beau dire, est un philosophe de son temps, profondément individualiste, et n’ayant rien à voir avec le holisme. Ce sont les marxistes, l’ayant mal compris ou trahi, qui s’en sont servis afin d’asseoir une idéologie - le communisme - qui se voulait holiste, mais holiste de manière artificielle, c’est-à-dire partant d’individus pour recomposer de force une communauté holiste... ce qui ne pouvait que mal se terminer.
    L’auteur paraît remonter l’histoire avec, dans les poches, les préjugés du monde moderne, ce qui dessert son propos.
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    Ensuite, les seuls philosophes qui ont grâce à ses yeux sont les présocratiques, Hegel, puis Marx. C’est un choix tout à fait étrange pour illustrer sa démarche : Francis Cousin est un anarcho-situationniste qui fonde sa vision du monde sur ce qu’en a dit Marx. Or, Marx a eu le mauvais goût de sacraliser, en quelque sorte, les ressorts socio-économiques de toute communauté, reléguant la politique, l’art, la science, la philosophie et la religion au rang de ressorts secondaires. Autrement dit, et sauf à considérer que ne sommes que des estomacs sur pattes, Marx a privilégié le fait d’avoir (données socio-économiques) sur tout ce qui pouvait nous renvoyer à l’être profond (philosophie et politique en tête). Marx n’a pas lutté contre ce que déplore Cousin, mais lui a au contraire donné son consentement.

    D’autre part, l’auteur se réfère à Parménide et Héraclite en shuntant Socrate qui, pourtant, a largement contribué à une réflexion sur l’"être", même si c’était pour signifier le besoin d’éthique et de politique. De la même manière, il zappe allégrement de nombreux penseurs à avoir planché sur la dichotomie individu/communauté et être/avoir : Saint Thomas, La Boétie, Montaigne ou Spinoza, entre autres.
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    Enfin, cerise sur le gâteau, Cousin se réfère à Hegel qui est, précisément, celui qui a mis en valeur le prochain basculement de la politique à la remorque de l’économie. Politique sans laquelle l’économie nous gouverne, et que Cousin congédie malgré tout (à la suite de Marx pour le coup), jetant le bébé avec l’eau du bain (la politique avec l’économie). Hegel n’a-t-il pas été, en outre, LE grand penseur de l’État, que notre auteur abhorre ?...

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    Pour conclure, il est intéressant de constater qu’à un nom près, le quatuor magique aux yeux de notre auteur correspond au quarteron de salopards de Karl Popper dans sa Société Ouverte : Héraclite, Platon (au lieu de Parménide), Hegel et Marx. Rappelons que Popper était, lui aussi, un individualiste convaincu, doublé il est vrai d’un capitaliste béat.

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