@Cathy
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Moi, le pape François j’ai peur de la rigidité. Je préfère un jeune désordonné, avec des problèmes normaux, qui s’énerve… car toutes ces contradictions vont l’aider à grandir. On a déjà parlé des différences entre Argentins et Français… Les Argentins sont très attachés à la psychanalyse, c’est exact. À Buenos Aires, il y a un quartier très chic, un quartier qui s’appelle Villa Freud. C’est le quartier où sont tous les psychanalystes.
Dominique Wolton : Mais ça, c’est une catastrophe. Il ne faut jamais mettre plusieurs psychanalystes ensemble, parce qu’après ils deviennent prétentieux. Cela n’empêche pas que la psychanalyse soit une des plus grandes révolutions intellectuelles et culturelles du xxe siècle ! /385/ Pape François : Mais ils ne sont pas tous pareils. Certains sont comme ça. Mais j’en ai aussi connu qui étaient très humains, très ouverts à l’humanisme et au dialogue avec d’autres sciences aussi, avec la médecine…
Dominique Wolton : Oui, bien sûr ! Quand ils sont médecins, ils sont souvent meilleurs, parce qu’ils savent ce qu’est l’art de soigner. Je le sais depuis longtemps, par mon entourage immédiat. Quand ce sont des intellectuels, en revanche…
Pape François : Mais quand ils échangent avec la science… j’en connais une par exemple, qui est très douée, une femme de qualité, plus ou moins la cinquantaine. Elle travaille à Buenos Aires, mais elle vient trois fois par an donner des cours, une semaine en Espagne et une semaine en Allemagne. C’est intéressant, elle a trouvé une façon d’enrichir l’analyse psychanalytique avec l’homéopathie et beaucoup d’autres sciences.
Mais ceux que j’ai connus m’ont beaucoup aidé à un moment de ma vie où j’ai eu besoin de consulter. J’ai consulté une psychanalyste juive. Pendant six mois, je suis allé chez elle une fois par semaine pour éclaircir certaines choses. Elle a été très bonne. Très professionnelle comme /386/ médecin et psychanalyste, mais elle est toujours restée à sa place. Et puis un jour, alors qu’elle était sur le point de mourir, elle m’a appelé. Pas pour les sacrements puisqu’elle était juive, mais pour un dialogue spirituel. Une très bonne personne. Pendant six mois, elle m’a beaucoup aidé, j’avais à l’époque 42 ans. » (Pape François, Politique et société. Rencontres avec Dominique Wolton, Paris, Éditions de l’observatoire, 2017, p. 382-386)