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Les commentaires de J.GRAU



  • 10 votes
    J.GRAU 13 juillet 2012 11:39

    Bonjour, Complottoutestcomplot.

    Je peux comprendre que vous soyez choqué par le titre - plutôt racoleur et inexact - de l’article de Bond.

    Je peux comprendre également que vous soyez choqué d’apprendre qu’il y a eu un accord entre les nazis et une organisation sioniste. Et quand une information dérange, on a envie de ne pas y croire. C’est très humain. D’où votre accusation de "complotisme" (ou de "soucoupisme"). Mais cette accusation peut se retourner contre vous, car si cette histoire de "contrat de transfert" est fausse, alors il semble bien qu’il y ait eu un complot pour y faire croire.

    Si vous consultez Wikipedia à l’article "Accord Haavara" (c’est-à-dire "accord de transfert"), vous verrez que la thèse de Black est confirmée. Je sais bien que Wikipedia n’est pas la vérité, et qu’on y trouve beaucoup d’informations fausses. Cependant, il est frappant de voir que l’article n’indique pas qu’il y ait une quelconque polémique au sujet de l’existence historique de cet accord entre les nazis et une organisation sioniste. Pour un sujet aussi brûlant, je pense que beaucoup de gens - appartenant ou non à des associations juives ou sionistes - auraient complété ou modifié l’article si celui-ci avait été une pure foutaise. A moins d’admettre que Wikipedia soit tombée aux mains d’un lobby antisioniste, ce qui serait un peu étonnant.

    Enfin, vous trouverez à la fin de l’article (que ce soit dans la version française ou dans la version anglaise) une bibliographie qui indique que Black est loin d’être isolé. A vous de vous procurer ces livres et de montrer qu’ils ne sont pas sérieux. Cela m’intéresserait beaucoup si vous écriviez un article sur ce sujet.

    Cordialement,

    J. Grau



  • 1 vote
    J.GRAU 12 juillet 2012 22:19

    Ça c’est un argument de poids ! Et d’ailleurs, six personnes ont "plussé" ce message admirable...

    Sérieusement : je pense qu’il y a suffisamment de bonnes raisons de ne pas apprécier Caroline Fourest pour sortir ce genre de sottise machiste à deux balles. Les femmes ont le droit à la parole, et je ne vois pas pourquoi on devrait leur interdire de dire autant de conneries que les hommes. C’est ça l’égalité des sexes !



  • 2 votes
    J.GRAU 31 août 2011 10:01

    En admettant que Jack Lang soit juif, en quoi ceci explique quoi que ce soit ???



  • vote
    J.GRAU 31 juillet 2011 23:00

    Erratum

    Au deuxième paragraphe, j’ai écrit "on ne sait trop commun", au lieu de "on ne sait trop comment".

    Sinon, je voulais revenir une dernière fois à la distinction entre monisme et dualisme. Je ne pense pas que les monistes soient des gens qui refusent toute distinction entre le réel et l’apparence. Pour Epicure ou Démocrite - phiolosophes monistes et matérialistes - il y a bien une différence entre les apparences et la réalité vraie. Les apparences semblent nous montrer que la matière est omniprésente et continue, alors que la réalité (pour Démocrite et Epicure) est discontinue : elle est constituée de particules invisibles se mouvant dans le vide. De manière générale, je crois que pratiquement tous les philosophes (à part Nietzsche, peut-être, et encore....) ont admis que certaines apparences peuvent être trompeuses.

    Ce que dit Benoît Schneckenburger, c’est que les monistes refusent l’existence d’une réalité transcendante, une réalité au-delà du monde. C’est assez vrai en général : aussi bien Spinoza que Hegel, Marx ou Nietzsche sont monistes au sens où il n’y a pas une réalité derrière le monde de l’expérience, un agent inaccessible à l’esprit humain et qui tirerait les ficelles. Inversement, quelqu’un qui est dualiste aura tendance à croire en l’existence d’une réalité transcendante. Pour un cartésien, seul un miracle divin peut "expliquer" l’existence de l’homme, ce mélange de la carpe (l’âme) et du lapin (le corps). Dieu (au sens d’un être supérieur, extérieur au monde et incompréhensible à la raison humaine) est le deus ex machina de beaucoup de philosophies dualistes. Comme le dit Hegel, il est le caniveau dans lequel se déversent les contradictions de la philosophie.



  • vote
    J.GRAU 31 juillet 2011 22:44

    Merci d’avoir pris la peine de répondre à mon message. Je ne sais pas si tu liras celui-ci, car 5 jours ont passé, mais je vais quand même essayer de répondre à tes questions et remarques.

    Pour comprendre la différence entre monisme et matérialisme, je pense que l’exemple de Spinoza est utile. Spinoza a lu Descartes et s’en est inspiré, mais il lui reproche d’avoir une philosophie incohérente. Pour Descartes, il y a dans la réalité deux principes indépendants et irréductibles l’un à l’autre : la pensée et l’étendue (c’est-à-dire la matière). La nature est matérielle, Dieu est pure pensée, et l’homme est - on ne sait trop commun - une union entre un morceau de matière (le corps) et une substance purement spirituelle, l’âme. Avec Descartes, on a une philosophie typiquement dualiste, puisqu’elle prétend expliquer la réalité à l’aide de deux principes radicalement différents. Pour Spinoza, ce point de vue est irrecevable. Pour lui, il n’y a qu’un seul principe : Dieu, c’est-à-dire la Substance, c’est-à-dire la Nature, c’est-à-dire la totalité de ce qui est. Ce Dieu a une infinité d’attributs - de propriétés essentielles - mais nous n’en connaissons que deux : la pensée et l’étendue. L’homme est donc à la fois pensée et matière, et on ne saurait réduire l’un à l’autre. En fait, ce sont deux aspects d’une seule et même réalité. On ne peut dire (comme on tendance à le faire les idéalistes) que la pensée met le corps en mouvement. On ne peut dire non plus (comme le font les matérialistes) que la pensée est simplement le résultat de processus matériels. Pour Spinoza, le corps et l’âme n’agissent pas l’un sur l’autre : ils agissent ensemble, ils ne font qu’une seule et même réalité. On voit donc ici, à travers cet exemple, qu’un philosophe peut être moniste (non dualiste) sans être matérialiste.

    On pourrait également prendre l’exemple de Berkeley qui, avec des arguments qui étaient loin d’être stupides, rejetait purement et simplement l’existence de la matière. Pour lui, la matière n’est qu’une idée abstraite, qui ne correspond pas à l’expérience concrète que nous avons du monde. C’est une invention des scientifiques et des philosophes. Avec Berkeley, on a une philosophie ultra idéaliste, et pourtant moniste - dans une certaine mesure, cependant, car elle fait intervenir un Dieu transcendant.

    Au sujet de Marx, il est possible que je l’aie présenté de manière trop schématique. Il faudrait que je le lise (car je suis loin d’avoir tout lu) et que je relise ce que j’ai déjà lu. De toute manière, c’est toujours une lecture stimulante.

    Enfin, au sujet des motivations humaines, et en particulier de la classe bourgeoise, je crois qu’il y a à la fois un désir de conservation et un désir d’outrepasser toute limite. Ce mélange était sans doute plus visible dans d’autres catégories sociales ou à d’autres époques. Si nous considérons la noblesse féodale, ou même celle de l’Ancien Régime, on peut voir qu’elle était mue à la fois par le désir de consolider sa puissance matérielle et par le désir de montrer son détachement à l’égard des contingences matérielles. Les nobles faisaient des guerres ou des mariages pour accroître leurs fortunes. Mais cela faisait aussi partie de leur mentalité de risquer leur vie et de dilapider leur fortune dans des fêtes somptueuses. Pour expliquer ce genre de comportement, je ne suis pas sûr qu’une théorie matérialiste, même très raffinée comme celle de Marx, soit suffisante.

    Avec la bourgeoisie, c’est évidemment autre chose qui est en jeu. Cette classe, contrairement à la noblesse, tirait son orgueil de sa prudence, de sa vertu d’"économie". La "science" appelée "économie" est d’ailleurs une discipline qui a été taillée sur mesure pour la classe bourgeoise. On pourrait donc penser que des théories matérialistes sont tout à fait pertinentes pour expliquer le comportement des bourgeois. Seulement il y a dans cet appétit effréné de richesses quelque chose qui s’apparente à ce que les Grecs appelaient l’ubris, la démesure. Même si les grands bourgeois ont cessé d’imiter les anciens nobles, même s’ils ne mettent plus en jeu leur vie dans des duels, ils semblent -pour certains d’entre eux en tout cas - prêts à prendre beaucoup de risques pour accroître leur puissance.
     
    Bien entendu, il y a aussi là-dedans des effets de système. Par exemple, les fonds de pension ou de placement se font concurrence, et c’est pourquoi ils proposent des taux de rendement complètement délirants. Mais la structure économique n’explique pas tout. Il y a derrière la dérégulation financière une volonté politique de mettre fin aux règles les plus élémentaires de la prudence. J’y vois là comme une ivresse comparable à celle des nobles de la fin de l’Ancien Régime, qui continuaient à faire des fêtes somptueuses sans voir l’approche de la Révolution (alors que Rousseau avait bien vu, lui, que les inégalités sociales finiraient par engendrer des explosions de violence).



  • 1 vote
    J.GRAU 26 juillet 2011 07:41

    J’ai encore un peu continué la vidéo. Le résumé de la philosophie de l’histoire de Hegel est un morceau d’anthologie : "l’Esprit, avec un grand E. Quand Hegel considère que quelque chose est important, il met une majuscule". Le conférencier, malgré son nom à consonance germanique, n’a visiblement aucune notion d’allemand. En allemand, on met des majuscules à TOUS les noms, importants ou pas. Il semble qu’il y ait ici une confusion entre Hegel et ses traducteurs.

    Plus excusable est le contresens concernant le jugement porté par Hegel sur le matérialisme. Hegel avait en fait le plus grand respect pour Démocrite et Epicure. Seulement, pour lui, toute philosophie est un idéalisme - conscient ou inconscient. Le matérialisme est un idéalisme qui s’ignore. Cela peut paraître absurde, bien sûr, mais si on y réfléchit, c’est à l’aide de la pensée que nous déterminons les caractéristiques de la matière : espace, figure, masse, etc. Cela ne signifie pas que les choses matérielles, pour Hegel, n’aient aucune réalité objective. Son idéalisme n’est pas celui de Berkeley. Seulement, il n’y a pas pour Hegel de séparation radicale entre l’être et la pensée : tout ce qui est, même ce qui ne pense pas, est pensable et trouve sa vérité, son accomplissement dans la pensée. Sans doute mon résumé est-il approximatif. Tout ce que je voulais dire, c’est qu’il est facile de ridiculiser une pensée difficile : il suffit pour cela de ne pas la comprendre et de lui faire dire ce qu’elle ne dit pas.



  • 1 vote
    J.GRAU 26 juillet 2011 07:09

    J’ai provisoirement arrêté la vidéo. Non qu’elle ne m’intéresse pas - au contraire - mais il y a là-dedans un certain nombre d’approximations qui m’agacent.

    Le conférencier (peut-être par fidélité à Marx ?) fait une équivalence entre matérialisme et monisme, et entre idéalisme et dualisme. Or, cela ne va pas de soi du tout. Platon, qui est en effet idéaliste, n’a jamais vraiment dit qu’il y avait un monde des Idées derrière le monde matériel. Ca, c’est une lecture qui a été faite après coup. 

    Plus probant encore est le cas de Hegel (dont Marx s’est d’ailleurs inspiré). Hegel, manifestement, est un auteur idéaliste. Mais il n’admet absolument pas l’existence d’un monde transcendant. Son Dieu n’a aucune réalité en-dehors de l’esprit humain. Par ailleurs, il n’y a pas chez Hegel de dualité absolue entre la matière et l’esprit, contrairement à ce que pensait Descartes. L’idéalisme de Hegel est donc un monisme.

    Quant à Spinoza, il est abusivement rangé parmi les matérialistes sous prétexte qu’il était moniste. En réalité, pour cet auteur, la matière n’est pas plus importante que la pensée, et celle-ci ne se réduit pas à celle-là. Matière et pensée sont deux côtés d’une seule et même réalité (Dieu, ou la Substance, ou encore la Nature). Le matérialisme, au sens strict, consiste plutôt à vouloir réduire la pensée à un phénomène matériel, ce que ne fait jamais Spinoza.

    Dernière chose : je pense que la pensée de Marx est très utile pour nous rappeler quelles sont les conditions matérielles de la vie humaine (travail, échanges, inventions techniques, organisation sociale de la production et des échanges, etc.). Il est utile également pour mettre à nu les mécanismes de l’exploitation capitaliste, qui sont trop souvent masqués par les idéologies bourgeoises. Mais on peut se demander s’il n’est pas un peu simpliste de vouloir réduire tout le processus historique à une dynamique matérielle. Le capitalisme, par exemple, ne saurait s’expliquer par de simples besoins matériels. Si la classe bourgeoise cherche à s’enrichir toujours plus, si elle encourage le progrès scientifique et technique, ce n’est pas seulement pour conserver son existence, pour répondre à des besoins matériels déjà existants : c’est plutôt pour accroître indéfiniment sa puissance. Il y a, à la source des révolutions industrielles et de la société moderne, des tendances qui ne sauraient se réduire à des besoins matériels : désir de gloire, de prestige, désir d’avoir un pouvoir infini, etc. On peut d’ailleurs noter que ce genre de désir, sous des formes très diverses, apparaît dans n’importe quelle société humaine.



  • 5 votes
    J.GRAU 25 juillet 2011 13:04

    Je ne suis pas très expert en matière de franc-maçonnerie, sujet qui ne m’intéresse pas particulièrement. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a plusieurs loges, et qu’elles n’ont pas toutes la même idéologie et ne sont pas forcément fréquentées par les mêmes gens. François-Xavier Verschave, qui a écrit beaucoup sur la Françafrique et a dirigé l’association Survie, ne pointait jamais la franc-maçonnerie dans son ensemble, mais la Grande Loge Nationale Française, qui regroupe en son sein un certain nombre d’hommes d’Etat français et africains. Une telle loge a par ailleurs été soupçonnée de tremper dans plusieurs affaires financières. Quant à la loge à laquelle a appartenu le principal suspect des attentats en Norvège, il est possible qu’elle soit un repaire d’extrémistes racistes. A vérifier.



  • 2 votes
    J.GRAU 19 juillet 2011 16:30

    Erca,

    Je cite le premier commentaire, qui a été abondamment "plussé" :

    "Faisons en sorte que ça change !!


    Commençons par supprimer toutes ces associations de merde qui nous pollues !"

    C’est à ce commentaire, et à d’autres du même acabit que j’ai pu lire sur AgoraVox, que je me référais plus haut.


  • 4 votes
    J.GRAU 19 juillet 2011 15:03

    Que l’expression "racisme anti-blanc" soit surtout employée par le FN ou ses sympathisants, cela me paraît très probable. C’est d’ailleurs très dommage. Je pense qu’il faut combattre toutes les formes de racisme, d’autant qu’elles s’entretiennent mutuellement : le racisme anti-maghrébin ou anti-noir entretient le racisme anti-blanc, et vice-versa. SOS-racisme, par peur de faire le jeu du FN, minimise le racisme anti-blanc, mais il ne se rend pas compte qu’il perd ainsi sa crédibilité ou ce qu’il en reste.

    Est-ce à dire qu’il faille interdire de telles associations ? Non. On n’a pas jamais interdit le FN, malgré les déclarations ouvertement racistes de Jean-Marie Le Pen dans les années 90. Je ne vois donc pas pourquoi il faudrait interdire des associations anti-racistes, même si elles ont beaucoup de défauts. C’est cela la démocratie, entre autres : accepter l’existence de discours qu’on n’aime pas. Le message de juluch, et d’autres semblables que j’ai pu lire sur ce site, me fait penser qu’un certain nombre de sympathisants du FN ne sont pas de grands amis de la démocratie...



  • 1 vote
    J.GRAU 25 juin 2011 11:39

    Une femme "ne doit être que courtoisie et douceur"... J’ai peut-être mal compris ce que vous dites, mais j’ai l’impression que vous faites l’éloge de la docilité féminine. Si on n’est que doux, si on n’est pas un minimum offensif, cela veut dire qu’on est incapable de se lancer dans un vrai débat. Cela veut donc dire que les femmes ne doivent pas faire de politique, par exemple. Si la plupart des femmes adoptent ce point de vue, alors il n’est pas très étonnant qu’elles soient encore si inférieures aux hommes alors qu’elles ont conquis l’égalité des droits !

    Je précise que je suis un homme, et que moi aussi j’aime la douceur féminine. Mais je considère aussi que les femmes sont d’abord des êtres humains, et qu’à ce titre elles ne peuvent se permettre d’être QUE douces.



  • 3 votes
    J.GRAU 25 juin 2011 10:47


    "Bobo" : l’arme de destruction massive quand on veut discréditer des gens qui contestent l’ordre établi. Il se trouve, effectivement, que les "bourgeois" (ce qui ne veut pas dire les millionnaires) sont surreprésentés dans les milieux contestataires, et notamment parmi ceux qui vont voir des documentaires confidentiels comme ceux de Pierre Carles. Mais ce n’est pas parce qu’on est relativement privilégié socialement qu’on n’a pas le droit de critiquer les injustices sociales ou qu’on est forcément un hypocrite. Le système économique et éducatif actuel est fait de telle sorte que ceux qui sont le mieux armés pour le critiquer sont aussi - sauf exceptions - ceux qui ont eu la chance de naître dans une famille avec un fort capital culturel. Pierre Carles - comme les "bobos" avec lesquels il discute, sans doute - est d’ailleur le premier à s’en désoler.

    Evidemment, il faut reconnaître que ces "bobos" ont une circonstance aggravante : ils sont bien éduqués. Moi, je pensais que c’était plutôt pas mal, d’être bien éduqués. Je pensais aussi, au vu de mon expérience, qu’on pouvait appartenir à un milieu populaire et être bien éduqué... Mais bon, tout le monde peut se tromper.

    Autre chose : je ne pense pas que Pierre Carles faisait un cours de révolution. Au contraire, il fait un constat d’impuissance. Peut-être son but est-il, à court ou à long terme, de participer à un mouvement révolutionnaire, mais il est assez lucide pour voir que ce mouvement n’a pas commencé.

    Bref, je ne vois pas en quoi Carles serait "détestable". Fatigué, un peu déprimé, sans doute, mais plutôt sympathique et courageux. Pour ma part, j’aimerais bien que tous les journalistes soient aussi "détestables" que lui.



  • 30 votes
    J.GRAU 5 juin 2011 13:40

    Malheureusement, Pastori, je crois que les interventions de Naulleau (et autres grands prêtres de la télévision) méritent un article. Les opinions de ce monsieur n’ont sans doute pas grand intérêt, mais elles ont un impact sur la population, vu l’audience de l’émission où il officie. Il est donc salutaire de les réfuter, et c’est d’ailleurs ce que fait brillamment l’auteur de l’article.



  • 10 votes
    J.GRAU 4 juin 2011 23:11

    Très amusant !

    En gros, vous dites au témoin : "T’es vraiment con, si tu as pensé que les policiers grecs seraient gentils avec les manifestants. Fais comme moi, reste bien tranquille. Laisse la police faire son travail. Ne bouscule surtout pas l’ordre établi. Et surtout ne te plains pas si on te châtie d’avoir osé réclamer quoi que ce soit".

    Malheureusement, des gens comme vous sont très nombreux. J’ai peur que l’oligarchie n’ait encore de beaux jours devant elle...



  • 3 votes
    J.GRAU 28 mars 2011 10:54

    A Juluch

    Désolé de vous contredire, Juluch, mais c’est Soulmanfred qui connaît mieux l’histoire que vous. C’est vrai que les médias, aujourd’hui, parle surtout de mai 68 comme d’un mouvement étudiant (incarné par quelques icônes omniprésentes comme Cohn-Bendit). Mais ce fut aussi un grand mouvement populaire, et ouvrier en particulier. Voici ce que dit Wikipedia (entre autres sources) :

    En France, ces événements prennent cependant une coloration particulière car d’importantes manifestations d’étudiants sont rejointes à partir du 13 mai 1968 par la plus importante grève générale de la Ve République, dépassant celle survenue en juin 1936 lors du Front populaire[1]. Elle paralyse complètement le pays pendant plusieurs semaines et s’accompagne d’une recherche effrénée de prise de parole, d’une frénésie de discussions, de débats, d’assemblées générales, de réunions informelles dans la rue, à l’intérieur des organismes, des entreprises, des administrations, des lycées et des universités, des théâtres, des maisons de jeunes ou encore des maisons de la culture



  • 9 votes
    J.GRAU 1er mars 2011 11:46

    Le FN est très fort pour récupérer des voix auprès des milieux populaires. Mais est-il aussi "social" qu’il le prétend ? J’ai quelques doutes.... "Economiquement de droite, socialement de gauche" disait le papa Le Pen en 2002. Toute l’imposture est là, et je ne crois pas que les choses aient fondamentalement évolué avec l’arrivée de la fille aux commandes du FN.



  • 1 vote
    J.GRAU 30 novembre 2010 22:44

    Je suis d’accord avec Bender. L’initiative de cette votation n’est qu’une manoeuvre démagogique qui n’aura sans doute pas d’effet notable sur la criminalité en Suisse. Et ce qui est malheureux, c’est que des eurotechnocrates fachos prennent prétexte de ce genre de votation pour dire que la Suisse est trop démocratique - comme si les "élites" européennes étaient nécessairement moins xénophobes que les simples citoyens.
     
    Bientôt on supprimera définitivement ce qui reste de la démocratie en disant qu’elle peut mener au nazisme (j’ai souvent entendu cette bêtise). Rappelons que si Hitler est arrivé au pouvoir en 1933, c’est en grande partie parce que les "élites" bourgeoises et catholiques du Zentrum ont voulu faire un pacte avec le diable. Sans l’appui de la droite classique, les nazis n’auraient pas eu la majorité parlementaire et Hitler ne serait pas devenu chancelier.

    Pour terminer, je crois que la démagogie, qu’elle soit ou non xénophobe, vient moins d’un excès de démocratie que d’un manque de démocratie. En Europe comme dans beaucoup de pays du monde, on a tendance aujourd’hui à désigner comme boucs émissaires les étrangers et les minorités ethniques ou religieuses. Pourquoi cela ? Parce que l’oligarchie politique, financière et médiatique fait des ravages économiques et sociaux, et que les gens ne sont pas encore assez lucides ou courageux pour la renverser. C’est tellement plus facile de s’attaquer à un bouc émissaire...



  • vote
    J.GRAU 19 novembre 2010 11:26

    Je suis en grande partie d’accord avec les analyses de Michéa, mais avec toutefois d’importantes réserves. D’abord, sa critique du slogan du NPA ("Tout est à nous") me paraît faiblarde. Un slogan est forcément simplificateur et imprécis, il ne saurait résumer adéquatement une pensée digne de ce nom. On ne peut donc pas réfuter le trotskysme sur une simple formule. En plus, je crois que Michéa n’interprète pas bien ce slogan. Le "nous", ici, ne renvoie pas à une collection d’individus égoïstes et capricieux, mais à un ensemble de gens soucieux de l’intérêt général. Surtout, ce slogan n’a de sens que parce qu’il oppose les travailleurs aux capitalistes. L’idée, c’est que les richesses sont produites par les travailleurs, et qu’ils doivent refuser d’être expropriés par les capitalistes. Dans des manifestations, j’ai souvent entendu des anticapitalistes chanter cette chanson : "Tout est à nous, rien n’est à eux. Tout ce qu’ils ont ils l’ont volé". C’est à cette chanson que se réfère sans doute le NPA, non à la mentalité libérale ni à l’esprit infantile et consumériste de notre temps. Je précise que je ne suis pas adhérent du NPA.

    Dernière chose. Michéa cite cette phrase de Rousseau sur les philosophes qui aiment les Tartares lointains pour se dispenser de faire du bien à leurs voisins. Mais Michéa lui-même me semble parfois encourir ce genre de reproches. Dans une note de bas de page de son livre L’empire du moindre mal, il s’en prend au Réseau Education Sans Frontières, qu’il accuse de faire le jeu du capitalisme libéral et mondialisé. Or,si des gens s’opposent à l’expulsion de familles étrangères, c’est parce qu’ils sont scandalisés de voir leurs voisins traités comme des criminels. C’est au nom de sentiments humains, et non au nom d’une idéologie libérale et mondialiste qu’ils vont jusqu’à cacher des sans papiers. Par ailleurs, il serait absurde de penser qu’un gouvernement comme celui de Sarkozy cherche à lutter contre la mondialisation et la mise en concurrence des travailleurs. S’il expulse des étrangers, ce n’est pas du tout pour s’opposer à de méchants patrons mondialistes, mais pour complaire à une partie de son électorat. Ces expulsions ne changent pas grand chose à la situation économique des travailleurs français ou en situation régulière.



  • 11 votes
    J.GRAU 8 novembre 2010 16:42

    Je trouve Mélenchon un peu inégal. J’approuve la plupart de ses propos, mais ce qu’il dit sur Mitterrand et la Chine manque de clarté. Il donne l’impression d’avoir un attachement irrationnel à la figure de Mitterrand, alors même que ce dernier a mené une politique à bien des égards contraire à celle que le parti de gauche veut promouvoir. Quant à la Chine, il aurait pu dire plus rapidement et plus clairement qu’on est parfois obligé de faire alliance avec un pays exécrable sur le plan social et sur le plan du régime politique.

    En tout cas, toutes ces vidéos sur Mélenchon me donnent envie de lire son bouquin.



  • 9 votes
    J.GRAU 2 novembre 2010 15:11

    Je n’ai pas regardé jusqu’au bout ce montage, parce que j’avais l’impression qu’il ne m’apprenait pas grand-chose. Il est assez connu que beaucoup d’hommes politiques, intellectuels et journalistes actuels ont été gauchistes autour de 68. Rien d’étonnant à cela : ils étaient jeunes à l’époque, certains avaient encore des idéaux. Et ceux qui’ n’avaient pas vraiment d’idéaux ont pu se servir de ces idéologies, qui avaient le vent en poupe, pour leurs ambitions personnelles. Je pense ici à Kouchner, qui avouait dans sa jeunesse être un nouveau Rastignac.

    Je crois qu’il serait beaucoup plus intéressant, pour comprendre ce qu’a été vraiment mai 68, de se détourner de ces figures ultra-médiatiques et de voir cette tentative de révolution comme un phénomène de masse. A ce sujet, je recommande de lire un très bon livre de Kristin Ross, Mai 68 et ses vies ultérieures, dont on trouvera un bref compte-rendu ici.