On peut se tutoyer entre pseudonymes, mais bon si tu préfères vouvoyer c’est comme tu veux.
Si t’avais été plus loin que ta psychanalyse du mot "choqué" tu verrais que j’ai mis les deux passages qui posent problème. Bien sûr que non ça n’a rien de républicain de s’adresser aux "non juifs", c’est de s’adresser à tous les humains, en particulier les Français, qui l’est. Je ne vois pas ce qu’il y a de subjectif là-dedans. Alors si on le lit comme un dialogue privé Valls/Dieudonné ça passe, mais si on considère que Dieudonné s’adresse non pas à Valls mais à ses millions de visionneurs, soit à n’importe qui, ben je ne peux pas accepter le fait qu’il ne parle qu’aux non juifs.
T’as pas l’air d’être dans une démarche de dialogue sur le sujet, malgré ton extrême politesse on dirait des arguments de politicards (ceux qui esquivent le sujet pour attaquer l’adversaire ad hominem). Hors je ne me pose pas en adversaire mais j’enfile les habits de divers visionneurs pour me poser en contradicteur comme en partisan.
Ok j’ai affaire à un robot, tu veux une description scientifique de ma réaction ? Oui "choqué" n’est pas le bon mot, ma mâchoire n’est pas tombée et mon pouls ne s’est pas accéléré, concrètement j’étais en attente d’un mot également pour les juifs, pour un peu nuancer les propos et ne pas les exclure, pour refuser l’amalgame de Valls, et j’ai été déçu au point de ne pas juger cette vidéo recommandable car trop ambigüe, voire à me poser des questions sur son auteur qui accepte de jouer sur le terrain et avec les règles de l’adversaire. Est-ce qu’on peut arrêter de parler de moi et parler plutôt de la vidéo et de son effet sur les curieux qui pourraient la regarder, ou est-ce qu’il faut que je me justifie encore sur 30 pages ? Si tu n’as pas les capacités intellectuelles et humaines pour comprendre le malaise d’accepter de parler de "juifs vs non juifs", passe à autre chose, c’est pas grave.
Y’a pas de réponse simple, j’ai répondu, si tu ne veux pas comprendre je n’y peux rien. Je fais mon petit mea culpa là : il faut savoir que lorsque je regarde quelqu’un parler sérieusement, je me pose toujours comme méfiant et contradicteur, pour tester les arguments inverse. J’ai donc logiquement regardé la vidéo de Dieudonné, non pas comme un adepte qui suit son gourou (c’est comme ça qu’ils nous insultent, je veux leur donner tort) mais comme le meilleur contradicteur (argumentant) de Dieudonné que je connaisse, par exemple Elisabeth Levy dont j’ai lu le dossier sur Causeur, qui est à la fois plutôt critique sur les dérives dictatoriales de la France et de l’UE, mais également sur ce que disent Dieudonné et Soral (sans tomber dans la diabolisation trop bête et méchante).
Maintenant pour vous répondre et comprendre, j’ai fait la démarche inverse (je suis taré, oui oui). Je viens de me taper cette compilation d’1h45 sur Soral parlant judaïsme, talmudisme et sionisme. Maintenant, avec le cerveau d’un Qurtis (car je comprends et valide la plupart du raisonnement de Soral), j’ai revu la vidéo de Dieudonné, et plus rien ne m’a choqué.
Bilan : nous ne parlons pas des mêmes personnes. Vous, Valls, Dieudonné, parlez des "Juifs de France", ceux qui se définissent Juifs avant tout, et de sang plutôt que de religion. Moi je parle des "Français de confession juive", c’est à dire des gens ayant intégré nos valeurs, tout en allant à la synagogue le shabbat... bref en étant juif. Le problème c’est que le mot est le même, "Juif", pour désigner deux opposés, sachant que l’un drague l’autre au nom de ce mot.
Je critique tout de même la démarche de Soral de chercher à prouver quelque chose en tirant des passages bibliques de leur contexte. Un coup il dit qu’on peut interpréter ça comme on veut, de façon spirituelle ou de façon tribale (politique quoi), un autre coup c’est lui qui s’en sert d’argument en l’interprétant de la pire façon. Je lis l’Ancien Testament depuis tout petit et je n’ai jamais lu ces divers passages comme des exemples à suivre ou des messages à en tirer. Alors peut-être que c’est parce que le message du Nouveau Testament domine (aime ton ennemi, tend l’autre joue, aimez vous les uns les autres [Avlula], etc.), étant donné d’ailleurs que j’ai toujours été choqué par ces diverses tueries, le passage terrible où le premier roi (Saul) se fait maudire parce qu’il n’a pas exterminé femmes et animaux jusqu’au dernier... Bon. Clairement y’a un avant et un après Jésus et le Pardon. Je peux concevoir que le judaïsme, soit le christianisme tronqué de ce message essentiel d’amour et de pardon, puisse être malsain. Mais un Français, fusse-t-il de confession juive (ou même de sang juif s’il admet l’aspect héréditaire tout en n’étant pas religieux), intègre de toute façon des codes et valeurs... chrétiens, même s’il attend toujours un Messie, le message est universel, tant pis si on pense que Jésus n’est pas le bon, ou même si on ne croit pas du tout. Donc je maintiens que ça n’a pas de sens de s’adresser aux non-juifs et que ce dialogue a exclu malencontreusement les Français de confession juive, qui ne sont appelés que par un des deux camps, celui avec des valeurs incompatibles aux leur mais avec une étiquette commune revendiquée, ce que je regrette profondément. Toutefois avec le recul je n’avais pas de raison de m’alarmer comme je l’ai fait, c’était disproportionné.