• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Joe Chip

Joe Chip

Cet auteur n'a pas encore renseigné sa description

Tableau de bord

Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 0 2438 0
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0


Derniers commentaires




  • 5 votes
    Joe Chip Joe Chip 26 avril 2015 04:09

    La déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne porte pas obligation d’assister le "genre humain". Sur ce plan nous vivons davantage sous l’empire de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 qui, tout en étant inspirée par la précédente, évacue certains points fondamentaux relatifs à la souveraineté et à la nation qui venaient équilibrer les droits relatifs à l’individu - devenu "être humain" ou "personne humaine" dans le nouveau texte. Ce texte propose des définitions génériques et abstraites qui tranchent avec le style concis et rigoureux de la déclaration de 1789, dont la rédaction a été inspirée par les grands philosophes du droit : Montesquieu, Rousseau, Jefferson...

    Il suffit de comparer les articles pour s’en rendre compte :

    Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. (1789)

    Art. 1er. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. (1948)

    On est passé des "hommes" aux "êtres humains". On a ajouté la valeur de la "dignité" qui n’a rien d’universelle ni d’absolue. Quant à la conscience... quel sens juridique les rédacteurs de 1948 donnent-ils à ce mot ? On a effacé la référence aux "distinctions sociales" qui surlignent et tempèrent l’égalité en droits. On a remplacé la notion d’utilité commune et réciproque, qui est chose concrète, pour "l’esprit de fraternité", qui n’engage à rien sinon aux bons sentiments humanitaires.

    Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.(1789)

    Art. 2.
    1.Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
    2.De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté. (1948)

    Là, on a d’un côté l’énumération précise des droits fondamentaux énoncés par la déclaration de 1789, et de l’autre un verbiage inepte qui énumère non plus des droits imprescriptibles mais des différences que le texte se propose d’effacer par un coup de balai juridique : dimension tout à fait étrangère à la déclaration de 1789.
    La seconde partie contient déjà en germe la négation de la souveraineté politique et, accessoirement, la situation tragique des migrants créée par la mondialisation.

    Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. (1789)

    Art. 3. Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
    Art. 4. Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.
    Art. 5. Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
    Art. 6. Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.
    Art.15. Tout individu a droit à une nationalité.
    (1948)

    Après avoir affirmé les droits imprescriptibles de l’homme, la déclaration de 1789 précise que "l’essence" de la souveraineté réside dans la Nation. En trois lignes le texte a donc établi les éléments suivants qui s’enchaînent logiquement :

    - les hommes sont égaux en droits (art1)
    - le but de la cité est de protéger et garantir ces droits (art2)
    - la souveraineté politique réside dans la nation (art3) 

    Au contraire, le texte de 1948 ne définit aucun cadre politique commun et inverse complètement la logique du texte de 1789 : ce n’est plus la nation qui garantit l’application des droits individuels, mais la nation qui, dans son principe, procède essentiellement de l’individu ("tout individu a droit à une nationalité"), formidable retournement sémantique doublé d’une aberration juridique qui ouvre la porte à tous les abus que nous connaissons aujourd’hui.
    La déclaration de 1948 se contente d’énumérer des droits en pagaille qui ne correspondent à rien et qui ne sont d’ailleurs appliqués nulle part (même les USA torturent quand ça les chante).
     
    La révolution française, c’est les droits de l’homme ET la nation ; pas l’un ou l’autre, pas l’un sans l’autre. Il y a donc une différence fondamentale avec le "droit-de-l’hommisme" et la logique humanitaire abstraite qui imprègne le texte de 1948, qu’on présente à tort comme l’héritier de la déclaration de 1789 alors qu’il s’en éloigne sur des points tout à fait cruciaux.

    Zemmour doit savoir tout cela.



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 25 avril 2015 02:13

    @la mouche du coche

    Sauf que je ne parlais pas de conflits de classe, et qu’utiliser l’expression "dépasser un conflit" ne fait pas de moi un marxiste. La dialectique existait avant Marx.

    Pour le reste, ton propos me semble absurde, car on ne peut raisonnablement assigner à aucun être conscient le fardeau de revivre indéfiniment les conflits du passé, sauf à vouloir le maintenir dans un état de névrose constitutif. Excuse-moi mais je n’ai aucune envie de revivre une guerre avec l’Allemagne qui "constituerait" mon identité, un peu à la manière de ces maghrébins qui entretiennent une haine viscérale à l’égard de la France (et autres) sans rien connaître à l’histoire de la colonisation ou de la décolonisation.

    Je suis heureux pour ma part que le général de Gaulle soit allé noblement dire à la jeunesse allemande en 1963 qu’elle représentait la nouvelle génération d’un grand peuple, qu’elle n’était pas comptable des atrocités commises par leurs parents, et qu’il leur appartenait désormais de mettre pacifiquement leur génie au service de l’humanité : voilà, c’est cela dépasser les conflits du passé, et de Gaulle n’était pas marxiste, simplement réaliste et pragmatique.

    Ce que tu proposes, c’est ni plus ni moins qu’une institutionnalisation du ressentiment (que Nietszche associe aux faibles) et l’entretien sans objet d’une rivalité mimétique absurde et nihiliste.

    Cette pensée est très "islamiste". L’histoire ne progresse jamais à rebours.,



  • 5 votes
    Joe Chip Joe Chip 24 avril 2015 14:51

    @Wyrd

    Malheureusement les pédagogistes profitent du conflit dialectique stérile entretenu par les pseudos-traditionnalistes et les progressistes - les uns étant obsédés par les autres dans un rapport de rivalité mimétique - pour imposer leur vue cohérente de la France qui est : pas de France.

    Résultat : Ô suprise ! Le christianisme médiéval dégage des programmes, et l’apprentissage des Lumières aussi. J’invite tous les participants sincères de ce site à méditer sur ce point. Exit Jeanne d’Arc, dehors Jean-Jacques... comme quoi ce dualisme autour de 1789 est totalement superfétatoire !

    C’est merveilleux, nous nous autodétruisons dans la joie en réinventant en permanence les conflits du passé que nous devrions nous attacher au contraire à dépasser. Mais allez expliquer cela aux idiots du village, les Soral, les Sigault, les Fourrest qui n’ont de cesse de nous proposer une réactualisation mortifère des grilles de lecture du passé.



  • 10 votes
    Joe Chip Joe Chip 24 avril 2015 14:24

    Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre des règlements de compte et des tentatives de "putsch" au sein de la FAPEC, je vous le demande. 

    Quant à la réconciliation©™ on va peut-être arriver à passer à autre chose, non ? Ah, pardon on parle cette fois de la "vraie" réconciliation parce qu’avant, forcément, c’était la "fausse"... punaise, il y a plusieurs marques de réconciliation concurrentes, pas facile, il faudrait faire un comparatif.

    Et il va falloir m’expliquer pourquoi je dois me réconcilier avec des gens avec lesquels je suis pas fâché, sachant que je n’ai aucune envie de me réconcilier avec des rappeurs haineux et des salafistes timbrés.



  • 3 votes
    Joe Chip Joe Chip 23 avril 2015 16:34

    @Gollum

    D’ailleurs dans ses Mémoires il fustige les francs-maçons en les accusant de traîtrise -

    un tas d’imbéciles qui s’attablent pour faire bonne chair et exécuter quelques folies ridicules 

    - description qui correspond plus ou moins à l’état de la franc-maçonnerie actuelle : petits gueuletons, corruption, lubies sociétales.

Voir tous ses commentaires (20 par page)

Les thèmes de l'auteur


Publicité


Publicité


Palmarès

Publicité