• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Les commentaires de maQiavel



  • 1 vote
    maQiavel maQiavel 31 décembre 2019 17:54

    @Conférençovore

    « Comme d’hab : "tout est relatif" »

    ------> Non, tout n’est pas relatif mais tout le monde n’évalue pas de la même façon. Et le fait est que ceux qui font subir une domination ne l’évaluent pas comme ceux qui la subissent. C’est aux colonisés d’évaluer si cette colonisation était aussi géniale que ça et non aux colonisateurs. Et le verdict est sans appel, ceux qui ont subi la colonisation française l’ont détesté et l’ont rejeté au point de lutter à mort pour s’en émanciper. Et aujourd’hui ils la considèrent encore majoritairement comme une agression. Voilà le fait le plus important.

    « Bien sur que si. Il se mesure en IDH, en nombre et qualité des infrastructures, en niveau de corruption, en espérance de vie, en TX de mortalité infantile, en TX d’alphabétisation, etc ».

    ------> Ce n’est pas parce que ces paramètres se mesurent objectivement ( et encore, il y’aurait beaucoup à dire) qu’ils constituent des paramètres objectivant un bienfait. On peut très bien estimer que le développement est une mauvaise chose, notamment parce qu’il intègre le PIB qui est l’expression d’une croissance matérielle infinie et destructrice de l’environnement mais aussi des relations sociales. Parenthèse, il y’a tout un site que je trouve excellent, même si je ne suis pas d’accord avec tout, qui explore cette perspective de long en large.

    Il existe des tas de critiques comme celles-là qui existent y compris venant de grands intellectuels occidentaux. L’alphabétisation, Platon déjà la rejetai, et on retrouve beaucoup de gens dans les sociétés traditionnelles qui considèrent qu’elle a été une catastrophe pour la transmission orale des traditions. Quant à l’augmentation de l’espérance de vie et à la diminution de la mortalité, on peut aussi considérer que ça pose problème pour la première concernant le sens qu’on donne à l’existence et la seconde concernant la surpopulation. Quant à la corruption, je me demande bien comment tu peux évaluer que les pays colonisés étaient plus corrompus avant la colonisation.

    Bref, il n’y a aucun critère objectivement positif dans tous ce que tu as cité. Toi tu considères que c’est positif mais c’est tout, c’est ton point de vue personnel.  

     « Ce que je note c’est que les descendants d’Algériens sont, en partie, ultra haineux envers les Français alors qu’ils n’ont vécu aucune domination et que ces derniers n’en ont jamais rien eu a cirer de leur trou. »

    ------> On pourrait en dire autant vis-à-vis des Chinois et des Coréens sur les Japonais. Et à une certaine époque, on pouvait en dire autant des Français vis-à-vis des allemands, il existe encore dans certaines familles des gens qui haïssent toujours les allemands au plus haut point, la germanophobie de Todd ou de Rougeryon à coté c’est du pipi de chat. Le revenchisme, ce n’est pas un truc de tribus africaines smiley , donc pour l’histoire des standards tribaux qui nous sont étrangers on repassera. Il existe aussi des Russes et des juifs qui détestent les allemands et on peut continuer comme ça longtemps avec les exemples.

    Bien sûr que tous ces cas sont normaux vu l’historique. On n’a pas besoin d’avoir subi personnellement les affres d’une domination pour ressentir de la haine, la mémoire collective ça existe. Tu m’étonnes à ne pas comprendre un fait anthropologique aussi élémentaire. Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal mais l’humain fonctionne comme ça depuis des millénaires, tout simplement. C’est normal parce que c’est la norme, tout simplement.  smiley

    « Écrire tout et son contraire... »

    ------> Non, ce n’est pas parce qu’on refuse de tomber dans l’ethnomasochisme qu’on doit forcément valoriser le colonialisme. On n’est pas obligé de passer d’une carricature à une autre. Il est normal que les colonisateurs soient haïs mais ce n’est pas pour ça non plus que ceux qui descendent d’un peuple colonisateur doivent se culpabiliser, ce qui est fait est fait et on ne peut plus revenir en arrière.

    Par ailleurs, si la France n’exerce aujourd’hui aucune domination dans le cas spécifique de l’Algérie, elle exerce toujours une domination sur de nombreuses autres anciennes colonies, ça s’appelle le néocolonialisme. On ne va pas refaire l’histoire de la françafrique et des réseau Foccart, si  smiley  ? Et ce n’est pas parce que je dis ça que je pense que la France est responsable de tous les maux de ces pays, il faut savoir raison garder et conserver le sens de la nuance. 



  • vote
    maQiavel maQiavel 31 décembre 2019 15:17

    Ah oui, il y’a aussi l’énorme carotte du « Ouééé mééééé le développement c’est objectivement bien parce que les décolonisés ne détruisent pas les infrastructures héritées de la colonisation une fois décolonisés, ils utilisent les téléphones, les médocs et toussa  » smiley . Ça c’est l’un des arguments les plus stupides qu’il soit et qui dénote d’une grande inculture politique et anthropologique.

    Politique car c’est ne pas comprendre que ce qu’on appelle le développement économique est aujourd’hui l’un des principal facteurs de puissance. Et la puissance est la seule chose qui permet d’échapper à la servitude dans notre système international. Les peuples qui font le choix de ne pas prendre la voie du développement économique sont voués à être dominé par d’autres. Donc bon gré mal gré, tous les pays du monde doivent faire ce choix, pas parce que c’est objectivement mieux mais pour pouvoir simplement survivre dans ce système international impitoyablement compétitif. Les tribus d’Amazonie dont je parle plus haut par exemple finiront tôt ou tard par se faire absorber, qu’elles le veuillent ou non, c’est comme ça, elles sont trop faibles pour pouvoir se défendre.

    Anthropologique car c’est ignorer que le développement économique et technologique refaçonne les sociétés humaines au point qu’ils conditionnent intégralement la reproduction matérielle de l’existence. On ne peut pas demander aux descendants des tribus amazoniennes qui ont été assimilés de force aux sociétés modernes de revenir à leur mode de vie ancestral alors qu’ils ne connaissent plus que la modernité, qu’ils ont perdus les savoirs et que l’environnement dans lequel leurs ancêtres évoluaient a été totalement transformé. Beaucoup ont été acculturé au point de ne même plus parler leur langue. Ces personnes ne sont simplement plus capables de vivre comme le faisaient leurs anciens. Et ce n’est pas que l’Amazonie, on retrouve ce phénomène partout, y compris en Europe, particulièrement au XIX siècle.



  • vote
    maQiavel maQiavel 31 décembre 2019 14:44

    Sinon, ce qui est terrible chez les droitards d’occident, en plus de leur ethno-suprématisme, ce sont leurs observations simplistes à courtes vues. Ils estiment à l’instant t qu’il existe des différences de développement économique entre les peuples et en déduisent systématiquement qu’elles sont nécessairement à des différences de capacité intrinsèques en occultant les contextes historiques, les interactions internationales et les enjeux géopolitiques. Et encore une fois, la plupart reviennent sans cesse sur l’étude biaisée de Richard Lynn sur le QI des populations qui a pourtant été mainte fois déconstruite dans la littérature scientifique mais qui est leur bible et dont ils font une vérité absolue, le modèle déterministe par excellence. Et bizarrement, ces mêmes gens qui aiment parler des différences entre les peuples s’offusquent lorsqu’on leur dit que l’occidental est spécifiquement impérialiste et colonialiste, là ça devient du racisme, puisque selon eux tous les peuples sont impérialistes et colonialistes. C’est vraiment du différentialisme à géométrie variable : on est différentialiste quand on veut s’attribuer des critères positifs pour se valoriser (« on est plus intélligent que les autres ») mais quand il s’agit de traits négatifs, tout d’un coup on devient universaliste ( « ouéééé mééééé tous les peuples ont déjà pratiqué le colonialisme et ceux qui ne l’ont pas fait, c’est simplement qu’ils n’en avaient pas les moyens » smiley ).

    En ce qui me concerne, je crois qu’entre ethno-suprématisme et ethno masochisme, il existe un grand espace pour la nuance et la complexité. 

    Pour ceux qui s’intéressent vraiment à la question du développement économique, je leur conseille le livre d’Erik Reinert « Comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres  ». Cette analyse d’histoire économique est un véritable chef d’œuvre.



  • vote
    maQiavel maQiavel 31 décembre 2019 14:42

    @Conférençovore

    « Sinon, oui, la colonisation a eu des aspects positifs dont jouit encore l’Algérie d’aujourd’hui, c’est une réalité »

    ------> Quelle réalité ? On revient à ma métaphore du violeur qui explique que ses kidnappings ont eu un effet positif et qui décréterait que c’est LA réalité mais bizarrement quand on pose la question aux jeunes filles, elles ne sont pas de cet avis. La réalité de l’agresseur et du dominant n’est pas celle de l’agressé et du dominé.

    Le fait est qu’il n’existe pas de critères objectifs à l’évaluation d’une domination, ils ne peuvent qu’être subjectifs. Le choix même du critère du « développement » est déjà une question de subjectivité ( celle du dominant). Comme il n’existe pas de critères objectifs à l’évaluation d’une domination, j’estime que c’est à celui qui la subit de l’évaluer. Et il me semble que les algériens ( comme tous les peuples colonisés par la France et d’autres ) ont fait le choix politique de se battre contre la colonisation et c’est parce qu’ils l’ont estimé néfaste. C’est tout ce qui compte. A partir de là, ce débat n’a plus lieu d’être. 

    Ça me fait penser à ce qui se passe actuellement en Amazonie où l’Etat brésilien essaie d’intégrer de force des peuples autochtones à la société brésilienne en estimant que cela leur serait bénéfique ( bien que les motivations profondes soient ailleurs, dans l’extraction des ressources). Mais ces peuples ne veulent pas et se battent pour continuer à vivre comme ils l’ont toujours fait. Ils n’en ont rien à foutre des infrastructures, des progrès médicaux et autres, ils souhaitent simplement persister dans leur être et vivre selon leurs valeurs et ne considèrent pas ce qu’on nomme avec condescendance « le développement » comme un objectif à atteindre. Et les descendants de ces peuples en voudront à mort à l’Etat brésilien s’il les « civilise » de force et c’est tout à fait normal.

    « Ce qui est grotesque c’est, en 2019, de continuer d’essayer de culpabiliser les Français dans leur ensemble alors que l’écrasante majorité n’a rigoureusement aucun lien avec cette histoire »

    ------> Ce qui est marrant aussi c’est que lorsqu’il s’agit de colonisation, il ne faut pas culpabiliser les Français dans leur ensemble mais lorsqu’il s’agit d’immigration ou de terrorisme, ceux qui sont contre la généralisation s’y adonnent allègrement en parlant des immigrés et des musulmans en général et en tournant en dérision ceux qui ne veulent pas faire d’amalgame. C’est à géométrie variable cette histoire d’amalgame. Soit.

    Le point est le suivant : tu découvres aujourd’hui qu’il y’a un prix à payer à la domination ? Bah oui, le prix à payer, c’est la haine. Depuis au moins la révolution néolithique, les Etats qui ont constitué des empires ont été haï par ceux qu’ils ont dominé. Ce n’est pas quelque chose qui date d’aujourd’hui. On retrouve dans l’antiquité des textes qui expriment une haine profonde des romains aux quatre coins de l’empire, il y’a un livre très intéressant à ce sujet qui montre que l’idéalisme autour de l’empire romain n’a émergé que très tardivement après son effondrement. Les Daces pour ne prendre cet exemple ne se sont pas dit « Oh c’est super, les romains nous ont construit les routes et les aqueducs smiley », ils détestaient les romains du plus profonde de leur être et avaient fait de ceux tombés au combat en leur résistant des martyrs.

    Aujourd’hui encore, des peuples d’Asie en veulent énormément aux japonais et il y’a énormément d’incidents diplomatiques à cause de la repentance vis-à-vis des l’impérialisme nippon du début du siècle passé. Les chinois eux-mêmes ont vécu la domination occidentale comme quelque chose qui les a profondément marqués et les élites chinoises sont toujours revanchardes.

    On retrouve d’innombrables exemples historiques à toutes les époques. C’est simplement humain. Ça ne veut pas dire qu’il faut se repentir éternellement encore une fois, moi je suis contre, ce qui est fait est fait et on ne peut pas revenir en arrière. Mais ce n’est quand même pas compliqué de comprendre que les anciens colonisés aient de la haine envers les anciens colonisateurs, surtout si ces derniers exercent encore une domination sous d’autres formes.



  • vote
    maQiavel maQiavel 31 décembre 2019 14:35

    @guepe

    Merci pour ce développement historique, tu m’épargne un pavé. Je ne voulais pas parler spécifiquement du cas algérien car je sentais que j’allais être trop long, donc j’ai préféré parler de la colonisation en général mais je souscris à l’ensemble de ton post. 



  • 4 votes
    maQiavel maQiavel 30 décembre 2019 21:39

    Pour parler de la colonisation française en général ( et pas spécifiquement du cas algérien), ce qui est drôle, c’est que c’est la gauche qui a fait la colonisation (rapide raccourci mais passons en vitesse) et que ce sont des droitards aujourd’hui qui la défendent.

    Les défenseurs de la colonisation et du soi-disant rôle positif du colonialisme me font penser à des défenseurs de violeurs en série qui kidnappent des petites filles dans la rue, les séquestrent et les violent quotidiennement et qui se justifient « oué mé on leur a quand même appris à lire, à écrire, à calculer, et en plus on les a bien soignées et nourries ces ingrates » smiley . C’est un peu à ça que me font penser les gens qui disent « oué mé on leur a apporté des infrastructures ». Il faut savoir que les défenseurs de l’esclavage pendant la traite négrière avaient la même logique : la traite permettait selon eux de sortir les nègres de leur sauvagerie et de gouter aux bienfaits de la civilisation smiley .

    La question est la suivante : qui donne les critères pour évaluer les bienfaits d’ une relation de domination ? Le dominant ou le dominé ? L’agresseur ou l’agressé ? Et dans le cas de la colonisation, le colonisateur ou le colonisé ? En ce qui me concerne, pour évaluer la pénibilité ou les bienfaits d’une domination, je donne priorité à celui qui subit et non à celui qui fait subir. Et bizarrement, on constate que les colonisés, dans leur grande ingratitude, ont la fâcheuse tendance à se battre contre le colonialisme pour se libérer de la main bienveillante des colonisateurs. Comme c’est étrange smiley . Pourquoi sont-ils si méchants ? smiley

    En ce qui me concerne, le débat sur ces histoires de rôle positif s’arrête là. Cela ne veut pas dire que je sois pour l’éternelle repentance mais selon moi ceux qui en inversent la logique et en sont presque à réclamer des remerciements des anciens pays colonisés, alors qu’ils se sont libérés de leurs conquérants au prix de leur sang, sont encore pires. En étant obsédé par la repentance et la haine de soi et en en prenant le contre pied, ces droitards deviennent de sacrés caricatures. 



  • 2 votes
    maQiavel maQiavel 30 décembre 2019 21:26

    Entretien très intéressant. Le contraste entre le niveau des posts et cet entretien est effarant.  smiley

    La phrase « La France n’est pas l’amie du peuple algérien » que Collon a très bien expliqué, est une évidence, non ? Depuis quand les Etats et leurs classes dirigeantes prennent pour amis des peuples étrangers ? Déjà que la plupart du temps, ces entités traitent leur propre peuple comme des ressources (pour ne pas dire du bétail). Toute personne au fait de la doctrine réaliste des relations internationales sait que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts, c’est au niveau de la lapalissade là, étonnant que ça fasse encore débat.  smiley

    D’ailleurs il n’est pas question que de l’Algérie dans la vidéo mais de la Bolivie, du Venezuela, de la Lybie etc et des stratégies des puissances impérialistes pour s’emparer des ressources de ces pays. Et il est évidemment question de l’intégration des médias dans ce dispositif et de liberté d’expression.



  • vote
    maQiavel maQiavel 27 décembre 2019 16:33

    @tobor

    « Privilège de la communauté », j’imagine que vous parlez du CRIF ? Pour ne pas faire de confusion avec nos concitoyens juifs qui, dans leur grande majorité, vivent leur vie sans rien demander à personne, je parle du CRIF comme d’un réseau. De toute façon, dans le sens où j’utilise et comprend le mot « communauté », LA communauté juive n’existe pas. 



  • 2 votes
    maQiavel maQiavel 27 décembre 2019 14:48

    Pour en savoir plus sur ces fameuses accusations d’antisémitisme à l’encontre de Corbyn, je recommande ces deux articles :

    « Le Parti travailliste est-il vraiment un repaire d’antisémites ?  » et « Antisémitisme, l’arme fatale » dont on parle dans la vidéo.



  • 8 votes
    maQiavel maQiavel 27 décembre 2019 13:46

    Sinon, comme d’habitude, la tactique de prédilection des réseaux communautaristes consiste à s’amalgamer aux catégories d’individus qu’ils prétendent représenter mais qu’ils ne représentent aucunement en réalité. Ainsi, en s’attaquant à ces réseaux, on s’attaque forcément à ces catégories de personnes.  Là on a un cas d’école : s’attaquer au CRIF, c’est s’attaquer aux juifs ( alors que la très grande majorité de nos concitoyens juifs ne se sentent pas représenté par cet organisme).

    Bien évidemment, on trouve toujours des crétins qui tombent dans le piège et qui par exemple mettent en accusation « les juifs » à cause des agissements du CRIF. Mais le pire, c’est qu’ensuite, ces réseaux communautaires sont les premiers à se plaindre d’amalgame. En réalité ces crétins sont leurs meilleurs alliés. 

    Ca ne se limite pas au CRIF, cette manipulation est utilisé par tous les réseaux communautaires, c’est devenu un classique.



  • 2 votes
    maQiavel maQiavel 27 décembre 2019 13:24

    Se rendent-ils seulement compte qu’ils amènent de l’eau au moulin des délires des obsédés du grand complot juif ? Si j’étais parano, je penserais que c’est fait exprès. 



  • vote
    maQiavel maQiavel 26 décembre 2019 23:44

    En tous cas, les personnes qui se décrivent comme chrétiennes ont besoin du christ ( bon, on retrouvera certainement des personnes qui se décrivent chrétienne mais qui estiment qu’elles n’en ont pas besoin mais les poissons volants ne font pas la majorité du genre).

    Les autres personnes font ce qu’elles veulent et tout va bien. 



  • vote
    maQiavel maQiavel 26 décembre 2019 23:33

    -Concernant le décret sur le regroupement familial de 1976

    Il y’a beaucoup de fantasmes qui circulent dessus notamment chez les pseudo-identitaires. Des fantasmes qui ont été créé en grande partie par les déclarations des politiciens eux-mêmes pour des raisons électoralistes et politiciennes. Non, ce n’est pas en l’an de grâce 1976 qu’apparaît subitement le principe de regroupement familial. Celui-ci a toujours été pratiqué de manière chaotique. Jusqu’en 75, un résident des anciennes colonies pouvait résider en France un temps sans visa (oui oui !) s’il avait un français sur place pour se porter garant de son sort durant le laps de temps autorisé. Ça s’est terminé avec toutes les batteries de loi sur l’immigration qui arrivent en 76 (car ce n’est pas que la directive du regroupement familial qui sera concerné).

    De manière tout à fait officielle, l’immigration de peuplement débute... en 1945. Avec les décrets de de Gaulle sur l’immigration en métropole d "indigènes" des colonies. L’objectif affirmé au moment de la publication de ces décrets étant de redonner du dynamisme à la démographie française après l’occupation. Il y’a bien évidemment eu les fameuses" commandes" de travailleurs immigrés. Dans les années 60 par exemple, le gouvernement français s’adressait directement à des gouvernements d’anciennes colonies en leur demandant d’envoyer "200 salariés pour les usines Peugeot", pour ne prendre que cet exemple. Mais cette immigration de travail n’a jamais représenté autre chose qu’une portion très réduite de l’immigration. Le décret de 1976 n’invente rien en termes de pratique mais met fin à l’anomie et durcit les conditions d’installation.

    Donc il ne faut pas croire que la fin de l’immigration de travail en 1974 et le regroupement familial de 1976 a transformé l’immigration saisonnière de travail en immigration permanente d’installation, déjà en en 45, on combine immigration de peuplement et d’emploi et à partir de 74, on cesse peu à peu l’immigration de travail. Et l’objectif du décret sur le regroupement familial, en plus de réglementer la pratique, était d’éviter l’exode des capitaux : il fallait encourager la main d’œuvre immigrée à consommer sur place plutôt qu’à fuir au bled avec le pécule accumulé.

    Maintenant, observez bien ce graphique et voyez si l’immigration s’est mise à exploser suite au regroupement familial comme le répètent à tue-tête les politiciens et les pseudo-identitaires : https://www.cjoint.com/doc/19_12/ILxnpIJvPii_43648597-10216655039951468-2750878505288859648-n.jpg



  • vote
    maQiavel maQiavel 26 décembre 2019 23:30

     Géopolitique profonde » (GP) explique que les pays européens et notamment ouest européen sont les plus généreux avec les migrants parce que l’Europe est la première région d’accueil en se basant sur les données statistiques de 2005.

    Déjà , c’est une très bonne chose d’avoir fait la distinction entre « réfugiés » et « migrants ». Parce que si on ne devait parler que des premiers, 84 % d’entre eux à travers le monde vivent dans des pays en voie développement et non dans les pays riches. Cependant, les réfugiés ne représentent qu’environ 10 % des migrants internationaux. Et effectivement, en 2017, l’Asie et l’Europe sont les deux continents qui rassemblent le plus de migrants internationaux sur leur sol, respectivement 80 et 78 millions, soit 61 % des migrants. L’Amérique du Nord occupe la troisième position avec 58 millions de migrants internationaux sur son sol.

    Seulement, il faut préciser ceci : l’Europe est la région de naissance du deuxième plus grand nombre de migrants (61 millions), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes (38 millions) et l’Afrique (36 millions).

    En d’autres termes, l’Europe est peut-être la première région d’accueil mais c’est aussi la seconde région de départ des migrants juste après l’Asie. On est loin de la vision des pseudo-identitaires selon laquelle les migrants seraient majoritairement des crevards de bougnoules et de bamboulas (je ne dis pas que c’est l’idée que GP voulait faire passer, je dis simplement que cette précision sur l’origine des migrants est importante si on veut mettre les choses en perspective), l’Afrique est le continent d’où les migrants partent le moins, les migrants les plus nombreux sont asiatiques et européens. Pour le dire encore autrement, si l’UE formait un seul pays, la part des immigrés diminuerait sensiblement, puisque les ressortissants d’un autre pays de l’Union n’en feraient plus partie. Cela permet de voir sous un autre jour cette fameuse "générosité" vis-à-vis des migrants.

    Source : l’INED, « Les migrations dans le monde ».



  • vote
    maQiavel maQiavel 26 décembre 2019 23:28

    Vu la forme de l’exposé, je pensais tomber sur une vidéo pleine de raccourci, de simplifications et de corrélations hasardeuses faite sur mesure pour pseudo-identitaires en poussée aigue de bougnoulite et de bamboulite mais ce n’est pas le cas, le gars a vraiment travaillé le sujet ( en s’inspirant principalement de la revue conflit dont je suis aussi un habitué).

    Cela dit, il y’a tout de même beaucoup de choses à redire. Je ne vais aborder que deux points ( il pourrait y en avoir beaucoup plus mais je serais déjà trop long avec ces deux-là).

    Je précise qu’à titre personnel je suis pour une immigration zéro, c’est une question qui devrait selon moi se traiter par référendum et le cas échéant , je voterai évidemment pour un arrêt total de l’immigration.

    Sur l’impact économique en lui-même, je suis dubitatif car je vois plusieurs signaux contradictoires. Et pour cause, contrairement à une idée reçue, l’économie n’est pas une science exacte, tout dépend des objectifs politiques qu’on définit.

    L’immigration constitue effectivement à court terme un cout mais selon certaines études, ces dépenses publiques sont plus que compensées par les gains économiques induits par ces mêmes migrants. Des chercheurs du CNRS ont compilés 30 années de statistiques de l’OCDE et d’Eurostat pour en arriver à cette conclusion

    Géopolitique profonde dit que les immigrants occupent des emplois peu qualifiés et que cela se fait au détriment des travailleurs autochtones peu qualifiés mais certains pourraient lui répondre que les migrants du sud sont en réalité plus nombreux à accepter des professions délaissées par ces natifs peu qualifiés. C’est comme le paradoxe de l’œuf et de la poule, difficile de dire qui est dans le vrai.

    Bref, sur le cout économique, je ne sais pas.



  • 1 vote
    maQiavel maQiavel 14 décembre 2019 20:55

    Il faut lire aussi son discours contre la guerre prononcé à la Société des Amis de la Constitution, le 2 janvier 1792 qui est l’un de ceux que je préfère. Le mec a anticipé d’une décennie la dictature et les guerres napoléoniennes. 



  • vote
    maQiavel maQiavel 14 décembre 2019 20:47

    @wendigo
    Si on se passe des Etats, elles deviendront les Etats puisqu’elles en assureront la fonction. C’est d’ailleurs une idée qui germe à la Silicon Valley en ce moment … 



  • vote
    maQiavel maQiavel 14 décembre 2019 20:44

    @QAmonBra
    Un de ses grands discours. 



  • 3 votes
    maQiavel maQiavel 14 décembre 2019 20:43

    Le travail de Jean-Clément Martin de déconstruction des mensonges dont on affabule Robespierre est toujours très intéressant à écouter.

    Merci du partage.



  • vote
    maQiavel maQiavel 14 décembre 2019 20:35

    @Conférençovore

    « Pourquoi écris-tu mes réponses à ma place ».

    ------> Ok, je pensais que la réponse était évidente mais soit. Donc : est ce que tu veux qu’on fasse un examens gynécologique systématique pour empêcher les femmes excisées de s’installer en France ? 

    Je l’ai dit, je suis contre l’immigration donc être pour ou contre l’immigration n’est pas la question ici. Je comprendrai que la pratique de l’excision te préoccupe puisqu’en France c’est un crime mais je ne comprends pas pourquoi c’est spécifiquement l’arrivée spécifique de femmes excisés qui te pose problème. Une africaine noire non excisée vaut mieux qu’une africaine noire excisée même si elles viennent du même pays ? Si la réponse est non, je ne vois pas pourquoi c’est spécifiquement l’arrivée de femmes excisés qui est problématique.

    « on peut se rassurer en se disant qu’on est meilleurs que les Guinéens mais la France n’est pas un pays en voie de développement ».

    ------> Mais je n’ai jamais dit ici que les objectifs sécuritaires que la France devrait atteindre devrait être celui d’un pays en voie de développement ( quoique beaucoup de ces pays ont un indice de sécurité bien meilleurs que de nombreux pays développés). Je dis que cette histoire d’une montée de l’insécurité durant ces dernières décennies est fausse. Mais on peut très bien se fixer pour objectif d’avoir le meilleur indice de sécurité au monde, je n’y vois aucun problème, mais ce n’est pas parce qu’on se fixerait un tel objectif qu’il faut se construire le mythe d’une France qui était aussi sécurisé que la Corée du sud avant les années 70.