Y’a un autre principe sympa, c’est le titre du programme FdG, "l’humain d’abord". Non pas "le fric d’abord", "la dette d’abord", "l’Europe d’abord", "la France d’abord", "le chômage d’abord" etc. Donc déjà y’a adhérence au titre, ensuite faut voir ce qu’on y met.
Voilà c’est bien ce que je pensais, t’as un principe, basé sur une série d’étiquettes, moi j’ai un autre principe, si un type a déjà eu l’occasion de faire de la merde, il ne repasse pas, on lui dit de partir avec un gros crachat dans la figure (Sarko m’a fait peur, comment a-t-il remonter si haut ? Les gens sont cons !). Je ne voterai donc pas pour Marine, et en 2018 on se retrouvera ici pour pleurer parce qu’elle fera n’importe quoi aussi - non je plaisante, en tant que sympathisant UPR je dois croire qu’elle ne dépassera pas les 20%.
Je ne suis pas sympathisant FdG, je les suis juste parce qu’il y a les gens de gauche dedans, donc j’aimerais qu’ils aient un digne représentant. Et les vrais reproches que je fais à Mélenchon c’est d’être atlantiste et anti-démocrate. Pas de nous avoir fait éliminer Sarko.
Le problème de la Merluche est qu’il ne veut
ni sortir de l’UE ni de l"€. Encore de l’esbroufe électoraliste, comme
quand il a appelé à voter Flamby au second tour de la présidentielle. Rho tu vas pas t’y mettre, espèce de fanatique de l’UPR :p Le problème de Mélenchon c’est surtout qu’on ne lui pose jamais les bonnes questions, précises, pour qu’il lève les ambiguïtés et fasse un choix tranché. Parce qu’il dit quand même qu’en gros l’UE doit aller se faire foutre, on n’y obéit plus, et comme on est la France, on va se sentir obligé de nous écouter pour faire "une autre Europe", des travailleurs. Quand il nous déballe ça, à la va vite, faudrait que quelqu’un lui demande clairement : donc cette construction actuelle, concrètement, on l’abandonne ? On en sort ? Article 50 ou pas ?
Pareil pour l’euro, faudrait sortir les bons arguments : l’euro est trop fort pour nous, mais il est adapté à l’Allemagne (ou trop faible pour eux). On fait quoi, on sacrifie les pays qui ont besoin de cet euro fort, et on se fait plaisir, en le baissant ? On se fait la guerre pour savoir qui décide ? Ou on constate que c’est débile, ça ne peut pas marcher, et on revient aux monnaies nationales comme tout le monde ?
Quant à Hollande, excuse-moi mais je l’ai déjà dit 100 fois, en face y’avait le président sortant, donc y’avait pas d’alternative. Mélenchon dit "deuxième tour on élimine", donc on a plus voté contre Sarkozy que pour Hollande, va falloir faire évoluer cet anti-mélenchonnisme primaire. Tout comme si en 2017 y’a Hollande / Le Pen, pas moyen qu’on réélise la catastrophe précédente, donc par défaut on vote contre lui. Parce que quand tu fais n’importe quoi pendant 5 ans, si en plus t’y retournes, c’est carrément le summum de la connerie. Voilà pour la vision de Mélenchon. Mais si t’as une meilleure idée, comme par exemple les avoir à l’usure en leur faisant faire 2 mandas de trahison où, rouges de honte et de plus en plus menacés par notre colère, ils se fassent dessus et craquent à un moment, bah ça me parait sympa, mais je ne miserais pas gros là-dessus.
Oui j’ai bien compris que tu parles "du" N.O.M. et non pas "d’un", je connais le projet. J’ai en tête aussi des tas d’extraits (minuscules) de gens qui emploient l’expression "nouvel ordre mondial", on en fait un gros mot, sans savoir de quoi ils parlent exactement. "Ah, il est pour le nouvel ordre mondial !" => t’es sûr ? C’est juste un cours d’esprit critique niveau 1. Quand on voit à Jour de Colère le nationaliste dire que l’extrême gauche est mondialiste, euuuh, non.
Le fait que tu te prétendes hors du clivage gauche / droite te range du
côté de la droite. Il y a un intérêt politique à nier ce clivage. C’est pas ce que je nie. Faisant partie des "99%", des "pauvres", des "exploités" (même si je suis plutôt dans le haut du panier), je suis naturellement à gauche sur les questions politiques et sociales. La droite, presque toujours au pouvoir depuis qu’elle a coupé la tête du roi, ne nie pas le clivage gauche/droite, mais l’a redéfini ! Donc je nie totalement le clivage actuel qui fait qu’à peu près 50% des pauvres votent à "droite" et 50% à "gauche" (et 100% contre leur intérêt en fait). Le clivage est entre peuple et classe dirigeante, quel que soit le parti. Cette classe, c’est une poignée de gens, avec leurs collaborateurs, et une formidable machine à formatage et résignation que sont les médias et l’éducation nationale, qui font disparaitre complètement les questions sociales du paysage, qui crée des individualistes incapables de réfléchir socialement (j’entendais ce matin des lycéens parler de gagner au loto, que le premier truc qu’ils feraient c’est de planquer leur pognon en Suisse pour ne pas payer d’impôt... et effectivement à aucun moment dans tes études, on ne t’apprend comment fonctionne la solidarité, les "acquis" sociaux, etc.).
Pourtant au final on se retrouve tous exploités, et on manifeste sur la dégradation sociétale ou sociale. Or, pour cliver, on dit que ce sont des manifs de droite ou de gauche (alors que globalement l’UMP se fout bien des dégradations sociétales, et le PS des dégradations sociales). Je suis pourtant persuadé que ces combats sont complémentaires, d’ailleurs je n’entends que des arguments défendant l’exploité des deux côtés. Voilà pourquoi j’aimerais que ces deux manifs, ces deux combats, ne fassent qu’un, et qu’une fois pour toute on re-sépare le pouvoir économique du pouvoir politique, c’est infiniment plus important que de se taper dessus pour savoir si le parti des ouvriers c’est le FdG ou le FN. Les gens réfléchissant à "droite" (sous-entendus dans les partis "de droite") doivent faire un pas vers les autres, pour comprendre en quoi il est important d’avoir des protections sociales, des machins garantissant le droit d’existence indépendamment de l’activité, et les gens qui réfléchissent à "gauche" doivent faire un pas vers les autres pour s’intéresser à ce qu’est un humain, ce qu’est la morale, à quoi ça sert de sacraliser certaines notions comme la famille, pour s’opposer à la marchandisation de tout et n’importe quoi, etc. Et quand on aura fait ça, on pourra réunir pour de bon la classe des exploités face aux dominants.
La classe sociale dominante n’a aucun intérêt à la démocratie, elle a
besoin au contraire du pouvoir politique pour pouvoir exercer sa
domination. Les milices antifa se disent bien à "l’extrême-gauche" non ? Pourquoi s’en prendre aux portes-paroles du projet le plus démocratique qu’on connaisse, qui est de commencer à faire écrire les règles du pouvoir par les gens ordinaires (sur le plan économique) ? Au lieu de dire "c’est la faute aux gauchistes" ou "c’est la faute aux fachos", y’a mieux à faire non ? D’où l’incrustation des CC dans les manifs diverses.