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Guit’z

38 ans, Paris.
Curiosité pour le commentaire en général. D'où ma sympathie pour AV ;)

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  • 1 vote
    Guit’z 5 juillet 2013 01:57

    @ Micnet

    Une dernière chose pour ce soir : je crois quand même que le plus intéressant dans l’œuvre de Tocqueville, consiste moins dans le scepticisme étonné que lui inspire l’Amérique, que dans le scepticisme hautain - nobiliaire - que lui inspire la démocratie. Comme si Tocqueville, esprit enthousiaste, aventurier, juvénile "for ever", pressentait dans l’égal enrôlement social de tous comme un dispositif politique idéal pour servir la méga-machine. Tocqueville a cette vision, d’un pouvoir politique englouti dans la technocratie. Vous connaissez cette citation fameuse : "je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans répit sur eux-même pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres. Etc." L’auteur vise la démocratie et pourtant l’on sent bien qu’il parle de cette autre chose - que j’appelle la méga-machine. Je dirais que : l’homme démocrate est un rat qui tourne sans répit dans la roue de la fortune ; et quand il se repose il ne faut pas le déranger ni dans ses plaisirs ni dans son sommeil...
    Personnellement, c’est le Tocqueville aristocratique et méfiant quant aux vertus libérales que le marxiste que je suis préfère - par osmose tragique, si je puis dire... Celui qui, en décembre 1848, lorsque pour la première tous les Français furent appelés aux urnes, précède en carrosse sa domesticité tout ébahie...
    Vous pensez bien que mon amour de ce Tocqueville-là, réactionnaire osons le mot, ne plait à personne parmi les miens - les radicaux de la révolution -, tant il parle à mes délicieux camarades royalistes !



  • vote
    Guit’z 4 juillet 2013 23:58

    @ Micnet :

    Vous êtes québécois ?



  • 1 vote
    Guit’z 4 juillet 2013 23:58

    @ Micnet

    Nous ne sommes donc pas seuls au monde, ni vous ni moi. Quelques lectures et quelques intuitions communes sont des poignées de main dans le temps.
    Ayant pas mal blablaté aujourd’hui, je vais m’arrêter là...
    Et lisez le Traité de l’amour fou, de Clouscard : si vous n’êtes pas bluffé, je promets de vous rembourser !

     smiley



  • 1 vote
    Guit’z 4 juillet 2013 22:46

    @ Micnet

    Concernant le fond du débat sur le libéralisme, je suis bien d’accord : seul le gauchiste imbécile et/ou manipulateur ose assimiler le bourgeois puritain d’hier au bourgeois narcissique d’aujourd’hui. En effet, certains « bourgeois » (terme devenu flou) ont bien pris le coche de l’économisme global ; d’autres pas (je suis moi-même issu d’un tel milieu, aisé et catholique… mais intellectuel plutôt qu’hédoniste).

    Tout ce que vous dites est juste, mes quelques contributions sur ce fil vous convaincront de notre commune perception des choses, quels que soient nos prismes analytiques. Ce que vous appelez une « société individualiste et antilibérale à la fois », c’est ce que moi j’appelle une société (pré)fasciste : « le fascisme, c’est la fusion de l’Etat et des corporations », dit Mussolini, inventeur du concept et qu’il faut donc croire sur parole. Soit une société qui ne parle plus que d’argent, et où la classe au pouvoir garde la liberté pour elle. Pour y avoir un peu réfléchi, comme vous m’invitez à le faire, je dirais que c’est par le fascisme qu’est levé le paradoxe que vous pointez : le fascisme est la synthèse de l’enculisme comme science et de la médiocrité comme morale… En somme : les peuples moribonds font dans le petit caporal à slip cradingue… (L’historien allemand du nazisme Ernst Nolte insiste sur la « médiocrité morale » des Allemands dans les années 20/30 – et de façon autrement plus convaincante – sociologiquement étayée – qu’Annah Arrendt décrivant, sous les traits d’Eichmann à Jérusalem, la « banalité du mal »).

    Un petit commentaire perso : je suis chaque jour plus étonné de constater combien Michel Clouscard, depuis qu’il est mort, sort peu à peu d’un injuste anonymat eu égard à son génie prophétique. Tout le monde le cite chez les anti-systèmes, de Michéa à l’Action Française ! Figurez-vous que j’ai été très lié d’amitié avec lui (qui m’a été présenté par Alain Soral en 2003), presque jusqu’à sa mort survenue en août 2008 je crois. J’ai passionnément aimé cet homme remarquable, drôle et chaleureux, sorte de Socrate inconnu, de vieillard poétique inaltéré, que j’ai vu pleurer sur la tombe de « mon pauvre frère », dans un ravissant petit cimetière ensoleillé du Tarn. Quand j’allais chez lui, à Gaillac, rue Delga, je dormais dans la chambre de sa mère, avec le pape au-dessus de ma tête et Tristan et Iseult sur la table de nuit… Et j’éclatais de rire en songeant à l’actualité du péril rouge. Je ne peux que recommander cette œuvre dont j’ai tant appris, aujourd’hui rééditée par les Editions Delga de l’excellent Aymeric Monville – le seul héritier de Clouscard, n’en déplaise à Soral – et qui reste ouverte à tous les passants de bonne volonté…

    Cdlt





  • 2 votes
    Guit’z 4 juillet 2013 20:05

    @ JeanPiètre

    Vous vous abusez sur mon évocation de l’honnête homme libéral classique – pure fiction découlant de cette abstraction : l’homo œconomicus  que je citais à titre de paradigme repoussoir, d’hypothèse improbable... Je n’encense certainement pas le libéralisme et ne suis sûrement pas libéral. Pas plus que je ne suis communiste. (J’ai une culture marxiste (critique) assez solide, et ai lu avec un très vif intérêt les maitres libéraux, surtout les philosophes des Lumières (parmi lesquels Adam Smith, pour qui l’économie n’est certes pas une science mathématique mais une discipline morale, sur laquelle les prémisses de la révolution industrielle l’incitent à se pencher). Simplement le dépassement du libéralisme auquel j’aspire, implique son assimilation sérieuse.

    La Richesse des nations culmine dans une vigoureuse apologie des sentiments moraux : l’individu smithien a conscience de son intérêt, mais aussi de ses devoirs – les uns et les autres s’auto-engendrant réciproquement. Voilà pour la théorie ; que la pratique historique réfutera presque aussitôt : d’où la théorie socialiste, au fondement de cette histoire du prolétariat, contée par ses apôtres (presque tous clercs issus de la bourgeoisie), que fut le socialisme. Un socialisme historiquement caduque, puisque ayant sombré dans le totalitarisme soviétique – quand il ne capitulait pas face au capitalisme (social-démocratie puis fascisme hier et... demain ?) : d’où le merdier absolu de la globalization.

    De cette double caducité de l’individualisme et du collectivisme axiologiques, je crois que nous devons nous efforcer de tirer les modestes conséquences historiques, en nous gardant des théories sans jambes (socialisme scientifique) autant que des pratiques sans tête (anarcho-capitalisme). En l’occurrence, la propriété individuelle est aussi légitime que le service public est nécessaire : l’une est l’expression du désir, l’autre le reflet de la civilisation. Et toutes deux sont des manifestations de la conscience, au même titre que le droit qui les régit. Mais, encore une fois, le vice et la vertu de tout principe dépendent fondamentalement du contexte : je veux dire que les relations de la personne au groupe, guidées par d’identiques maximes, ne revêtiront pas la même forme dans une société de petite bourgeoisie provinciale encore un peu tradi, par exemple, que dans une mégalopole postindustrielle. Les principes en eux-mêmes ne sont que formules pieuses ; ce qui les matérialise, c’est précisément le contexte matériel – comme ce qui les humanise… c’est le contexte humain. Pour s’en faire une idée, il est capital de considérer l’emprise de l’appareil étatique et administratif d’un système de redistribution donné, comme il est fondamental de s’assurer que celui qui vous parle de liberté n’est pas lui-même prêt à faire bon marché de celle de son prochain... Implacabilité et laxisme corrompent l’esprit des lois ; tartufferie et fanatisme corrompent l’esprit des hommes (savoir lesquels, des lois ou des hommes, corrompent les autres – soit les thèses matérialiste et idéaliste – important moins que de comprendre que le fruit ne tombe jamais loin de l’arbre).

    Le progressisme des Lumières, au fil d’avatars tortueux, a accouché de la méga-machine. La méga-machine, d’ores et déjà en train de saccager l’environnement, s’apprête à reconfigurer l’être humain dans sa totalité. Libéralisme et communisme n’ont fait qu’accompagner ce processus : ils sont même l’émanation de la méga-machine, dont Descartes est l’ingénieur putatif.

    Alors finissons-en avec les Lumières – cette pensée bourgeoise en majesté, haut-fourneau de la technocratie darwinienne ! Cette maussaderie anglo-saxonne au scientisme superstitieux, né puritaine sinon cynique, et logiquement dégénérée en boboïtude libertaire !

     

    @ Mr Kout :

    Je ne suis pas un sophiste. Mais je me demande si vous-même n’êtes pas un gauchiste ou un étudiant (c’est pareil), et ne confondez pas les murs et les écluses ? smiley

     

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