• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile

Joe Chip

Joe Chip

Cet auteur n'a pas encore renseigné sa description

Tableau de bord

Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 0 2438 0
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0


Derniers commentaires




  • 3 votes
    Joe Chip Joe Chip 20 février 2016 11:35

    Je n’ai pas retrouvé le lien de cette vidéo, mais il y avait une interview intéressante d’un banquier londonien qui avait été réalisée durant la campagne présidentielle de 2012. Celui-ci avait annoncé dans un sourire qu’Hollande mentait et reviendrait sur deux de ses promesses de campagne :

    - la renégociation du traité budgétaire (refusée par les autres pays européens, Allemagne et Angleterre en tête)

    - le droit du travail serait détricoté et le CDI supprimé

    Aujourd’hui Hollande se droitise de plus en plus par simple cynisme électoral, espérant ainsi couper l’herbe sous le pied des Républicains. A ce train-là, il sera libéral-conservateur en 2017.



  • 2 votes
    Joe Chip Joe Chip 20 février 2016 11:26

    Il dit des énormités sur la révolution américaine en répétant les mythes forgés par les révolutionnaires américains pour occulter la réalité moins glorieuse de la guerre d’indépendance.

    Les patriotes étaient soutenus plus ou moins activement par 10/15% de la population américaine et étaient encore une plus faible proportion disposée à se battre. Face à eux il y avait 20% de loyalistes et une grosse moitié de la population qui était dans l’attentisme (comme toujours dans ces périodes d’instabilité). Aucun Etat ne ravitaillait l’armée continentale, ils n’avaient ni armes ni habillement et très peu de ressources pour passer l’hiver, d’où l’importance décisive de l’intervention française, que Michel Drac aurait pu avoir l’élégance de rappeler, puisque la révolution américaine s’est nourrie du sang de la monarchie française et de l’apport conceptuel des philosophes français (de Montesquieu à Rousseau).

    Quand Cornwallis vaincu à Yorktown a rendu les armes, il les a jetés aux pieds de Rochambeau, l’artisan de la victoire, et pas de Washington, qui a joué un rôle tout à fait marginal avant et pendant la bataille (il voulait reprendre New-York, les Français qui étaient officiellement sous ses ordres ont fait semblant d’obéir tout en donnant des ordres de batailles différents ; mis devant le fait accompli, Washington a ensuite feint pour la postérité d’être à l’origine de cette stratégie...)

    Le traité de Paris signé n’était pas signé que les Etats-Unis avaient repris le commerce avec l’Angleterre. 

    Drac fait en en outre un contresens puisque ce sont les révolutionnaires qui ont créé l’Etat fédéral aux Etats-Unis, et qu’historiquement c’est la tendance étatiste et fédéraliste (de l’anglo-américain Hamilton) qui l’a emporté sur la tendance individualiste et républicaine (du francophile Jefferson). 

    D’une manière générale il dit d’une manière intéressante et mesurée beaucoup de généralités et sait bien "euphémiser" les nombreux éléments idéologiques de son propos. 



  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 14 février 2016 14:05

    @micnet
     

    Je ne voulais pas dire que Qaspard (ou d’autres) ont tort, mais que le problème est sans doute un peu compliqué à résoudre que par une approche dialectique binaire avec d’un côté des gens compromis dans/par le "système" et de l’autre de braves dissidents émancipés de la matrice qui auraient tout compris au film.

    J’avoue sur ce point rejeter de plus en plus le mode de pensée dialectique qui conduit souvent à des exagérations faisant apparaître des oppositions absolues que l’on ne retrouve pas forcément dans le monde réel. 

    Certains libéraux vous objecteront ainsi que les gens n’ont jamais été aussi peu actifs qu’à l’heure actuelle. Ou que les gens en chient par certains aspects, mais ne sont plus contraints par l’Etat ni envoyés à la guerre pour mourir au nom d’idéaux patriotiques parfois douteux.

    Je pense que la discrétion et la modération ne sont pas forcément des gages de valeurs en soi. A l’inverse, l’engagement dans la réalité telle qu’elle est, avec ses aspects peu reluisants, n’est pas forcément le signe d’une compromission ou d’une "soumission" infamante comme le clament sur tous les tons nos dissidents du web.



  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 14 février 2016 13:41

    @Maqiavel

    Le premier responsable de la situation de la France, c’est le peuple français lui-même !

    Ce que je dis là est valable pour à peu près tous les peuples, pas besoin de se chercher des boucs émissaires responsables de tous les maux.

    Oui et non. Mon arrière-grand-mère a je crois perdu la plupart de ses frères durant la première guerre mondiale, et toutes ces morts ont eu un coût à l’échelle collective et historique, tant sur le plan matériel que moral. 

    Du reste vous nous faites un peu du "deux poids deux mesures" puisque vous attribuez en général la mauvaise situation des pays africains ou arabes au colonialisme européen/occidental. Les uns sont dans la merde par leur faute, les autres par la faute des méchants occidentaux, mouais... 

    Je dirais un peu plus subtilement que si l’on n’est pas forcément responsable de sa situation on est en revanche toujours responsable, par défaut, de trouver les moyens ou les ressources pour s’en sortir. Or, il en va des pays comme des individus, certains ont l’énergie de s’en sortir, d’autres non.

    Je prends souvent l’exemple de la Corée du Sud, qui était quasiment le pays le plus pauvre du monde il y a 70 ans, colonisé, envahi, en proie à la surpopulation et à la famine et à toutes les difficultés que peut connaître une organisation collective. Le tout sans ressources naturelles pour acheter la paix sociale ou financer le développement. Aujourd’hui la Corée du Sud est sans doute plus industrialisée que la France et exporte de la haute-technologie dans le monde entier. 

    Les asiatiques sont orgueilleux mais pragmatiques. Ils ont regardé ce qui fonctionnait ailleurs (éducation des jeunes femmes...) et l’ont importé dans leur système tout en conservant leurs qualités séculaires intrinsèques (discipline collective par exemple). Et surtout ils n’ont pas passé sept décennies à agiter leur petit doigt réprobateur et vengeur à la face du monde occidental, comme le font certains pays du Maghreb pour expliquer leur sous-développement par des causes externes.



  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 14 février 2016 13:04

    Je veux revenir sur cette histoire de "moines" que je ne considère absolument pas comme une solution, si c’est toutefois l’avenir de la "France" qui est en jeu, c’est à dire celui des Français dans la durée.

    Sans vouloir faire le nietzschéen de service, on pourrait aussi vous objecter que ces "moines" sont tout simplement des individus passifs ou fatigués, voire des lâches se défaussant de la difficulté d’être en vie à une époque de crise et refusant, par paresse ou par orgueil, d’avoir à trouver leur place dans le monde et y prendre une part active. 

    D’ailleurs, les vrais moines (religieux) mènent souvent une vie austère et industrieuse, réglée par le labeur manuel, quotidien immuable, afin d’empêcher que ces derniers ne tombent dans l’indolence et la mélancolie que l’on avait souvent observés chez les ermites ou les anachorètes solitaires. Les moines étaient souvent en proie à une forme de tristesse ou d’agitation identifiée à l’époque au "démon de midi" correspondant à l’ancien péché de l’acédie :

    http://www.scienceshumaines.com/l-acedie-ancetre-de-la-paresse_fr_22455.html

    Aux IIIe et IVe siècles, des religieux en Égypte et en Palestine décident de vivre leur foi dans le désert et de se retirer radicalement du monde. Mais certains sont confrontés à un mal étrange ? : ils deviennent apathiques, se laissent aller, accablés par une angoisse oppressante. Inquiétude, oisiveté, instabilité, somnolence, dégoût, ennui les conduisent à négliger leurs devoirs envers eux-mêmes et envers Dieu.

    Ce problème de "l’acédie monastique" (c’est à dire de la dépression mélancolique) était pris très au sérieux par les autorités ecclésiastiques qui rendirent obligatoire le travail manuel au sein des monastères (au détriment de l’étude et de la contemplation) tout en encadrant tous les aspects de la vie du moine, qui était quasiment minutée comme celle d’un ouvrier à la chaîne.

    Se lever très tôt à heure fixe, manger en silence et sobrement, prier, travailler, prier, étudier, manger, se coucher... je ne sais pas si cela correspond à l’idée fausse que se font beaucoup de gens de la vie cloîtrée et contemplative. Et je ne sais pas ce que Qaspard entend précisément par la "sobriété" et la "vie simple". Je veux dire qu’à la rigueur un rentier prévoyant peut se ménager une retraite tranquille, à la romaine, et s’installer dans une belle propriété avec un petit pécule pour vivre "sobrement" "au contact de la nature", ce n’est pas pour autant une vie morale ou exemplaire.

    Je dis ça car on voit un tas de gens s’enorgueillir de "ne pas avoir de télévision" (mais avoir un ordinateur, un téléphone portable et internet), de "ne pas regarder TF1" (mais adhérer à 100% à leurs média alternatifs) ou de snober le supermarché (c’est pour les "moutons" de la "société de consommation"), comme s’il fallait faire preuve de la moindre intelligence ou capacité pour arriver à ces prodigieux "résultats". Qui est complaisant ? Celui qui accepte la règle du jeu, se casse le cul au quotidien pour progresser dans sa vie professionnelle, remplir le frigo, et se détresse devant un film le soir, ou celui qui se dit qu’après tout la société de consommation permet aussi de vivoter tranquillement en limitant les dépenses ? La consommation ne concerne pas uniquement la consommation matérielle et objective.

    Attention, je n’accable personne (et je m’inclue à vrai dire dans la critique), mais la morale n’est pas forcément du côté de la dissidence oisive. S’il suffisait de se déconnecter du monde pour le transformer en attendant que ça se passe, cela se saurait. Je ne crois pas du tout au scénario millénariste de Qaspard où le "monde en proie au chaos" se tournerait en désespoir de causes vers ces "moines non religieux" retirés de la vie mondaine et sociale. 

    De mon point de vue une sobriété qui est bien vécue n’est pas, par définition, de la sobriété, c’est juste le degré de confort optimal. Il faut toujours un élément de contrainte, sinon c’est plutôt du loisir philosophique ou de l’oisiveté telle que la concevait les élites gréco-romaines, qui avaient une aversion pour le travail considéré comme l’activité des esclaves :

    "Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit." (Nietzsche)

    Mais là on est ouvertement dans une approche hédoniste qui vise surtout à jouir de sa liberté en éliminant toutes les activités serviles liées à la production concrète des moyens de survie. Par ailleurs les Romains assumaient l’institution sociale de l’esclavage sur lequel reposait intégralement ce mode de vie où une majorité soumise devait produire les biens matériels et les services permettant à une minorité de se consacrer presque exclusivement au loisir et aux activités "nobles" (politique, sciences, arts). Dans notre système bourgeois et démocratique, le producteur - parfois un gosse d’un pays pauvre - est souvent escamoté et dissimulé, ce qui n’est pas moins immoral et sans aucun doute plus hypocrite.

    Pour certains, le confort consiste à avoir une dizaine de voitures de luxe et des maisons dans le monde entier. Pour d’autres, d’être libre de toute préoccupation de type sociale ou matérielle.

    C’est pourquoi l’Eglise a rapidement favorisé le cénobitisme (vie monastique communautaire) par rapport à l’ascèse individuelle. La vie monastique a par la suite été violemment critiquée par Luther et par Nietszche (deux allemands, pas un hasard sans doute) mais pour des raisons différentes.

Voir tous ses commentaires (20 par page)

Les thèmes de l'auteur


Publicité


Publicité


Palmarès

Publicité