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Ægidius REX

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    Ægidius REX 27 avril 2009 12:45

    Le premier qui interrompt a déjà perdu dans ce genre de confrontation, c’est vrai de tout entretien important.

    Au nom de quoi le futur critiqué ne veut-il pas écouter alors qu’avant la séquence proposée, il avait déjà parlé beaucoup ("ça fait une demi-heure que j’écoute") et que c’était légitimement au critique de parler et d’exposer son opinion ?

    Regardez le tout premier regard du futur critiqué, au moment où il boit une gorgée, l’incident est presque déjà prévisible, un regard extrêmement dur qui exprime à la fois crainte et colère, d’avance on devine que le critique n’aura pas droit à la parole.

    Le mot "tissus d’injures sans fondement" est manifestement inapproprié : le critique dit "il y a un moment où le délire atteint un tel point, le niveau des textes est au bord du délit culturel, ce sont des vers de mirliton non homologués, des niaiseries en stock".

    La réponse du critiqué est ne dis pas "délire, c’est méprisant de dire délire, je ne t’autorise pas à me juger, tu n’es pas mon juge".

    Tout le monde devrait voir que ça n’a aucun sens, le critique juge puisque c’est son métier.

    D’ailleurs, quand le critiqué est, par la suite, caressé dans le sens du poil et défendu par d’autres, tout d’un coup, l’autorisation semble être levée.

    Le critiqué ajoute : "moi, je viens discuter avec toi, pour qui tu te prends ? Tu fais l’inspecteur des travaux finis. Tu as le droit de dire que tu n’aimes pas mes vers mais tu n’as pas le droit de dire que c’est du délire ou que c’est de la merde".

    Quant à comparer l’entretien à une séance de thérapie, c’est véritablement délirant. Ce genre de rencontre n’a rien à voir avec une thérapie.

    Si le critiqué avait été un artiste, il aurait écouté la critique, quelle qu’elle soit, car il ne vient pas à l’esprit d’un artiste d’interrompre, il écoute, et dans sa réponse, il n’éprouvera nul besoin de renvoyer le jugement sur le critique.

    On sait très bien que très souvent le critique n’est pas créateur, il est donc inutile de le lui rappeler. Le public est-il créateur ? Le plus souvent non, et ça ne l’empêche pas de juger, de se forger une opinion, et de l’exprimer à sa manière.

    L’argument qui consiste à dire qu’il faudrait truffer ses propres jugements de "je pense que", "selon moi", "à mon avis", est tout à fait misérable, c’est une façon de botter en touche pour légitimer un refus d’écouter. L’interlocuteur n’a qu’à rajouter ces formules à intervalles réguliers pendant qu’il écoute.

    Même si le critique voulait nous infliger un jugement absolu, tout le monde sait qu’à la finale, ce jugement est relatif sans qu’il soit besoin de critiquer ce type de formulation qui n’est jamais qu’une manière de dire.

    Quand on se dit poète et qu’on ignore qu’après "après que", il n’y a jamais de subjonctif, cela signifie que sa connaissance de la langue est insuffisante, cela signifie qu’on n’a jamais lu ne serait-ce qu’une petite grammaire française ou un livre équivalent recensant les difficultés majeures de la langue, lesquels signalent automatiquement cette curiosité. Je sais bien qu’on n’est jamais à l’abri d’une faute de français ou d’une inadvertance mais ce sont des règles tout à fait élémentaires qu’un littérateur un peu sérieux ne peux pas ignorer. D’ailleurs, les grands écrivains classiques ne font pas la faute, tout simplement parce qu’ils étaient imprégnés de latin et de grec dans les siècles précédents. Cela signifie encore qu’on n’a pas assez lu les grands écrivains.

    Il faut écouter très silencieusement jusqu’au bout, sans interrompre, même une critique de très mauvaise foi, ce qui n’est d’aucune importance, non seulement parce que l’exagération desservira un critique trop sévère, mais aussi parce qu’elle contiendra toujours une parcelle de vérité que le critiqué s’enrichira à connaître. Car même une critique de très mauvaise foi est instructive.

    L’artiste nous a tout simplement prouvé qu’il n’était pas un artiste. C’est un simple marchand qui a eu du culot et de la chance, il n’omet d’ailleurs pas de nous vendre son livre et de nous inciter à l’acheter.

    Bien à vous.

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