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Olaf

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Consultant, blogueur, journaliste, j'ai écrit le Grand Secret de l'Islam, fruit d'une collaboration de deux ans avec le Père Edouard-Marie Gallez, docteur en histoire des religions et spécialiste des origines de l'islam.

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  • Premier article le 24/01/2015
  • Modérateur depuis le 28/07/2015
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Derniers commentaires




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    Olaf Olaf 13 août 2015 12:41

    @AHMED_AMINE

    Ma réponse copiée depuis mon site à ce même commentaire sur Patricia Crone que vous y avez laissé :

    Avez vous lu les articles de Patricia Crone en question ? Il n’y est jamais question de revenir sur les doutes très sérieux qu’elle a émis (et qu’elle continue d’émettre dans ces articles) sur l’existence de la ville de La Mecque comme décrite par les traditions musulmanes et sur les origines mecquoises de l’ismaëlisme/futur islam (elle les place en Syrie). Ce n’est pas parce qu’elle y mentionne le nom de La Mecque qu’elle serait revenue sur le travail de sa vie …

    Dans le premier article, « Qurays and the Roman army : Making sense of the Meccan leather trade« , Crone revient non pas sur le statut de La Mecque mais sur la nature du commerce des Quraysh qu’elle avait abordé dans « Meccan Trade » (où elle écrivait entre autres que les traditions musulmanes relatives à la nature du commerce des Quraysh semblaient plus qu’improbables). Sans renier son livre, elle risque dans cet article une hypothèse très hardie, et non sourcée, comme l’admet, pour tenter de donner un peu de substance historique au commerce qu’auraient pratiqué les Quraysh : l’hypothèse d’un commerce avec l’armée byzantine, non directement décrit par ces traditions. Rien de plus. Tous ses doutes sur la plausibilité de l’existence de la communauté mecquoise (et donc de la ville) comme elle est décrite dans le Coran et les traditions musulmanes restent entiers. Ce n’est d’ailleurs pas le sujet de son article : elle ne s’y occupe pas du statut de La Mecque ou de la possibilité que les païens décrits par le Coran aient pu y vivre. Elle s’occupe uniquement de la nature du commerce des Quraysh, pas de la société mecquoise. Elle l’écrit : « How this society relates to that reflected in the Quran is problematic, but we may take it that it existed, whether in Mecca, Medina or elsewhere. The purpose of this article is to suggest how the trade could have been viable. » Au reste, si l’on suit son hypothèse hardie, la localisation des Quraysh à La Mecque ne tient pas. Elle écrit que pour cela puisse avoir été le cas, il aurait fallu qu’ils pratiquassent un commerce de produits à très haute valeur ajoutée, type épices, or ou argent. Or selon son hypothèse, les Quraysh s’occupaient de cuir et de produits de l’élevage, qu’ils vendaient à l’armée, denrées de bien moindre valeur ajoutée, et avec le produit desquels les commerçants n’auraient jamais pu rentabiliser leurs voyages sur les rivages de la Méditerranée depuis La Mecque, au coeur de l’Arabie. Donc selon cette hypothèse, pas de Mecque qui tienne. Mais comme Patricia Crone n’a pas voulu l’écrire noir sur blanc (elle avait des scrupules vis à vis des musulmans que Gallez et moi n’avons pas), vous en déduisez qu’elle validerait toute la tradition de La Mecque préislamique … Un bel exemple de raisonnement rigoureux.

    Vient ensuite le second article, et là, si vous souhaitez persister à le citer à tort et à travers pour prouver que Crone serait revenue sur ses travaux à propos de La Mecque et de l’impossibilité d’y situer les origines de l’islam, nous allons atteindre la limite de la bouffonnerie. Dans What do we actually know about Mohammed ?, elle souligne au contraire l’incohérence des traditions musulmanes : les « polythéistes » du Coran n’en sont pas (ils sont monothéistes), il est impossible de situer historiquement les origines de l’islam à La Mecque (cf. sa partie « A question of geography« ), et les traditions qu’ils l’ont fait malgré cela obéissaient à la même logique apologétique que celle qui a fait de Mahomet un analphabète (faire naître l’islam et advenir la « révélation » du Coran dans un lieu désert, c’est le meilleur moyen de prouver qu’ils viendraient de Dieu). Bref, que penser après cela de la façon dont vous vous appropriez les travaux de Patricia Crone ? Et donc par ricochet, que penser de celle dont vous vous appropriez tous ces autres auteurs que vous citez ?

    Tout cela ne fait que conforter mon opinion quant aux qualités de rigueur et de précision historique de vos écrits, et particulièrement de votre site dont la lecture m’attriste de plus en plus. C’est dommage car vous y avez publié des documents très intéressants.



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    Olaf Olaf 28 juillet 2015 02:01

    @AHMED_AMINE

    Cher Ahmed Amine,

    Je vous répondrai bientôt, au retour de mes vacances. Il y a matière à qq discussions passionnantes. 

    Pourquoi ne voulez vous plus échanger sur mon site ?



  • vote
    Olaf Olaf 28 juillet 2015 01:57

    @gaijin

    Merci pour votre message.

    J’avais une posture neutre et même plutôt bienveillante envers l’islam avant de lire le Coran pour la première fois il y a quelques années, et de m’intéresser à la question de ses origines. J’admets volontiers que mes découvertes ont complètement transformé mon de point de vue sur ce système politico-religieux, comme je m’en ouvre dans ma conclusion où je me permets un jugement personnel. J’ai tâché dans le corps du livre de ne pas prendre parti et d’exposer les faits comme je les ai compris à partir de ces découvertes. Mais l’exercice était difficile, et certainement, un ton acide peut se manifester ici ou là.

    Je ne prétends pas que l’islam soit structurellement incapable de se réformer. J’expose simplement que l’islam étant fondé sur la croyance en l’origine divine du Coran qui serait la parole de Dieu à la virgule près, le Coran en est irréformable dans le cadre de l’islam. Caviarder le Coran de ses exhortations à la violence, par exemple, serait absolument anti-islamique. Il pourra peut-être y avoir des réformes du Coran, mais alors ce ne sera pas dans le cadre de l’islam, et ce ne sera plus l’islam.

    Pour ce qui est de la "force de la vérité", je vous réponds que si le monde est dans l’état dans lequel il est, c’est justement par défaut de vérité, par refus de se fonder sur la vérité, par accoutumance aux mensonges de toutes sortes. A commencer par ceux de nos politiques. Nous n’avons cependant pas à considérer leur conduite et notre accoutumance au mensonge comme une fatalité !

    Enfin, pour ce qui relève des manipulations géopolitiques, je ne les nierai certainement pas, bien au contraire. Je ne les pas abordées dans mon livre car hors sujet (j’aurais peut être du en toucher un mot en conclusion, mais cela m’aurait emmené bien loin). Je vous recommande par exemple la lecture de Peter Dale Scott, « L’État profond américain. La finance, le pétrole et la guerre perpétuelle » qui montre très bien la manipulation de l’islam par les divers services américains. Une recension ici . Il y a eu et il y a bien d’autres manipulations encore : services britanniques par leurs liens avec les Frères Musulmans et leur rôle dans l’émergence du wahhabisme, services israéliens et Hamas, etc.

    Mais les questions de fonds, auxquelles peut répondre Le Grand Secret de l’Islam, ne sont pas abordées par Peter Dale Scott, ni les courageux observateurs (Vernochet sur le wahhabisme, par exemple) et dénonciateurs de ces manipulations, dont de nombreux musulmans : pourquoi les musulmans sont-ils si facilement manipulables ? Pourquoi est-il si facile d’en convaincre certains de faire par procuration les sales guerres de l’Amérique (et d’autres) ? Pourquoi l’islam les prédispose-t-il à ce genre de manipulations politiques ?



  • 1 vote
    Olaf Olaf 9 juillet 2015 14:31

    Cher Ahmed Amine,


    Merci à tout le moins de considérer comme plausible la thèse de Gallez. C’est déjà une base de discussion. Reste maintenant à ne pas la déformer comme vous le faites parfois dans nos échanges :
    - Non, cette thèse ne repose sur "la critique radicale". Elle repose sur des faits historiques et des raisonnements qui conduisent à la critique radicale (la critique des racines, la critique des origines), et non l’inverse. Je reviendrai sur certains de ces faits.
    - Non, cette thèse n’est pas une énième "théorie du complot", comme je le lis chez beaucoup de détracteurs, et également à la fin de votre dernière réponse. Elle replace au contraire le phénomène de l’apparition et de la structuration de l’islam dans toute sa complexité historique, au fil d’un processus de plusieurs siècles (du 1er au 11e siècle). L’histoire est suffisamment compliquée dans sa réalité pour avoir besoin d’invoquer le projet fou de "masterminds" ou autres califes démoniaques qui auraient voulu créer une religion nouvelle. Les choses se sont faites progressivement, par petites touches, par étapes, avec parfois des effets de cliquet déterminants (comme le califat d’Abd al Malik).

    Pour comprendre ensuite pourquoi la thèse de Gallez est si mal reçue dans le milieu de la recherche (du moins par les universitaires les plus en vue), il faut comprendre qu’elle vient pointer les déficiences mêmes de ce milieu :

    - Le conformisme vis à vis de l’islamiquement correct - qui peut s’expliquer par des pressions diverses, par le financement des chercheurs eux-mêmes, par le politiquement correct, par le clientélisme, par la peur de la réaction de certains musulmans ... Le cas de Juppé est ici emblématique : il a fait pression sur le recteur de l’université de Bordeaux pour en virer Jean-Jacques Walter, qui n’a eu d’autre choix que de travailler sa thèse chez MT Urvoy. Pourquoi ces pressions de Juppé ? Chacun pourra s’en faire son idée.

    - L’hyperspécialisation de la plupart des chercheurs, qui les empêche de développer une vision d’ensemble de l’histoire et de ses processus longs. Tout le contraire de Gallez, dont le génie aura été de faire le lien entre des disciplines, des découvertes, et des chercheurs qui n’auraient jamais du se rencontrer. Le point de départ de sa thèse repose sur la réunion des études des textes de la Mer Morte et par là des courants juifs messianistes du premier siècle avec les études de l’islamologie classique. Quel islamologue aujourd’hui peut se targuer, comme lui, d’être aussi un spécialiste des textes de Qumran ? Difficile donc de l’affronter, et de fait, on préfère étouffer ses découvertes dans la feutrine d’un silence gêné car elles dérangent. Trop novatrices, trop étayées, trop différentes de ce à quoi nos universitaires sont habitués.

    - Le militantisme athée de nombreux chercheurs - beaucoup, contrairement à Gallez, ne prennent pas le phénomène religieux au sérieux, ne considèrent les idées qui le sous-tendent et leurs répercussions dans la psyché humaine que comme des miasmes "obscurantistes", par nature sans fondement. Ils se reposent dans la posture confortable de l’observateurs "des religions", en se plaçant au dessus de ces "superstitions". Le travail de Gallez leur est alors profondément dérangeant. Déjà le fait qu’il soit prêtre, qui pour certains invalide toute prétention à la rationalité (bel esprit scientifique que voilà !), et ce bien que Gallez ait travaillé et soutenu sa thèse à l’université publique de Strasbourg. Ensuite, et surtout, le fait que Gallez mette en cause l’islam, seulement lui, et non "les religions", met sérieusement en danger cette position idéologique de l’observateur athée en l’obligeant à considérer chacun des phénomènes religieux pour ce qu’il a spécifiquement été dans la réalité de l’histoire, et non pour la manifestation d’un quelconque "obscurantisme".

    Alors de fait, Gallez dérange, et est très peu voire pas repris par nos universitaires subventionnés. Pourtant, à lire les travaux de Guillaume Dye ou de Françoise Micheau, on réalise qu’il y a à peine l’épaisseur d’une feuille de papier cigarette qui les sépare des positions de Gallez. Ils n’osent cependant pas franchir publiquement ce pas - c’était le prix à payer pour être invité chez (le défunt) Abdelwahab Meddeb, qui n’était pourtant pas des plus tendres avec la doxa musulmane. Gallez n’est cependant pas isolé, échangeant avec de nombreux chercheurs (dont Guillaume Dye, qui n’arrête pas e publier des découverte remarquables) , et participant à des colloques internationaux discrets.

    Enfin, pour les chercheurs que vous me citez, je ne prétends pas que tout soit à jeter chez eux. Bien au contraire. Les travaux de ce que vous appelez l’école allemande s’inscrivent très bien dans le cadre global proposé par Gallez, tout comme ceux qui établissent la cohérence interne du Coran. Il reste cependant que les théories cherchant à expliquer l’apparition de l’islam ne peuvent prétendre à une quelconque plausibilité en s’asseyant sur les faits historiques (je pense surtout à Donner). J’en citerai deux, désormais absolument établis, qui mettent à mal l’islamologie classique, celle qui s’est enlisée peu à peu dans des ornières de conformité et de complaisance idéologique avec le dogme islamique :
    - La reconstruction du Temple de Jérusalem en 637-638 par les conquérants arabes accompagnés dans leur conquête par des guides "judéens" (cf. AL de Prémare)
    - Les origines syriennes de la communauté première des Emigrés (cf. travaux des épigraphes, sur les graffitis ou l’alphabet arabe, travaux de Crone sur le Coran)

    Il en va ainsi de la recherche historique : l’établissement de faits nouveaux, les découvertes nouvelles, les approches nouvelles mettent à mal les certitudes anciennes. C’est toujours un moment douloureux à passer pour les tenants de ces certitudes. Et le fait que certains de ces tenants soient des universitaires qui peuvent voir ainsi contestée l’oeuvre d’une vie ne le rend que plus douloureux, et peut aussi expliquer les attitudes de silence gêné que j’ai mentionnées.

    Je viens par ailleurs de publier sur mon site une courte synthèse en deux parties du Grand Secret de l’Islam. La deuxième partie récapitule les principales sources et travaux nouveaux au fondement du travail de Gallez, je vous en recommande la lecture.

    Bien cordialement.



  • 2 votes
    Olaf Olaf 6 juillet 2015 01:58

    @AHMED_AMINE

    Cher Ahmed Amine,

    Comme souvent dans les nombreux débats avec des musulmans que me vaut Le Grand Secret de l’Islam, et ici une fois de plus, la seule question qui vaille reste sans réponse : est ce que c’est vrai ? Est ce que la thès travaillée par EM Gallez, la thèse que j’expose dans mon livre est vraie ? Se fonde-t-elle sur des éléments véridiques, objectifs, oui ou non ? 

    La vérité n’est pas relative. Si une chose est vraie, son contraire ne le sera pas. Si Mahomet était un prédicateur formé par les Nazaréens, qui prêchait le retour imminent du Messie Jésus à Jérusalem et travaillait à la conquête de la Palestine et à la reconstruction du Temple, il n’était certainement pas le prophète d’une religion nouvelle.

    Faute de réponse claire à cette question de la vérité, la plupart des commentaires de contradicteurs musulmans se résument à des arguties à propos de thèmes accessoires et qui ne touchent jamais au fond du sujet. Voire qui tentent de déformer la réalité. Patricia Crone se serait rétractée ? Pourtant aucune de ses publications, et certainement pas les deux articles que vous citez dans votre article ("Qurays and the Roman army : Making sense of the Meccan leather trade" et "What do we actually know about Mohammed ?"), ne montrent qu’elle serait revenue sur sa thèse de l’inexistence de la ville de La Mecque à l’époque de Mahomet telle que décrite par les traditions musulmanes.

    Je ne suis pas d’accord avec Donner, vous l’aurez sans doute deviné. Ce dernier passe sous silence (ou peut-être ne les connait-il pas) les témoignages confondants du messianisme des Arabes qui ont conquis Jérusalem en 637-638 avec les Nazaréens. La version de l’histoire selon Donner ne tient pas devant la certitude historique qui est la notre maintenant de la reconstruction du Temple de Jérusalem par ceux-ci.

    Enfin, je ne défends pour ma part aucune religion dans mon livre, ou "vraie voie " de Jésus. Je me borne à donner les témoignages de l’histoire. Les apôtres de Jésus n’ont pas prêché dans le sens de la théologie nazaréenne. Cela nous en sommes sûrs. Jésus est bel et bien mort en l’an 30 (nous disposons même de son linceul comme pièce à conviction), il ne s’agissait pas d’un faux semblant. Autant d’arguments qui montrent bien que les judéonazaréens ne se situaient pas dans la ligne de son enseignement et de celui de ses apôtres, et que la voie des Nazaréens dont vous vous réclamez a peu à voir avec ce que pourrait avoir été la voie du Jésus historique.

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